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Une histoire plus sérieuse qu'à l'accoutumée

Comme dit précédemment, Bayonetta 3 est un beat’em up, un genre de titre qui n’est pas réputé pour mettre l’histoire au centre de l'expérience de jeu. Pourtant, ce troisième volet des aventures de la sorcière de Platinum Games nous a surpris sur ce plan-là, avec une histoire plus sérieuse mais aussi plus touchante que jamais. Pour faire un bref résumé de l’intrigue, on retrouve notre sorcière bien-aimée en train de faire du shopping à New York jusqu’à ce que la ville se fasse attaquer par des homonculus qui déclenchent un tsunami.

Au même moment, une jeune femme du nom de Viola tombe du ciel et demande à voir Bayonetta qui est évidemment la seule à pouvoir régler la situation. Après un affrontement toujours aussi épique, Viola explique à Bayonetta et Jeanne, sa complice de toujours, qu’une entité appelée Singularity détruit les dimensions dans le multivers. Ainsi, Bayonetta et Viola vont partir à la recherche de rouages du chaos qui sont capables de venir à bout de cette menace, tandis que Jeanne va chercher le docteur Sigurd qui sait s’en servir. Bon, dit comme ça, c’est clair que le scénario paraît ultra-classique avec une recherche d’objets pour aller vaincre le grand méchant caricatural. Mais en réalité, avec son excuse de multivers, Bayonetta 3 nous fait voyager d’une dimension à l’autre avec des décors radicalement différents, ce qui donne vraiment le sentiment d’une aventure. Et puis, on retrouve comme d’habitude une mise en scène toujours aussi spectaculaire et virevoltante qui reste l’ADN de la saga, et ce, jusqu’au bout de son aventure.

Malgré toutes ces qualités, on a quand même pu noter que l’aventure était un peu plus sage que ce qu’on avait connu jusque-là, dans le sens moins déjanté. Pour une fois, on sent notre sorcière préférée moins en confiance, ce qui confère une certaine gravité aux événements, mais on retrouve aussi moins le côté parodique et insolent qui faisait tant le charme de la série. Cela se ressent également dans le changement de doubleuse de Bayonetta, car si vous avez suivi les dernières actualités du monde du jeu vidéo, oui ce n’est plus Hellena Taylor qui incarne la sorcière, mais bien Jennifer Hale. Et si cette dernière fait tout pour respecter le travail de sa prédécesseure, on sent quand même que la sorcière est moins insolente et plus sage qu’auparavant. Rien de très grave donc puisque cette nouvelle ambiance un peu plus sérieuse réussit parfaitement son objectif, mais certains pourront regretter le manque de séquences un peu loufoque qu’on avait l’habitude de voir.

Un gameplay toujours aux petits oignons

Bon, il est temps de parler des choses sérieuses et d’évoquer le gameplay qui est évidemment l’élément central dans un beat’em up. Mais pour ceux qui n’auraient jamais touché à un épisode de la saga, on va faire un rapide récapitulatif. Bayonetta se bat à l’aide de ses poings et de ses jambes auxquels elle a accroché des pistolets qui lui permettent aussi bien de frapper au corps-à-corps que de tirer à volonté. Manette en main, en combine les boutons assignés aux pieds et aux mains pour faire différents types de combos qui se terminent souvent par un coup d’un démon contrôlé par la sorcière. Mais le principal élément qui fait le charme de Bayonetta, c’est surtout l’envoûtement, une technique qui lui permet de ralentir lorsqu’on esquive une attaque au dernier moment. En plus de ce gameplay de base, la sorcière acquiert dans chaque épisode de nouvelles armes au fur et à mesure de la progression qui lui donnent accès à de nouveaux coups et à de nouvelles techniques.

À partir de cette solide formule, Bayonetta 3 apporte des nouveautés majeures qui bouleversent complètement la façon d’aborder les combats. Ainsi, notre sorcière préférée peut désormais invoquer des démons à n’importe quel moment pour qu’ils combattent à sa place. Dans ce genre de moment, le joueur contrôle directement l’invocation, tandis que Bayonetta doit pratiquer la… danse de la soumission, (oui bon, on sait) pour conserver son emprise, ce qui la rend vulnérable aux attaques ennemies. Vu la taille des bestioles invoquées, vous vous doutez bien que ces dernières font des dégâts monstrueux et qu’on ne peut pas les invoquer tout le temps puisqu’ils puisent énormément dans la jauge de magie. L’autre avantage de cette nouvelle mécanique, c’est qu’on peut aussi alterner à la volée entre trois démons différents pour sélectionner celui qui convient le mieux en fonction de la situation.

Alors que cette nouvelle mécanique d’invocation change grandement la donne, Bayonetta 3 ne s’arrête pas là puisqu’on récupère tout au long de l’aventure de nouvelles armes qui changent aussi la façon d’aborder les combats. Pour le coup, cet épisode est particulièrement généreux puisqu’on retrouve beaucoup d’armes différentes qui conviendront à tous les types de joueurs, surtout qu’on peut basculer d’un équipement à l’autre en plein milieu d’un combat. En plus, en changeant d’armes, Bayonetta peut également fusionner avec le démon lié à une arme, ce qui sert aussi bien à faire des coups de fin de combo destructeurs, que de se déplacer plus vite lors des phases d’exploration. Cependant, petite différence par rapport à un avant, on ne peut plus équiper une arme différente pour les mains et les pieds, ce qui fait qu’on ne peut avoir qu’on ne peut switcher qu’entre deux armes en combat. Une petite perte de gameplay donc, mais qui est compensé par toutes les nouveautés de cet épisode particulièrement généreux.

De façon générale, on note que le titre est plus facile que les épisodes précédents, notamment grâce à la grande efficacité des invocations de démons. Cependant, que les fans de la première heure se rassurent puisque le titre propose plusieurs niveaux de difficulté qui sauront leur convenir. Mais pour le grand public, on retrouve un objet qui permet de faire des combos impressionnants en martelant juste un bouton, mais qui aurait mérité d’être disponible dès le début du jeu. Et puis, pour les plus jeunes, on retrouve aussi un mode ange naïf dans les options qui permet de censurer la nudité présente dans le titre pour que l’expérience soit tout public. Bon, on est d’accord que cette option fait presque office de troll, mais on ressent tout de même une vraie volonté d’ouvrir à un plus grand public avec cet épisode. Mais si toutes ces nouveautés sont bienvenues, on retrouve dans le jeu un défaut récurrent à ce type d’expérience, à savoir des combats souvent brouillons. C’est d’autant plus le cas puisqu’on peut désormais invoquer des créatures géantes qui ont franchement tendance à rendre la lecture de l’action compliquée par moment. Mais bon, pas de quoi non plus vous faire rater le timing de vos envoûtements puisqu’on a toujours droit à un petit flash visuel pour nous prévenir.

Une aventure sous le signe de la variété

La générosité, c’est également ce qu’on retrouve aussi dans le déroulé même de l’aventure de ce Bayonetta 3 avec des phases de jeu et des décors variés. Car si on vous a là parler jusque-là du gameplay de Bayonetta, elle est loin d’être le seul personnage jouable de cet épisode. Commençons d’abord par Jeanne qui a droit à des séquences particulières avec des niveaux en 2D qui proposent aussi bien de l’infiltration, que des phases d’action ou des combats de boss. Des moments sympathiques donc puisqu’ils permettent de varier l’expérience, mais qui ne sont pas non plus game-changer, on ne va pas se mentir.

En réalité, la grande nouveauté de ce Bayonetta 3, c’est surtout l’introduction d’un nouveau personnage jouable avec Viola. Cette dernière a droit à des niveaux plus classiques comme Bayonetta, mais avec un gameplay qui diffère sur plusieurs points. Ainsi, l’apprentie sorcière se bat avec un katana, peut lancer des fléchettes ou invoquer Chouchou, son démon familier qui réside en réalité dans son sabre. Manette en main, Viola possède aussi trois boutons d’attaque, deux au corps-à-corps et un à distance, et en chargeant un coup, cette dernière peut même faire des flammes avec son katana. Cependant, la grande différence avec Bayonetta, c’est que Viola n’esquive pas pour déclencher l’envoûtement mais doit parer avec son sabre, ce qui demande un timing beaucoup plus serré. Et lorsqu’elle invoque Chouchou, cette dernière perd son katana mais peut toujours se battre aux poings, ce qui est beaucoup moins efficace. Ainsi, Viola n’est pas une façon plus accessible de jouer comme un Nero dans un Devil May Cry par exemple, elle est en réalité plus difficile à aborder sur certains points, notamment à cause du timing serré de sa parade.

Au-delà de ces personnages jouables, les séquences avec notre chère Bayonetta sont toutes aussi variées pour rendre l’aventure encore plus palpitante. Séquence de shoot’em up, plateforme, jeu de combat… on a vraiment le droit à des petites activités différentes régulièrement, ce qui relance constamment l’intérêt du joueur. Bon, après, on ne pas se mentir, toutes les séquences ne se valent pas, mais cette variété permet de briser la monotonie qui finit souvent par s’installer dans les beat’em up. D’ailleurs, ce sentiment est aussi contrebalancé par les différents types de décors que l’on traverse tout au long du jeu, ce qui, encore une fois, donne un vrai sentiment d’aventure à l’ensemble. Parce qu’il faut être honnête, mais dans les épisodes précédents, on évoluait un peu toujours dans les mêmes environnements, comme des villes en ruine ou des zones en lien avec le paradis et l’enfer. Et encore une fois, on ne va pas se répéter, mais si tous les environnements ne se valent pas, il y en a tout de même certains qui sont franchement sympathiques et d’autres qui prêtent vraiment à sourire. En plus, les niveaux sont désormais bien plus ouverts qu’avant ce qui pousse les joueurs à explorer à la recherche de coffres et d’autres contenus annexes pour profiter encore plus de l’expérience. De ce côté-là, le titre est encore une fois plutôt généreux puisqu’on retrouve des défis habituels, mais aussi des vestiges phénoméniques, sorte de niveaux alternatifs, qui se débloquent lorsqu’on trouve les trois larmes d’Umbra qui se trouvent dans chaque niveau.

La fluidité plutôt que les graphismes ?

Bon, jusqu’ici, on a été élogieux sur ce Bayonetta 3, mais on a évidemment pas encore évoqué la question des graphismes qui est toujours un sujet épineux quand on parle de Nintendo Switch. Mais avant d’en arriver à l’aspect purement visuel, il faut reconnaître que la nouvelle production de Platinum Games propose une fréquence d’images en 60 images par secondes durant les combats, ce qui reste quand même une petite prouesse technique. Grâce à ça, l’action paraît plus fluide que jamais et c’est un vrai confort pour ce type d’expérience vraiment nerveuse qui a besoin de ce luxe pour être appréciable dans de bonnes conditions. C’est d’autant plus le cas qu’on retrouve une fois de plus une bande-son d’une grande qualité avec des thèmes jazzy qui viennent encore plus dynamiser l’action.

Cependant, on a le sentiment que pour proposer une expérience d’une telle fluidité, les développeurs ont fait quelque concessions sur les graphismes afin que le jeu tourne correctement le plus souvent possible. Alors oui, l’aspect visuel de Bayonetta 3 n’est pas toujours très fin, avec une résolution qui n’est pas toujours au top et de l’aliasing, ce fameux effet escalier qu’on retrouve autour de certains éléments. Et puis, certains environnements sont aussi parfois assez lambdas, comme le quartier de Shibuya que l’on voyait dès les premiers trailers et qui propose des éléments de décor assez quelconques. Mais pourtant, il n’y a franchement pas de quoi gâcher l’expérience quand on sait sur quel support tourne le jeu et quand on voit ce rendu en 60 images par secondes qui est indispensable pour un jeu de cette trempe.

Conclusion

Si vous avez suivi la vidéo jusqu’ici, vous avez bien compris que ce Bayonetta 3 est une franche réussite et qu’il marque le retour en grâce de la sorcière préférée du jeu vidéo. Ainsi, Bayonetta prouve une fois de plus qu’elle est la reine du beat’em up avec un gameplay toujours aussi fluide, jouissif et impressionnant. Loin de se reposer sur lauriers, Platinum Games n’a pas lésiné sur les nouveautés avec l’invocation de démons et les nombreuses armes disponibles qui changent franchement la façon d’aborder les combats qui deviennent encore plus plaisants.

Au-delà de ça, la variété reste le maître mot de cet épisode, grâce aux séquences avec Viola et Jeanne, mais aussi parce qu’elle propose différents décors et phases de jeu qui renouvellent constamment l’expérience. Évidemment, l’aventure n’est pas pour autant parfaite, avec des graphismes loin d’être irréprochables, des combats parfois brouillons ou encore une aventure moins déjantée. Mais malgré tout, ce troisième opus de Bayonetta peut compter sur son scénario plus sérieux et sa mise en scène toujours aussi spectaculaire pour proposer une expérience mémorable sur Nintendo Switch.

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