Lors d’une récente interview, le réalisateur de La Guerre des mondes, Ready Player One ou encore Jurassic Park est revenu sur une des périodes les plus haletantes, mais aussi difficiles, de sa carrière.
Après la tempête, la neige
Il est presque inutile de présenter Steven Spielberg. Le célèbre cinéaste a en effet réalisé de nombreux films qui ont marqué l’histoire du cinéma, tels que Rencontre du troisième type, Les dents de la mer, Indiana Jones, E.T. ou encore Minority Report. C’est lors d’une récente interview au Hollywood Reporter que le papa de Pentagon Papers est revenu sur sa riche carrière. En ce qui concerne les difficultés rencontrées, il y a une date qui revient immédiatement à la mémoire du réalisateur : 1993. Cette année-là, Spielberg enchaîne deux projets d’envergure : Jurassic Park et La liste de Schindler, repoussant les limites de ce qu’il a pu supporter.
“J'étais en train de faire Jurassic Park, je venais de terminer le tournage et j'avais monté le film lorsque Steve Zaillian a finalement terminé son brouillon et m’a demandé de le lire” explique-t-il. Avant d’ajouter : “je l'ai lu avec ma femme. Nous avons tourné les pages, et j'ai su, lorsque nous sommes arrivés à la page 167, que je devais faire le film maintenant. Je devais le faire parce que je ne voulais pas rater l'hiver en Pologne. Je ne voulais pas attendre une année entière parce que le film devait être tourné dans la neige".
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Alors que Jurassic Park est tourné et quasiment monté, Spielberg appelle la productrice du film mettant en scène les dinosaures, Cathy Kennedy, pour lui dire qu’il doit absolument quitter le navire. “Je dois faire La Liste de Schindler, et ne me demande pas pourquoi. Je dois le faire tout de suite”.
Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir
Alors qu’il s’est épuisé physiquement sur Jurassic Park, un film dont le tournage a réservé son lot de surprises (dont une météo peu clémente), le réalisateur se lance dans un film complexe qui va le toucher émotionnellement. “Les jours difficiles dépassaient ce à quoi je m’attendais, et les jours faciles n'étaient jamais faciles” déclare-t-il. “Tout ce que nous avons tourné à Auschwitz avec les femmes (...) a été très difficile” ajoute-t-il, avant de confesser : “j'étais souvent démoralisé, une épave, et Kate (sa femme - ndlr) s'asseyait toujours avec moi, me laissait me défouler et me parlait, ou me laissait simplement me taire et elle se taisait. On s'asseyait là et on se regardait mutuellement. Sur le plan émotionnel, c'est la chose la plus difficile que j'aie jamais faite en tant que réalisateur”.
The Hollywood Reporter nous apprend que pour ne pas craquer, Spielberg appelait régulièrement Robin Williams pour que ce dernier détende l’atmosphère, tous les vendredis. “Robin savait à quel point le film était difficile pour moi” se rappelle-t-il. “Alors il m'appelait au téléphone et me racontait des blagues. Que ce soit au bout de 10 ou de 20 minutes, lorsqu'il m'entendait rire à gorge déployée, il raccrochait".