Après Budokai vint le moment du Tenkaichi

Étant l'un des mangas les plus cultures et populaires de tous les temps, Dragon Ball a eu droit à de nombreuses adaptations. Évidemment en anime, mais aussi en jeux vidéo, et ce, depuis toujours. Dans les années 80-90, certains titres ont fait le bonheur des fans de l'oeuvre d'Akira Toriyama comme la série Butoden ou Hyper Dimension sur Super Nintendo. Mais avec l'arrivée de la PS2 en 2000, on a eu droit à un renouveau de ces titres avec la démocration de la 3D dans le monde du jeu vidéo qui a engendré une nouvelle génération de titres Dragon Ball. Cette saga, vous la connaissez bien puisqu'il s'agit des Budokai. Mais après un épisode tous les ans entre 2002 et 2004 qui culmine avec le très bon Budokai 3, la question de la suite se pose pour Bandai Namco.

Après avoir livré une excellente trilogie, Dimps continue de son côté à développer de nouveaux jeux à licence comme One Piece, Sonic ou encore Saint Seiya. C'est alors que Bandai Namco décide de confier la franchise Dragon Ball à Spike, un studio qui produit des titres avant tout pour le Japon et qui localise des jeux de voiture occidentaux pour l'archipel nippon. Avant de travailler sur la licence, ils étaient surtout pour connu Way of the Samurai, une série de jeux d'action-aventure à la limite de la simulation dans laquelle on incarne un samurai, comme son nom l'indique. Au premier abord, il ne s'agit donc pas d'un candidat idéal pour développer un jeu de combat tiré de Dragon Ball. Et pourtant, Spike va donner naissance à l'une des meilleures adaptations en jeux vidéo issues d'un anime : Budokai Tenkaichi, connue au Japon sous le nom de Sparking.

Pourquoi Budokai Tenkaichi est si apprécié ?

Alors que la tâche était ardue de passer après un titre aussi populaire que Budokai 3, les équipes de Spike se sont retroussé les manches en se demandant d'abord ce qu'il pouvait apporter de plus en termes d'expérience Dragon Ball après ce qu'avait Dimps. Et c'est là qu'apparaît la plus grande différence entre les deux séries : la liberté de mouvement. En son temps, les Budokai étaient certes des jeux de combat 3D, mais qui se déroulait en réalité en 2D. La première bonne idée de BT, c'est de permettre au joueur de bouger librement au sein dans de vastes arènes et de voler à pleine vitesse n'importe où. De cette façon, les affrontements ressemblent encore plus à ceux de l'anime où les déplacements occupent un rôle important et témoignent de la vitesse des combattants. Cette sensation se traduit également par le fait que les décors sont destructibles, ce qui permet de ressentir toute la puissance de son personnage. Mais pour que le tout ne soit pas trop chaotique, un radar est visible en bas à droite afin de savoir en permanence où se trouve son adversaire.

Pour donner encore plus la sensation de jouer directement à l'anime, les équipes de Spike ont opté pour des graphismes en cel-shading, c'est-à-dire un type de rendu avec des textures simples et colorés, qui insiste sur le côté encré pour ressembler à un dessin animé. Dans le cas de Budokai Tenkaichi, c'est une vraie réussite qui joue un rôle important dans la popularité du titre. Mais c'est surtout par son gameplay que l'expérience brille. S'il n'est pas intuitif au premier abord, il est en réalité très riche et offre de nombreuses possibilités, chose assez rare pour un jeu à licence. Une fois toutes ses subtilités maîtrisées, il devient terriblement satisfaisant et gratifiant. Cela passe à travers différentes actions comme écarter les boules d'énergie, placer des combos après un premier enchaînement, projeter et poursuivre son adversaire, contrer, esquiver... Tant d'options qui donnent vraiment la sensation d'avoir les outils pour se battre exactement dans l'anime. Finalement, là où les Budokai et les Budokai Tenkaichi se rassemblent le plus, c'est dans leur volonté de proposer le casting le plus large possible, en allant piocher aussi bien dans l'histoire de Dragon Ball Z que celle de GT ou encore dans les différents films et OAV.

Après un premier épisode qui pose de solides bases pour la série, Budokai Tenkaichi 2 et Budokai Tenkaichi 3 vont peaufiner la formule en ajustant certains aspects tout en apportant toujours plus de contenus. Cela se ressent notamment à travers la caméra qui a été retravaillée pour rendre l'action plus lisible dans le second opus, ou encore dans le système de verrouillage automatique dans le trois qui allège les combats. Côté mode de jeux, le mode histoire de BT2 se voulait le plus complet possible, en proposant de refaire le moindre duel de chaque arc, tandis que BT3 offrait moins d'affrontements mais avec une mise en scène plus fidèle à l'anime. Et puis, on a eu droit à de la variété avec des tournois, ou encore le Dragon Sim qui rappelle les modes carrières des jeux de sport. Mais évidemment, là où Budokai Tenkaichi 3 brille le plus, c'est par son casting complètement fou qui comporte 98 personnages avec 161 formes différentes, ce qui en fait à l'époque le plus grand roaster pour un jeu de combat. Il s'agit sûrement du point le plus important qui a donné au titre son statut culte aujourd'hui et qui explique sa popularité auprès des joueurs.

Quel héritage pour Budokai Tenkaichi ?

Suite à ce succès sur PS2 et Wii, Bandai Namco décide de décliner la licence sur PSP avec Tenkaichi Tag Team qui apporte les combats en deux contre deux, mais qui n'est clairement pas aussi bon que les versions portables de Budokai, les Shin Budokai. Avec l'arrivée des consoles HD, les choses vont se compliquer pour Dragon Ball en jeux vidéo. Pour la première adaptation de la licence sur PS3 et Xbox 360, Bandai Namco refait appel à Dimps pour donner naissance à une nouvelle série : Burst Limit. Si le titre ressemble à Budokai 3 dans son approche, il n'est pas aussi réussi que son aîné et prend la curieuse décision de s'arrêter à l'arc Cell, oubliant complètement la dernière partie du manga, à savoir l'arc Boo. En parallèle, le studio offre à la PS2 son chant du cygne avec Infinite World qui est franchement moyen, ayant écopé de la note de 10/20 dans nos colonnes et un score Metacritic de 48/100.

De son côté, Spike s'en sort mieux avec la duologie des Raging Blast qui prend l'approche des Budokai Tenkaichi, à savoir des combats avec des déplacements libres dans de vastes arènes. Si ces titres n'atteignent pas l'excellence des expériences de l'ère PS2, ils restent tout de même probablement les meilleurs jeux de la génération PS3/Xbox 360 qui n'a pas été gâtée du côté de Dragon Ball. On pense notamment à Battle of Z produit par Artdink (10/20) et surtout Ultimate Tenkaichi qui n'a de Tenkaichi que le nom, même s'il est développé par Spike. Avec son système de combat qui repose beaucoup plus sur le hasard que sur le skill et un gameplay presque exclusivement sous la forme de QTE, il s'agit de loin d'une des plus grandes déceptions de cette période. Finalement, celui qui s'en sort le mieux, c'est le premier Xenoverse lancé en 2015 qui reprend l'approche de Budokai Tenkaichi, mais avec pour particularité de proposer un mode histoire où l'on incarne son propre personnage entièrement customisable.

Si les fans de Dragon Ball sont beaucoup plus gâtés ces dernières années avec des titres comme Xenoverse 2, Kakarot et surtout FighterZ, l'annonce d'un nouveau Budokai Tenkaichi reste un énorme événement tant la première trilogie était réussie. C'est tellement vrai que la communauté du modding sur le troisième épisode est encore très active, au point de créer des transformations vues dans Dragon Ball Super, voire uniquement dans le manga comme Vegeta Ultra Ego qui n'a jamais été animé jusque-là. Mais à côté de ça, vous vous doutez bien que les joueurs se font plaisir en imaginant de nouvelles transformations complètement improbables comme le Super Saiyen 4 Ultra Instinct ou encore le Super Saiyan 5. Et qui sait, peut-être que vous y trouverez votre bonheur pour patienter avant le lancement de ce nouveau Budokai Tenkaichi dont le développement vient tout juste de débuter et qui n'est donc pas prêt de sortir d'aussitôt.

Dragon Ball : Pourquoi les Budokai Tenkaichi sont autant aimés des joueurs ?