Le 8 décembre dernier, Netflix garnissait son catalogue d’un nouveau long-métrage qui avait très largement de quoi séduire les abonnés. Preuve que la plateforme de SVOD avait vu juste : le film a atterri à la première place du classement des programmes les plus vus ! Le seul souci, c’est que les critiques se sont succédé sur les réseaux sociaux, notamment à cause d’une conclusion, pourtant lourde de sens et de réflexions, qui n’a pas convaincu les spectateurs.
Le Monde après nous, la nouvelle création Netflix fait top 1 mais…
Grâce à son essor populaire, la plateforme Netflix réussit dorénavant l’exploit de placer ses productions originales en tête des programmes visionnés par les abonnés. L’un après l’autre, ils décrochent généralement la première place du classement, même si tous ne provoquent pas les mêmes réactions une fois que le générique a cessé de défiler. Si le top 10 donne un indice des tendances du moment, il n’est en aucun cas un gage de la qualité du programme : dernièrement, les réactions autour du long-métrage Le Monde après nous l’ont prouvé car s’il avait tout pour plaire sur le papier, il en a laissé plus d’un circonspect.
Un casting de stars triées sur le volet - Ethan Hawke, Mahershala Ali et Julia Roberts, entre autres -, une pointure derrière la caméra (Sam Esmail, créateur de la série Mr. Robot) et un cadre apocalyptique qui, bien souvent, parvient à capter l’attention du public, le tout avec une dimension psychologique développant une poignée de thématiques réflexives. « 2h20 de film pour ça ? », « C’est quoi cette fin éclatée ? », « Si vous voulez voir un film où il se passe rien, regardez Le Monde après nous sur Netflix », « C’est quoi ce film trop bizarre sur Netflix ? », peut-on lire, entre autres, sur les réseaux sociaux, et ce, malgré sa place de numéro 1.
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Une fin jugée décevante malgré la richesse de son interprétation
Parfois, le plus compliqué pour un long-métrage, c’est de soigner sa conclusion. Malgré toutes les qualités que peut receler un film, les dernières minutes peuvent ternir les impressions globales que l’on se fait lors d’un visionnage. En l’occurrence, beaucoup de spectateurs ont été un peu abasourdis devant l’épilogue de Le Monde après nous, laissant la porte ouverte à de nombreuses interprétations, qui se clôture sur l’un des personnages principaux lançant l’ultime épisode de la série Friends . Nos confrères d’Écran Large, par exemple, en ont détaillé quelques-unes : volonté de se raccrocher à un dernier soupçon d’humanité, aussi fictif soit-il, importance du support physique, l’art comme échappatoire à la réalité, critique de la nouvelle génération…
Si le film se permet une telle fin, c’est parce qu’il fournit quasiment toutes les clefs de compréhension des événements du film, à savoir que ce contexte atypique provient de l’isolement de la population - tout est à l’arrêt, autant les transports que la communication -, du chaos qui en découle et qui contraint les individus à développer une certaine animosité envers autrui, puis le coup d’État final . Il paraît donc logique, dans ce climat particulièrement anxiogène, que le personnage central de cette conclusion se dirige vers ce divertissement feel good par excellence qu’est Friends . Quand on sait à quel point Sam Esmail s’est montré particulièrement attentif à la fin de la série Mr. Robot, il y a fort à parier que cette conclusion est, au final, bien plus lourde de sens qu’il n’y paraît.