La société Brandfluence et plusieurs streamers américains auraient commis de multiples fraudes sur des événements caritatifs. xQC, Ludwig, Asmongold, ainsi que d’autres grands noms du stream seraient impliqués.
C’est la guerre chez Twitch US ! Il y a quelques jours, le reporter d'investigation Jacob Wolf a publié un article sur son site qui a fait l’effet d’une bombe. Il pointe du doigt la société Brandfluence, co-organisatrice de plusieurs événements sur Twitch, et l’accuse de fraude sur des événements caritatifs. A la base, Brandfluence est une agence de communication marketing spécialisée dans le digital. Mais avant son changement de nom en septembre dernier, elle proposait des services de collecte de fonds numériques et collaborait avec de nombreux créateurs de contenus.
Selon les recherches de Jacob Wolf, l'entreprise a reçu des commissions dantesques lors de plusieurs événements caritatifs qu’elle a organisés aux côtés des vidéastes. Des commissions qui s'élèvent à 2.6 millions de dollars sur les 6.2 millions collectés entre début 2020 et fin 2021 sur plusieurs événements, soit près de 42 % du total des gains. La société ne se prononce pas sur ces chiffres mais affirme qu’une partie de l’argent lui est reversée comme compensation pour ses dépenses. Les créateurs de contenu aussi ne sont pas tout blanc dans cette affaire. Toujours selon le rapport de Jacob Wolf, certains streamers qui ont travaillé avec Brandfluence ont été payés pour le faire, sans jamais l’avoir révélé. Ici, ce sont Asmongold, Mizkif, Esfand, Nmp et Rich Campbell qui sont les principaux concernés, même si d’autres noms comme Ludwig ou xQC sont mentionnés.
Une affaire qui ne date pas d’hier
Même si le scandale a explosé à la suite de l’article de Jacob Wolf, publié il y a quelques jours, cette affaire prend source deux ans auparavant. Elle remonte à mars 2021 lors d’un live réunissant les 5 streamers cités plus haut. Ils avaient organisé un stream caritatif Pokémon où tous les bénéfices étaient destinés à Games for Love, une association consacrée à la thérapie par les jeux vidéo pour les enfants en phase terminale. Mais, toujours selon les investigations de Jacob Wolf, près de la moitié de l’argent gagné n’a pas été reversé à l'organisme
Après des dizaines de mois de recherche et des centaines de documents analysés, le reporter est clair. Il explique dans son rapport que la société Brandfluence, anciennement Softgiving, jouait un rôle d’intermédiaire entre les influenceurs et l’association caritative, ce que l’entreprise nie absolument. Elle a d'ailleurs essayé d’enrayer la sortie de l’article de Jacob Wolf. L’affaire a pris une toute autre tournure quand, le 14 décembre dernier, la société a intenté une action de justice envers le reporter. Une chose est sûre, le scandale n’est pas prêt de se terminer de sitôt. Affaire à suivre.