En tant que fan d’Harry Potter (potterhead me dit-on), je ronge mon frein comme je peux en attendant la sortie d’Hogwarts Legacy : l'Héritage de Poudlard. Je comptais sur la saga des Animaux Fantastiques pour me faire passer le temps, à vrai dire. Sauf que cette dernière suscite chez moi des avis contradictoires... Rapidement, il est devenu évident que je devais partir à la recherche d’une autre alternative. J’ai donc décidé de me tourner vers un petit jeu mobile dont une amie m’avait dit le plus grand bien quelque temps auparavant : Harry Potter : Secret à Poudlard. Et c’est le match ! Depuis, dès que j’ai un petit moment, je ne peux pas m'empêcher de lancer le jeu, suscitant souvent des remarques sarcastiques de certains collègues ou amis. Et souvent, je me suis retrouvée à expliquer ce qu’était ce jeu qui ne semblait pas très connu dans mon entourage. Quelle ne fut donc pas surprise, de le voir apparaître dans cette petite news. J’apprends alors que le jeu est non seulement un succès mais qu’il est également le titre mobile Harry Potter le plus lucratif. À défaut d’avoir pu le tester à l’époque, l’occasion est donc toute trouvée pour vous parler de mon expérience pour le moins mitigée.

Harry Potter : Secret à Poudlard, un Hogwarts Legacy version mobile

Harry Potter : Secret à Poudlard pourrait être défini comme un RPG d’aventure sur mobile. La promesse est la suivante : vivre sa propre petite aventure d’étudiant à Poudlard. Lors des premières minutes de jeu, on est donc invité à façonner notre personnage en lui donnant un visage et un nom, puis en choisissant sa maison. Au fil du jeu, d’autres éléments pourront être personnalisés comme sa chambre ou son look. Le titre introduit même un système de choix, même si ce dernier n’est pas franchement impactant, et des compétences à développer.

Votre lettre est enfin arrivée ! Quel genre de sorcier ou de sorcière serez-vous ? Un Gryffondor héroïque ? Un Serpentard rusé ? Un Serdaigle ingénieux ? Un Poufsouffle loyal ? C'est à VOUS de décider ! 🎓 Grâce à d'innombrables options, vous pourrez forger votre propre destin dans Harry Potter : Secret à Poudlard.

Une fois lâchée dans l’école des sorciers, une série de missions vous sont proposées et vous permettent de passer d’année en année. Elles consistent tantôt à se rendre en cours ou réaliser telle ou telle action en utilisant son énergie, tantôt à se lier d’amitié avec un personnage en lui parlant au détour d’une partie de Bavboules ou bien remporter un duel ou une partie de quidditch. Outre ces missions principales, Harry Potter : Secret à Poudlard regorge de quêtes secondaires quotidiennes, à durée limitée, liées à des événements spéciaux (Halloween, Saint-Valentin…), liées au quidditch etc. Et puis il y a toutes les activités annexes qui se sont développées avec le temps comme les défis à durée limitée, les duels, les enquêtes, l’élevage d’animaux fantastiques, les petites surprises à découvrir et j’en passe.

Mais si le contenu s’est donc élargi au fil du temps, les défauts du titre sont devenus également de plus en plus présents. Son gameplay limité ne permet pas aux nouvelles activités de renouveler réellement l’expérience qui peut finir par lasser ; la personnalisation reste encore et toujours un détail et le système pay-to-fast est devenu, avec le temps, de plus en plus agressif et frustrant. Et je ne parle même pas des bugs tout de même assez courants en jeu. Tous ces défauts, j’en avais bien conscience. Et pourtant, défiant ainsi toute logique, j’ai longtemps continué à jouer au jeu. Et quand je dis longtemps, je parle de centaines d’heures de jeu assurément étalées sur plus de trois ans. Mais alors pourquoi ?

La magie de Poudlard

Cette question, on me l’a souvent posée et j’ai toujours eu un certain mal à y répondre. Objectivement, le jeu n’est pas réellement intéressant. Et pourtant, je prenais un plaisir certain à le relancer encore et encore. Outre le fait que cela m’occupait les mains (pratique quand on a arrêté de fumer), il faut avouer que retrouver ainsi l’univers d’Harry Potter avait une saveur toute particulière. Harry Potter : Secret à Poudlard a l’avantage de proposer une histoire entre deux eaux. D’un côté, nous sommes avant l’arrivée d’Harry Potter à Poudlard et il y a donc de la place pour votre aventure et des protagonistes inédits. De l’autre, l’histoire ne se déroule pas aussi loin que dans Hogwarts Legacy. On peut donc retrouver des personnages connus, reprenant les visages des films, et devenir leur ami. Le fait de développer votre propre histoire tout en la partageant avec des personnages que vous appréciez, c’est une formule gagnante entre l’inédit et la nostalgie.

Et puis, il y a toutes ces petites mécaniques qui jouent habilement avec notre cerveau. Depuis quelques années, les développeurs de tout bord travaillent main dans la main avec des psychologues pour rendre leur jeu plus addictif. C’est notamment ce qu’a fait Fortnite avec Célia Hodent. Je ne sais pas si Harry Potter : Secret à Poudlard a produit le même type d’efforts de ce côté ou s’il s’est simplement inspiré de ce que proposent les voisins, mais le jeu est indéniablement addictif à souhait. Cela peut venir de votre âme de collectionneur qui vous pousse à adopter toutes les créatures magiques disponibles en jeu, votre petit côté curieux qui vous fait attendre le prochain chapitre de l’histoire impatiemment ou votre habitude à tout prendre comme un défi qui vous amène à valider chaque mission ou événement à durée limitée. Pour moi, c’est un mélange de tout cela à la fois. Et j’avoue que j’ai même presque failli craquer après avoir passé trois jours sur un événement à durée limitée pour finalement rater sa conclusion et sa petite récompense… Mais je n’ai pas cédé et jamais je n’ai dépensé un centime dans le jeu mobile Harry Potter le plus lucratif.

Ne pas payer, trop facile ?

Mon secret ? Passer ma vie sur mon téléphone. Harry Potter : Secret à Poudlard ne vous force pas à payer, mais si vous ne voulez pas être scotché à votre téléphone, il y a de quoi être très très très frustré. Car outre l’histoire qui va avancer lentement pour vous, vous passerez à côté de tous les événements à durée limitée ou les récompenses spéciales de tel ou tel défi. Tout ce nouveau contenu et ces possibilités inédites, c’est génial en apparence, mais ça veut surtout dire plus de raison d’être frustré et de finir par passer à la caisse. Surtout que les avantages gratuits sont devenus de moins en moins intéressants et plus contraignants.

Et si vous persistez tout de même à ne rien lâcher, le jeu devient extrêmement chronophage. Alors certes, il ne demande pas une grande implication de votre esprit. Vous pouvez très bien vous contenter d’appuyer inlassablement sur votre écran en vérifiant du coin de l'œil ce qui s’y passe, tout en faisant la conversation comme si de rien n’était. Mais ce n’est ni agréable pour les gens qui vous parlent, ni pour vous qui allez garder toujours ce jeu dans un coin de votre tête. Cette omniprésence et cet aspect chronophage, c'est finalement ce qui aura eu raison de mon envie de relancer le jeu après trois ans.

Si le jeu paraît mauvais pour beaucoup, il est indéniable que les développeurs ont réalisé un habile travail pour le rendre addictif, bloquant de nombreux joueurs dans les mails de leur filet magique. Pour ma part, j’ai arrêté d’y jouer depuis quelques mois et pourtant d’en reparler ici, même pour pointer du doigt ses défauts et son mécanisme pervers, me donne un tout petit peu envie de le relancer juste pour voir (surtout que je découvre que l’Oiseau-Tonerre vient tout juste de débarquer). Si la récente actualité vous a rendu curieux quant à Harry Potter : Secret à Poudlard, sachez donc que d’y plonger peut s’avérer aussi plaisant que frustrant. À vos risques et périls !