Il y a des histoires plus incroyables que d’autres. Après avoir regardé des vidéos bien particulières sur son ordinateur professionnel, cet ingénieur informatique s’est fait renvoyer. Pour se venger, il a décidé de pirater son entreprise et risque bien de finir derrière les barreaux.
Il se fait renvoyer pour avoir regardé des vidéos pour adulte et prétend que c’était le film Matrix
Vous ne connaissez sûrement pas le nom de Miklos Daniel Brody, et c’est bien normal. Bien loin d’être une célébrité ou un personnage de fiction, cet homme était un simple ingénieur informatique travaillant dans une banque américaine… du moins jusqu’à il y a quelques mois. En plus de perdre son travail, il a en effet été récemment condamné à deux ans de prison pour avoir piraté son entreprise et avoir menti à une agence gouvernementale, rien que ça.
C’est grâce à un communiqué de presse publié il y a quelques jours par le bureau du procureur du district nord de Californie (et à une investigation menée par le journal The Register) que l’histoire a été révélée au grand jour. Tout commence alors que Miklos Daniel Brody est pris en flagrant délit par la banque dans laquelle il travaille (First Republic Bank of San Francisco) pour avoir transféré de multiples fichiers dans son ordinateur portable professionnel à partir de plusieurs appareils USB différents. Rien de bien méchant jusque-là en théorie, sauf quand on sait que du contenu pornographique faisait partie de ces fameux fichiers.
Convoqué par les ressources humaines, Brody a tenté de s’expliquer en disant que les appareils USB avaient été donnés par des amis à lui et qu’il pensait qu’ils contenaient le film Matrix. Difficile à croire venant d’un ingénieur informatique, mais c’est en tout cas la version à laquelle il a décidé de s’accrocher jusqu’au lendemain où il a envoyé un e-mail à ses supérieurs pour indiquer que sa seule intention était de “regarder un film et s’endormir”. Dans ce même mail, il a également insisté sur le fait qu’il ne savait pas ce qui se trouvait sur ces fichiers et encore moins qu’il s’agissait de contenu inapproprié avant de rajouter qu’il était malade et n’avait pas réussi à trouver le film qu’il voulait regarder.
Une explication trop bancale qui lui a valu de se faire renvoyer le jour-même au cours d’un deuxième entretien, pendant lequel il n’a pas emmené l’ordinateur portable en question malgré les exigences de ses supérieurs. Il a alors promis à ces derniers de le renvoyer par la poste… ce qu’il n’a évidemment pas fait.
Déçu, il se venge en piratant l’entreprise
Dans la soirée du 11 mars 2020, il a profité d’avoir gardé l’ordinateur de son travail (et tous les accès qui vont avec) pour entamer sa terrible vengeance. Brody s’est alors mis à effacer une partie du code informatique sur lequel son équipe travaillait, a envoyé un script pour effacer les fichiers d’accès de ses collègues, a réussi à déconnecter une partie de ces derniers et s’est même envoyé quelques fichiers de code par e-mail. Pire encore, Brody a fait tout ça en se faisant passer pour un autre ingénieur informatique désigné par les initiales “A.A.”. A priori, cette personne aurait récemment reçu une promotion que Brody convoitait.
Parmi les lignes de code modifiées, les employés ont également retrouvé quelques phrases humoristiques laissées là par Brody pour les narguer. Quelques heures après le début de la vengeance de ce dernier, la banque a finalement réussi à lui révoquer ses accès et a exigé de récupérer l’ordinateur portable immédiatement. Bien évidemment, Brody n’a répondu qu’en prétextant d’autres mensonges pour se dédouaner et a même envoyé un faux rapport de police dans lequel il indiquait s’être fait voler le fameux ordinateur.
Une année plus tard, en mars 2021, Brody a été arrêté par les services secrets américains. Il a maintenu son histoire de vol d’ordinateur avant que ces derniers ne découvrent la vérité et que Brody ne soit forcé d’admettre son mensonge. Au cours de son procès, le juge Orrick a déterminé que Brody avait causé des dommages pouvant être estimés à pas moins de 220 621,22$ et l’a condamné à 24 mois de prison suivis de 3 ans de supervision. Il a également dû payer la somme de 529 266,37$ en dommages et intérêts. De quoi donner des idées aux sœurs Wachowski pour un cinquième opus de Matrix…