La dure vie des jeux indépendants

Créer un jeu vidéo demande énormément de compétences, de temps et d’investissement. Faire connaître une petite production à des joueurs curieux, n’est pas une mince affaire. Pourtant, des titres ont réussi, grâce à des collaborations, à trouver leur public. Par exemple, Slay the Spire a été lancé en accès anticipé sur Steam avec un faible taux de vente avant de devenir un incontournable. Tout comme Darkest Dungeon qui a connu à peu près les mêmes débuts, et a sorti l’année dernière son second opus. Ces accords, pour les aider à obtenir des fonds permettent parfois d'assister à des ascensions fulgurantes.

Toutefois, les choses ont changé. Lors de la Game Developers Conference de San Francisco, les développeurs des deux jeux cités ci-dessus ont déclaré qu’il est désormais beaucoup plus difficile de reproduire ce chemin pour un jeu vidéo indépendant. Autrement dit, l’industrie du jeu vidéo traverse une très mauvaise passe, y compris pour les plus petites productions.

Pas facile d’avoir un financement pour un jeu vidéo ces temps-ci

Chris Bourassa, le co-créateur du studio derrière Darkest Dungeon et Casey Yano, cofondateur du studio Mega Crit de Slay the Spire, se sont réunis lors d’une interview à propos du financement des jeux vidéo. Ces derniers ont été très clairs dans leurs propos : les accords avec des petits studios pour obtenir des fonds, sont loin d’être ce qu’ils étaient auparavant. Selon Casey Yano, la situation est des plus alarmantes pour les petits développeurs de jeux vidéo :

J'ai parlé à au moins cinq petites équipes, de 35 membres et moins (...) et ils disent : Des coupes, des coupes, des coupes, des financements annulés, des discussions qui duraient depuis un an, annulées. On dirait que c'est de la merde. Nous sommes vraiment très privilégiés de pouvoir nous autofinancer. Sinon, j'aurais très, très, très peur en ce moment.

Les exclusivités du Xbox Game Pass, où de très nombreux jeux sont disponibles, sont désormais moins envisageables pour les jeux indépendants, tout comme l’Epic Games Store. Chris Bourassa s’est également exprimé sur le sujet :

Il en va de même pour Epic. La ruée vers l'or est terminée. (...). Peut-être qu'un autre changement de paradigme nous attend, mais je pense vraiment que l'ampleur des contrats dont j'entends parler est nettement inférieure à ce qu'elle était à l'époque de la ruée vers l'or. Il est certain que nous avons obtenu notre contrat Epic au bon moment.

En somme, les accords proposent désormais des sommes réduites aux petits développeurs, et des risques d'annulation des financements sont de plus en plus présents. Les deux co-créateur de studios indépendants différents s’accordent à dire que cette période est très difficile pour lancer des petits jeux vidéo.