Dans une vie de joueur, il y a des expériences que l’on oublie pas, et Brothers : A Tale of Two Sons en fait clairement partie. Pour faire honneur à cette aventure bouleversante, cette petite pépite du jeu indé revient avec un tout nouveau look, pour une immersion encore plus forte, et une fonctionnalité inédite, à savoir la possibilité d’y jouer en coopération locale. On en a essayé le tout début et, même si c’est étonnant, on est contents d’avoir quelqu’un avec qui essuyer nos larmes.
Dans le monde du jeu vidéo indépendant, il y a des expériences bouleversantes, saisissantes, traumatisantes et touchantes. Parfois, ces mêmes expériences sont tout cela à la fois, à l’image de Brothers : A Tale of Two Sons. Enfin, c’est avant tout un ressenti personnel mais les joueurs ont été nombreux à partager cette impression lors du défilement des crédits de fin. Initialement, cette création est l'œuvre, sous la bannière de Starbreeze Studios, du développeur Josef Fares, que l’on connaît pour son excellent travail sur A Way Out ou It Takes Two au sein de Hazelight Studios. Si, de son côté, Josef Fares est en train de travailler sur sa prochaine pépite qui, on l’espère, parviendra encore à nous émerveiller, c’est le studio Avantgarden qui prend les devants pour nous offrir un remake de Brothers : A Tale of Two Sons, véritablement attendu pour le 28 février prochain.
Cette ressortie n’arrive d’ailleurs pas comme un cheveu sur la soupe puisqu’elle est là pour célébrer le dixième anniversaire du titre. Comme une jolie petite piqûre de rappel, ce remake a dévoilé un trailer de gameplay (visible en tête d'article), en amont du State of Play, pour attirer l’attention des amateurs de jeux en duo… et faire ressurgir un traumatisme bien enfoui au plus profond de celles et ceux qui l’ont découvert une décennie auparavant. Nous, de notre côté, on a pu en découvrir l’équivalent de quarante-cinq minutes de gameplay, soit la durée du prologue et des chapitres 1 et 2. En attendant de découvrir l’entièreté du jeu, on peut d’ores et déjà vous partager nos impressions et vous dire si le travail du studio Avantgarden fait bel et bien honneur à ce classique intemporel.
Dix ans plus tard, un jeu indé qui conte toujours autant ?
Une fonctionnalité coop moins incongrue qu’il n’y paraît
Avec ce remake de Brothers : A Tale of Two Sons, les équipes d’Avantgarden entament un périlleux exercice de funambulisme. Et pour cause, le titre n’est plus seulement jouable en solo ! Il peut désormais être partagé avec autrui, en local sur un canapé. Pour celles et ceux qui sont tombés sous le charme de A Way Out et It Takes Two, c’est une aubaine. Pour les autres, cet ajout peut faire sourciller puisque cela fait perdre au jeu le principe de sa mécanique initiale et peut, à terme, altérer l’expérience et son impact. En réalité, plus qu’un remake, Brothers : A Tale of Two Sons apporte un tout autre regard sur cette fable par le biais de la coopération. Bien que nous n’ayons pas pu l’essayer dans le cadre de cette démonstration, on comprend les raisons qui ont poussé le studio Avantgarden à introduire cette fonctionnalité, et elles ne sont pas si incongrues.
En termes de prise en main, ce n’est pas forcément évident, au premier abord, de jongler entre les commandes simultanées des deux frangins. Au lieu d’imposer un côté de la manette pour chaque héros, le mode en coopération permettra de se répartir les deux membres de la fratrie et ainsi faire ressortir les spécificités de chacun dans cette quête pour venir en aide à leur père qui est atteint d’une étrange maladie. Si l’expérience n’a rien perdu de son efficacité, cette distinction dans le jeu à deux devrait être synonyme de fluidité et accroître cette dimension complémentaire, notamment lors de la résolution de certaines énigmes où les frangins se répartissent les tâches. Et puis, quoi de mieux que de profiter des moments suspendus, assis sur les multiples bancs disséminés à travers les niveaux, ou de l'ensemble de ce périple avec quelqu’un qui se trouve réellement à nos côtés ?
Dans le fond, Brothers : A Tale of Two Sons reste un classique intemporel et n’a rien perdu de sa superbe, notamment dans la construction de son récit qui, dans la grande majorité, passe par des interactions, plus ou moins cachées, et des indices environnementaux. Bien que l’on soit nombreux à en connaître les tenants et aboutissants, on prend de nouveau plaisir à dérouler le fil de l’histoire, à replonger dans ses thématiques et ses réflexions (le passage à l’âge adulte, le deuil, surmonter ses peurs, la tolérance) et à suivre l’évolution de ce duo auquel on s’attache de manière quasi-instantanée. Pour l’instant, le pari du studio Avantgarden donne l’impression d’être réussi et on a hâte de reprendre la lecture de ce conte jusqu’à la page finale.