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Une belle bouffée d’air frais, ça vous dit ? On a testé pour vous Tchia, un jeu d’aventure tropical en monde ouvert développé par une petite équipe de neuf personnes originaires de la Nouvelle-Calédonie

Le studio s’appelle Awaceb, un nom qui vient de l’argot calédonien qui se traduit grossièrement par "tout va bien" ou "pas de soucis", et ça colle si bien à l’ambiance de Tchia

C’est dispo le 21 mars sur PC PS4 et PS5 et on vous en parle maintenant !

HISTOIRE

Votre aventure commence sur la petite île d’Uma (prononcer “ouma”) où Tchia et son père vivent paisiblement à l’abri de tout. Mais voilà qu’un beau jour, un inconnu débarque en hélicoptère et casse l’ambiance en kidnappant le gentil papa. La petite Tchia va devoir prendre son courage à deux mains pour se lancer à sa recherche et traverser tout un archipel.

Du début à la fin, le joueur est embarqué dans un récit vraiment touchant et fabuleux. Et ne vous fiez pas à cette direction artistique toute mignonnette, l’histoire à des parts assez sombres à raconter. Et pour illustrer ça, on a droit à une pelletée de cinématiques toutes plus adorables les unes que les autres. Le jeu en regorge et c’est un régal à chaque instant tant elles sont attendrissantes au possible.

Si le déroulé narratif est globalement assez attendu, ça reste sacrément efficace et concis puisque l’aventure principale vous occupera moins de 10h en ligne droite. Il y a aussi une très jolie galerie de personnages vraiment attachants doublés par des voix super chaleureuses. Awaceb a fait appel à des talents locaux venus de Nouvelle-Calédonie pour doubler les personnages du jeu et on a droit à des dialogues en français mais aussi en drehu, la langue kanak de Lifou, située dans l'Archipel des Îles Loyauté et c’est franchement très très joli à entendre. Tchia a deux atouts principaux qui nous ont fait particulièrement vibrer et son histoire est clairement l’un d’entre eux, on vous parle du second à la fin.

EXPLORATION

Tchia peut explorer tout un monde ouvert suffisamment vaste et varié pour qu’on soit dépaysé de temps à autre. Il y a autant de belles couleurs que de jolis biomes à parcourir que ce soit sur terre, ou dans l’océan ! Et puis on adore le côté très immersif de l’exploration : on peut se repérer simplement en suivant les indications de panneaux directionnels ou alors on peut gravir des montagnes à mains nues pour que Tchia prenne ses repères depuis le sommet le plus haut de l'île, une manière de mettre à jour notre boussole et d’ajouter des points d’intérêt sur la map, c’est super habile ! On apprécie aussi beaucoup les jolis couchers de soleil qui subliment nos balades. Seuls petits défauts à défaut : un peu de clipping et de gros temps de chargement qui desservent la fluidité de la promenade qui d’ailleurs, vous le verrez, est très paisible.

Pour vous faciliter le voyage, Tchia possède un don des plus remarquables : elle est capable de contrôler n'importe quelle bête croisée, en plus de quelques objets comme des cailloux et des lanternes. On peut donc se glisser dans la peau d’un requin pour traverser rapidement les courants ou choisir d’incarner un oiseau quelques instants pour voler. La possession de créatures consomme une jauge d'endurance qui se recharge automatiquement et qui apparaît aussi quand vous escaladez des hauteurs plutôt raides ou que vous planez au-dessus des villages en vous parachutant à l'aide d'une feuille géante. Tchia est capable de gravir presque n'importe quelle surface et peut même se balancer depuis le sommet des arbres pour bondir. Et puis elle possède aussi un mignon petit radeau de fortune personnalisable qui vous permet de faire belles balades en mer et en musique. En gros, il y a plein de petites mécaniques liées à l’exploration et qui la rendre vachement cool. Tout ça fonctionne très bien et rend les déplacements forcément plus agréables.

GAMEPLAY

Sachez aussi que le monde de Tchia n’est pas vraiment des plus hostiles : vous croiserez de temps à autre les camps de soldats de tissu créés par le vilain du jeu, Meavora, qui se tiennent disposés pour des combats que vous pouvez très facilement fuir. Après, les éliminer vous permettra souvent de débloquer des panoplies de vêtements pour personnaliser votre Tchia dont la garde-robe s’agrandit au fil de l’aventure. Mais en tout cas, ne comptez donc pas sur Tchia pour vous embarquer dans de folles phases d'action, c’est pas du tout le propre de l'aventure.

Bien sûr, il y a quand même des combats à entreprendre pendant l’aventure principale et on apprécie l’inventivité. Tchia doit prendre possession d’explosifs, de lanternes ou de tout ce qui est inflammable en plus d’être dans son champ de vision pour éliminer les ennemis de tissus. Un système dont dépend le joueur qui a intérêt à toujours être placé au bon endroit et qui lui demande d’être très vif malgré un perso relativement assez lent. L'esthétique des combats est pas franchement fabuleuse mais bon, on salue l’idée générale

CONTENU

Quand vous n’avez pas à vous battre, votre voyage consistera souvent à rassembler des offrandes ou à apporter un savoureux crabe à la matriarche d'une tribu tranquille. Au-delà de ça, vous aurez aussi quelques surprises en termes de level design qu’on ne vous révélera pas pour préserver l'expérience. Comptez enfin sur quelques activités annexes : la photographie, l'empilement de pierres, les défis de course dans la peau d'un requin ou encore la sculpture de totems, lesquels vous ouvrent les portes de temples sacrés où reposent certains avantages. Mais tout ça, c’est assez léger, et c’est quand même assez difficile de trouver l’intérêt de s’éterniser dans le monde de Tchia une fois l’histoire principale terminée, à notre plus grand regret.

Pas de quête annexe au rendez-vous de ce monde ouvert, et les nombreux passants croisés se contentent de lâcher une phrase prédéfinie qui inclut une astuce ou la demande de le laisser tranquille. Bref pour apprécier pleinement Tchia, concentrez vous sur la beauté de son récit principal, après quoi vous pourrez prendre le large.

MUSIQUE

Mais plus que tout, ce qui nous a absolument conquis dans le jeu, c’est les musiques hyper généreuses depuis le début. Et on ne parle pas seulement de la bande son incroyablement entrainante qui nous balade tout au long de l’exploration avec ses musiques tradi chantées et ses belles percussions. Tout au long du jeu, on a droit à pas mal de sessions musicales durant lesquelles on peut jouer avec notre ukulélé ou juste laisser la musique défiler automatiquement pour profiter complètement du moment. Des moments magiques comme ça, il y en a plein - dès l’intro du jeu, on a droit à quelques minutes de bonheur au coin du feu pendant lesquelles Tchia frotte des fougères et son père pousse la chansonnette. Franchement, on aurait pu continuer à frotter des feuilles pendant des heures juste pour le plaisir, on vous laisse écouter un extrait. Clairement, vous risquez d’avoir envie d’acheter la bande originale du jeu sur même si elle n’existe que sur vinyle et que vous n’avez pas de tourne-disque, juste pour vous donner une idée. En fait, au-delà de la joie toute simple que ça procure, la musique joue un rôle assez important dans le jeu. Avec son ukulélé, Tchia peut gratter les cordes pour faire changer l’heure de la journée ; mieux encore, en débloquant de nouvelles mélodies, vous allez pouvoir invoquer des animaux qui vous serviront de moyens de locomotion rapides ! Bref, la musique dans Tchia c’est utile, et ça crée à elle seule une ambiance tellement chaleureuse. Bon pour l’ambiance chaleureuse les panoramas explorés n’y sont pas pour rien.

CONCLUSION

Tchia, c’est une aventure qui respire la bonne humeur et qui vous mettra sans aucun doute du baume au cœur. Le récit est aussi touchant qu’efficace et l’ambiance générale est sublimée par des musiques géniales et des personnages très chaleureux. C’est aussi un jeu rempli de belles petites idées qui rendent l’exploration diablement efficace. On regrette seulement que le contenu ne soit pas suffisant pour nous maintenir longtemps dans l’étendue de son monde ouvert. Et pour toutes ces raisons, nous lui attribuons la note de 16/20.