L’Autorité de régulation de l’audiovisuel et du numérique (Arcom) incite les Français à revoir les réglages de leurs plateformes de streaming préférées à la baisse. La raison ? Réduire la consommation en énergie, pour le bien de la planète.
Vous ne jurez que par la 4K pour vos films et vos séries ? Pour vous, écouter de la musique autrement qu’en HD sonne comme un affront ? Alors vous ne risquez pas d’être copain avec l’Arcom ! En effet, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel et du numérique aimerait beaucoup que vous baissiez vos exigences en termes de qualité de streaming. Et il y a une bonne raison à cela.
En effet, selon un rapport publié par l’Arcep et par l’Ademe en février dernier, les habitudes numériques des consommateurs représentent entre 3 à 4% des émissions de gaz à effet de serre à travers le monde. En France plus précisément, 2,5% de l’empreinte carbone de la population serait directement associé aux nouvelles technologies, ce qui représente 17,2 millions de tonnes de CO2. Ces chiffres, valables en 2020, pourrait augmenter de 45% d’ici à l’année 2030.
Toujours selon l’étude de l’Ademe, 78% de l’impact environnemental du numérique sur les émissions de gaz à effet de serre est lié à la fabrication d’appareils tels que les ordinateurs et les smartphones. 21% seraient liés aux usages, parmi lesquels on trouve notamment le streaming.
Sauvez la planète, baissez la définition de Netflix
C’est donc là que l’Arcom intervient. Dans une publication datée du 13 septembre, l’autorité s’adresse aux diffuseurs de contenus en et autres plateformes de médias, avec deux objectifs :
- Informer leurs utilisateurs de l’impact environnemental de la consommation de contenus audiovisuels, « avec des données fiables »,
- Mettre à disposition des utilisateurs des outils permettant d’adopter « des usages plus respectueux de l’environnement ».
Concrètement, quelles formes cela peut-il prendre ? On peut par exemple imaginer qu’avant de lancer un film sur Disney+, la plateforme vous propose différentes résolutions d’image et différents niveaux de débit, en vous informant de l’impact environnemental de chaque proposition. Libre à vous de choisir les réglages adaptés en fonction de ce que vous allez regarder et de votre conscience écologique.
L’Arcom propose notamment, parmi ses solutions évoquées, la mise à disposition d’une « fonction type “sobriété énergétique” accessible en 1 ou 2 clics ». Par ailleurs, pour le gendarme de l’audiovisuel, il faudrait aussi que toutes les plateformes concernées se mettent d’accord pour « s’appuyer sur une méthodologie commune de calcul de l’impact environnemental des usages audiovisuels ».
Des mesures faciles à mettre en place ?
Ce que propose l’Arcom se résume à des recommandations : les plateformes ciblées ont le choix, ou non, de les appliquer. Les mettre en place pourrait bien s’avérer compliqué : on pense notamment à Netflix, qui fait payer plus cher ses abonnés pour qu’ils accèdent à la 4K Ultra HD. Dans ce contexte, leur proposer de passer au Full HD ou même à la HD semble assez difficile à faire sans créer un déséquilibre entre les offres.
Reste qu’une communication destinée à informer les utilisateurs de l’impact de leur activité numérique pourrait, quant à elle, être mise en place. Cela pourrait d’ailleurs ne pas concerner uniquement les services de SVOD, mais aussi d’autres plateformes comme YouTube, TikTok ou encore Facebook et Instagram, autant de services sur lesquels la consommation de vidéos est conséquente.
Reste enfin à savoir si les consommateurs de ces contenus se montrerait réceptifs à une telle communication. Vouloir le bien de la planète est une chose, mais sacrifier une partie de son confort de visionnage en est une autre… Ainsi, seriez-vous prêt à dégrader l’image de vos programmes préférés pour faire un geste en faveur de l’environnement ? La question est posée.