Si le constructeur automobile Toyota mise de plus en plus sur les véhicules électriques, il le fait surtout par obligation. La firme japonaise a, en effet, l’intention de continuer à développer son parc de véhicules à hydrogène, malgré des chiffres de ventes mitigés.
Ce n’est pas une nouveauté, Toyota est un constructeur automobile qui est plutôt septique en ce qui concerne l’avenir de la voiture électrique sur le marché. Cela ne signifie pas que l’entreprise nippone d’investit pas dans ce secteur : elle a récemment annoncé son intention de développer sa présence dans le secteur des batteries à semi-conducteurs, une technologie qui a le potentiel pour améliorer grandement les performances des véhicules électriques.
Dans ce contexte, Toyota espère proposer, à l’avenir, des voitures électriques dotées d’une autonomie de 1000 km, pouvant se recharger à 80% en seulement 10 minutes. Cela signifie-t-il que Toyota est prêt à abandonner les autres types de propulsion ? Pas vraiment.
Toyota mise fortement sur l’hydrogène
Toyota a bien l’intention d’atteindre la neutralité carbone en 2040 en Europe, et en 2050 à travers le monde. Pour atteindre ce résultat, la firme n’a pas le choix : elle doit renforcer sa présence sur le marché de l’électrique. Mais elle compte aussi miser sur des voitures dotées d’une pile à combustible qui fonctionne à l’hydrogène. C’est le cas de la Toyota Mirai, souvent mise en avant par le constructeur.
Mais Toyota ne compte pas lâcher cette perspective pour autant. Dans un communiqué, l’entreprise explique qu’elle compte notamment développer son offre de « camions électriques à piles à combustible à hydrogène sur ses quatre principaux itinéraires logistiques de la Belgique vers l'Allemagne, la France et les Pays-Bas », une manière de prouver qu’elle croit fermement en cette technologie.
Si Toyota compte dévoiler cinq nouvelles voitures électriques d’ici à 2026, cette année-là marquera également l’arrivée sur le marché de la troisième génération de son système de pile à combustible. Le constructeur met l’électrique et l’hydrogène sur le même pied d’égalité pour atteindre la neutralité carbone.
Le public suivra-t-il la stratégie de Toyota ?
Il faut savoir qu’en 2022, 71% des véhicules vendus en Europe par Toyota étaient électriques… en partie ! En effet, ce pourcentage désigne les véhicules hybrides de la marque. Comme l’avait souligné l’association GreenPeace la même année, seuls 0,24% des véhicules Toyota vendus en 2022 étaient 100% électriques.
Toyota veut donc redorer son blason sur ce marché, même si l’entreprise y croit moyennement. En parallèle, elle espère vendre 100 000 véhicules fonctionnant à l’hydrogène tous les ans d’ici à 2030. En comparaison, ses ambitions avec ses voitures électriques dotées de batteries à semi-conducteurs sont 10 fois moins élevées : Toyota espère en vendre 10 000 par an.
Reste que le coût d’un véhicule fonctionnant à l’hydrogène est souvent encore plus élevé que celui d’un véhicule électrique, déjà très cher. Pour imposer sa vision, Toyota va donc devoir convaincre les consommateurs. C’est un travail de longue haleine, qui porte progressivement ses fruits : longtemps en berne depuis la sortie du premier modèle en 2015, les ventes de la Toyota Mirai commencent à progresser dans la bonne direction, notamment aux Etats-Unis. C’est moins le cas en Europe, où tout reste encore à faire pour l’entreprise.