William Li, le PDG de NIO, a de grandes ambitions pour ses voitures électriques.
La folie des grandeurs chinoise
William Li, que l’on surnomme parfois le « Elon Musk chinois », est un entrepreneur aguerri de 49 ans, ayant fondé plusieurs entreprises avant de créer NIO. Accumulant une fortune d'environ 1,4 milliard de dollars, William Li a su imposer, à l’instar du PDG de Tesla, son style atypique, combinant audace et préoccupation environnementale. Contrairement à d’autres constructeurs automobiles, Nio se distingue par son approche axée sur l'expérience utilisateur, qui fait de chaque client de la marque un membre à part entière d’un club exclusif. Pour illustrer cela, il suffit de jeter un coup d'œil à l'application NIO, offrant aux clients un canal direct avec le PDG pour des commentaires et des suggestions.
Pour ceux qui ne le savent pas, NIO ne se limite pas à la fabrication de voitures et entend bien créer une communauté. Le projet « NIO Houses », qui comprend plus de cent lieux dans le monde offrant des espaces partagés, témoigne de cet engagement envers une approche plus inclusive et sociale. Mais si on parle surtout de NIO aujourd’hui, c’est principalement pour ses travaux sur les batteries de ses voitures électriques, qui est l’un de ses plus gros atouts face à l’autre géant chinois, BYD.
NIO travaille déjà sur les batteries du futur
Le fabricant chinois de véhicules électriques de luxe a récemment dévoilé sa nouvelle génération de batteries, offrant une autonomie de plus de mille kilomètres. Et pour ceux qui douteraient de cette affirmation, celle-ci a été confirmée lors d'un trajet de 14 heures entre Shanghai et Xiamen, au cours duquel William Li s'est personnellement installé derrière le volant. Comme nous l’expliquions plus haut, l'approche innovante de Nio en matière de batteries est un point de rupture. Contrairement à ses concurrents, NIO vend ses véhicules sans batterie, offrant un accès à un réseau de plus de deux mille stations pour une substitution rapide grâce à un abonnement mensuel.
Au-delà des batteries, NIO investit aussi dans d'autres technologies automobiles, notamment les véhicules autonomes. Bien que la promesse initiale d'une commercialisation aux États-Unis d'ici 2020 n'ait pas été tenue, la récente présentation du premier processeur dédié aux véhicules autonomes témoigne des avancées significatives de l'entreprise dans ce domaine.
Cependant, malgré ses prouesses technologiques, NIO est confronté à des critiques concernant sa viabilité financière. Après dix ans d'existence, l'entreprise n'a jamais enregistré de bénéfices - chaque voiture produite génère une perte d'environ onze mille euros. Bien que les ventes augmentent rapidement, les investissements massifs dans le développement et l'expansion de l'infrastructure de l'entreprise mettent à rude épreuve ses ressources limitées.