Une ère et un écosystème plutôt qu’une console

À bien des égards, la stratégie récemment employée par Sony autour de la PlayStation 5 n’est pas sans rappeler les traditions mises en place depuis des lustres autour des consoles de salon de la marque. Ce renouvellement des supports de jeu, cette étape de transition entre deux générations de machines, on la retrouve depuis très longtemps, même si, au départ, les considérations technologiques étaient bien moins importantes. Chronologiquement, à propos de cette stratégie, on peut remonter jusqu’à la PlayStation première du nom. En son temps, la machine de Sony avait connu, elle aussi, plusieurs révisions de ses modèles destinés aux consommateurs et, surtout, un mouture plus compacte grâce à la PSOne. Les ressemblances avec la méthode appliquée à la commercialisation de la PS5 et son modèle « Slim » sont assez cocasses puisque cette PSOne était aussi un moyen de réduire la taille de la machine et d’en faire la nouvelle entrée de gamme. La différence pour la One, c’est qu’elle embarquait d’autres modifications et pas seulement son esthétisme (interface, protection contre les modchips).

Quelques années plus tard, la PlayStation 2 s’engouffre dans ce même sillon. Entre le mois de novembre 2000 et celui de 2004, la machine de Sony bénéficie de nombreuses modifications avant d’obtenir une révision de sa structure, devenant plus compacte et la norme jusqu’à la fin de la production. C’est aussi à cette période que la firme japonaise innove et peaufine sa stratégie de divertissement en faisant de sa console un support pour d’autres activités grâce à une poignée d’accessoires (télécommande, SingStar/Eye Toy…). C’est aussi la période où PlayStation met en place un véritable écosystème en s’ouvrant au marché des consoles portables avec la PSP. Désormais, les licences phares de Sony ne se limitent plus aux consoles de salon, on les retrouve maintenant à portée de main.

De fil en aiguille, Sony ne se contente plus d’une stratégie qui consiste à ce qu’une génération de consoles en chasse une autre. À partir de là, des produits de divertissement font la jonction entre deux générations. Entre la PS2 et la PS3, on a donc eu la PSP et, entre la PS3 et la PS4, ce fut la PS Vita. D’ailleurs, entre ces deux consoles numérotées, Sony s’est encore une fois arrangé pour appliquer à la lettre son plan marketing habituel : peaufiner au fil des mois sa génération de consoles en revoyant ses capacités de stockage et son esthétisme. Bref, à chaque fois, on retrouve cet intervalle d’environ trois ans qui permettait à Sony de mettre à jour sa gamme de produits pour offrir aux nouveaux acheteurs le produit le plus actuel possible tout en incitant, petit à petit, les joueurs vétérans à migrer vers un support plus généreux. En fin de compte, cette stratégie sera à l’origine d’une autre idée qui changera la manière dont Sony va concevoir le cycle de vie de ses générations de consoles : la fameuse version Pro.

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L'ère PS4 : l'heure du changement et de la mouture Pro

L’exemple le plus probant de cette ligne directrice tracée par Sony depuis plusieurs années, c’est bien évidemment la précédente génération, à savoir la PS4 et la PS4 Pro. D’ailleurs, les ressemblances sont pour le moins troublantes, une preuve que Sony reste très attachée à une stratégie d’amélioration bien rodée de ses consoles de salon. Revenons plus d’une décennie en arrière. Nous sommes à l’E3 et, à cette époque, Sony sait qu’il ne faut louper ce rendez-vous sous aucun prétexte. Alors, pour marquer un grand coup, la révélation de la PlayStation 4 semblait être une valeur sûre pour cette édition de juin 2013. Si la firme japonaise tient à cette période faste de l’année en matière de jeux vidéo, elle tient également à ses lancements de fin d’année et fixe la sortie de la machine durant le dernier trimestre de l’année, soit le 29 novembre pour nous autres joueurs européens.

Évidemment, cette quatrième console ne déroge pas à la règle puisqu’elle connaîtra deux légères évolutions jusqu’à obtenir, un peu moins de trois ans après le lancement de la PS4, un nouveau modèle, présenté comme « Slim » par les médias mais pas par Sony. On peut voir que les cartons de la console n’affichent aucunement cette mention « Slim ». Toutefois, ce n’était pas la seule révision : presque trois ans, jour pour jour, la PS4 Pro fait son entrée sur le marché et est l’occasion pour Sony de proposer, après un certain temps, une console plus solide en matière de stockage et, forcément, plus puissante (0,5 GHz et 2,36 TFlops de plus (pour un total de 4,2), aidé par le passage sur une AMD Radeon 911 MHz avec 36 coeurs graphiques au lieu de 18). Finalement, pour Sony, ce ne sont pas les années qui se suivent et se ressemblent, mais les générations.

En plein cœur d’un contexte sanitaire mondial éprouvant pour l’ensemble de la population, Sony et PlayStation dévoilent leurs plans pour l’avenir de leurs consoles de salon. Sept ans après la PlayStation 4 - huit ans séparent la PS3 de la PS4 -, la firme japonaise organise une présentation en direct sur YouTube afin de lever le voile sur de multiples détails au sujet de la PlayStation 5 : meilleure bande passante, une mémoire vive multipliée par deux, etc. Encore une fois, la mécanique reste la même et Sony suit le cap qu’elle a quasiment toujours tracé : à savoir, un lancement le 19 novembre 2020 (en Europe) avant de revenir, quelques années plus tard et à la suite d’une commercialisation compliquée pour les raisons que l’on connaît (pandémie, chaîne d’approvisionnement), avec une nouvelle mouture. En octobre 2023 donc, la PS5 se pare d’un design revu et corrigé, le fameux modèle « Slim » qui ne dit jamais vraiment son nom et qui remplacera, comme toutes celles avant elle, la version initiale. PS3, PS4 et PS5 : même combat !

L’une des grandes différences, c'est que les efforts fournis par la firme japonaise pour étoffer cette nouvelle génération ne porteront pas tous leurs fruits. Après le PlayStation VR de la PS4, Sony récidive avec le PS VR2 mais essuie actuellement les pots cassés d’une technologie qui peine à se justifier (ou plutôt à intéresser) sur la nouvelle machine. En fin de compte, le nouveau casque de réalité virtuelle s’intègre dans une politique qui vise à créer un véritable écosystème de jeu pour la PlayStation 5 : casque et écouteurs officiels, manette Access personnalisable et à destination de tous les publics, caméra HD, télécommande multimédia, manette Edge et, surtout, PlayStation Portal (un dispositif de Remote Play qui aurait fait fureur, bien que nous n’ayons encore aucune estimation officielle des ventes).

Cependant, les récents bruits de couloir et les éléments corroborés par certains insiders autour de la version Pro de la PlayStation 5 font ressortir un problème autour de cette génération de consoles. Au-delà de la commercialisation ralentie voire laborieuse de la PlayStation 5 - du moins, au départ -, qui a réduit l’intervalle où la console pouvait réellement s’implanter, ce sont les spécifications du modèle Pro qui viennent questionner l’intérêt de la version standard de cette console. Ici, l’écart paraît bien plus important avec l’arrivée de ce modèle Pro que celui qu'il pouvait y avoir entre la PS4 et la PS5. Quand on sait l’argent investi par les consommateurs durant ces trois ans et demi pour mettre la main sur ce Saint-Graal, pas sûr que l’arrivée de la Pro réjouisse tout le monde. D’ailleurs, que nous apprennent ces révélations sur la PS5 Pro ?

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La PS5 qui voudrait faire comme son aînée

En fin de semaine dernière, le sujet de la commercialisation d’une nouvelle console PlayStation 5 sous stéroïdes a fait l’effet d’une bombe, entre emballement et frustration au sein de la communauté des joueurs Sony. Il est vrai que cette génération de consoles ne s’est pas établie sous les meilleurs auspices. L’une des principales raisons, ce sont les difficultés sur les chaînes d’approvisionnement et le contexte sanitaire mondial. Toujours est-il que l’écart attendu entre les deux générations n’était pas aussi spectaculaire que ce que l’on aurait pu imaginer, surtout que, pendant un temps, de nombreuses grosses sorties vidéoludiques se sont faites sur les deux dernières machines de Sony. Entre un immense parc de consoles PS4/PS4 Pro et l’installation compliquée de la PS5 dans le paysage vidéoludique mondial, la firme japonaise a eu du mal à camoufler ce lancement quelque peu précoce. Aujourd’hui, on a l’impression que, trois ans et demi plus tard, l’ère de la PlayStation 5 commence enfin, alors que l’on entend déjà parler de la prochaine console numérotée.

Grand Theft Auto VI, l'outil primordial de la communication autour de la PS5 Pro ?

Après des mois à ne pas savoir sur quel pied danser, Sony a semble-t-il tranché et pourrait donc préparer une PlayStation 5 Pro. Dans un premier temps, des informations sensibles, à prendre avec des pincettes pour commencer, ont fait surface avant que Tom Henderson, journaliste pour le site Insider Gaming et insider réputé dans le milieu, ne vienne corroborer les quelques éléments divulgués en apportant des précisions qui ont rendu cette fuite un peu plus concrète et tangible. On vous partageait les informations à ce sujet en début de semaine mais, dans les grandes lignes, les caractéristiques de cette PS5 Pro faisaient état d’un véritable monstre de puissance (plus rapide, meilleure résolution, ray-tracing plus performant, rendu audio amélioré, capacité de stockage plus importante, etc.), potentiellement au pied du sapin pour les prochaines fêtes de fin d’année. Néanmoins, cette fenêtre de sortie n’est pas encore gravée dans le marbre puisqu’elle sera surtout dépendante des lancements de logiciels first party qui viendront soutenir la commercialisation de cette mouture bodybuildée de la PS5. Bref, tout reste à faire pour la PS5 Pro mais, surtout, tout reste à prouver.

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