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Le mardi 28 avril se tiendra un nouveau Stadia Connect, et les réactions sur le net sont assez dures à son sujet... L’annonce d’un nouveau rendez-vous pour la marque cloud gaming de Google est donc attendue par certains enthousiastes qui, tout de même, s’impatientaient, mais elle est moquée par d’autres. Mais comment en est-on arrivé là et qu’est ce que va devoir corriger Google pour redorer le blason de sa technologie ?

Car si dès l’annonce, l’offre avait tout d’un futur mastodonte taillé pour révolutionner l’industrie, la réalité au fil des mois qui ont suivis les livraisons aux premiers clients a été un peu moins radieuse. En cette année 2020, marquée par le confinement, Google a peut être un coup à jouer, et ça tombe bien car c’est l’année du lancement officiel de Stadia en version gratuite et accessible théoriquement à tous... On peut donc très facilement, en se penchant sur l’offre, identifier 5 améliorations que Stadia va devoir mettre en place pour se distinguer...

Première amélioration : la communication

La première, et c’est la plus évidente, c’est que Stadia a un cruel déficit de communication. Pourtant tout se passait très bien au début, mais l’E3 et à la Gamescom 2019 ont été assez décisifs pour les joueurs qui y ont vu un Google tentant de parler en même temps à deux publics très différents : les joueurs convaincus, et les profanes n’ayant aucune notion de jeu vidéo. Avec ce discours hybride et plusieurs points d’ombre persistants, ces deux premières keynote digitales, les fameuses Stadia Connect, n’ont pas été très bien accueillies par la communauté. Ce mardi 28 avril 2020 est donc crucial pour Stadia, qui se doit d’être exemplaire, surtout après plus de 8 mois sans Stadia Connect. Pour exister et prouver son sérieux, on attend donc plus de régularité dans ces communications, et un discours plus assumé, et mieux ciblé, quitte à créer plusieurs formats distincts. Et puis, comme on parle de communication, il y a aussi cette campagne marketing reposant sur un très bon trailer, loufoque à souhait. Malheureusement, on n’en retient pas grand chose de concret si ce n’est que “Stadia est le futur du gaming”, et qu’il “dégage” littéralement nos consoles pour nous offrir une expérience de jeu quasi-mystique. Alors forcément, quand on se positionne comme ça, on a intérêt à être irréprochable… Et le problème c’est qu’en l’état c’est pas encore le cas.

Seconde amélioration : le contrôle qualité

Seconde amélioration très importante pour Stadia : homogénéiser le contrôle qualité auprès des développeurs. La plateforme s’est offert bien trop de badbuzz depuis son lancement, entre les versions prétendument 4K de Red Dead Redemption 2 et le manque d’options graphiques sur plusieurs jeux : le positionnement graphique de Stadia a pris du plomb dans l’aile ces derniers mois. Il faut donc que Google impose une certaine harmonie graphique au sein de son catalogue, une sorte de contrôle technique des portages proposés, analysant leur optimisation et leur efficacité. Car il apparaît bien difficile de prétendre incarner le futur des consoles sans pour autant les dépasser ou même les égaler.

Troisième amélioration : améliorer l'accessibilité et la clarté de l'offre

Troisième amélioration : Rendre la solution plus claire et moins restreinte. Si le maître mot de Google est en temps normal l’accessibilité, force est de constater qu’essayer Stadia n’a pas été à la portée de tout le monde depuis son officialisation. Founder Edition, Chromecast spécifique, abonnement Stadia Pro, gamme de téléphones restreinte, contrôleurs propriétaire : les critères pour s’essayer en avance au Cloud Gaming de Google en ont peut être dissuadé plus d’un, en plus de complexifier l’offre dans l’esprit du grand public. A vrai dire, le simple fait d’annoncer que le service sera gratuit mais qu’il est pour l’instant payant, si on veut l’essayer en avance, peut être vu comme un biais de compréhension. A cause de ce déploiement particulier, Google a perdu une partie de la magie de son offre, qui se veut initialement gratuite, simple, et accessible au plus grand nombre, c’est à dire à plus de deux milliards d’être humains à travers le monde…

Quatrième amélioration : renforcer le catalogue

Quatrième amélioration : Se constituer un catalogue plus solide, plus actuel, et plus exclusif. La promesse des 120 nouveaux jeux intégrant le catalogue en 2020 semble encore très loin d’être atteinte puisqu’on dénombre une quarantaine de titres sur le catalogue dont une bonne partie n’ont pas été ajoutés en 2020. Le Stadia Connect de ce 28 avril pourrait donc aider le service à rafraîchir son offre, certes, mais il faudra aussi qu’elle actualise ses tarifs, toujours bien trop élevés par rapport à la concurrence. Assassin’s Creed Odyssey, vitrine de la technologie, est à 70€ malgré son âge, contre 40€, hors soldes, sur la boutique uPlay. Aussi, le charme de Stadia reposait pour beaucoup sur Stadia Games, un groupement de studio oeuvrant spécifiquement au développement de jeux pour la plateforme et qui peut donc théoriquement proposer des jeux exclusifs pensés pour vous accompagner peu importe le terminal de jeu : PC ou mobile. Avec Jade Raymond à sa tête, on pouvait s’attendre à des étincelles. Et pourtant, nous n’avons toujours aucun aperçu de ce sur quoi ces studio travaillent, plus d’un an après la prise de poste de Jade Raymond. Seules quelques exclusivités de petites envergure ont été signées, et il ne s’agit que d’exclusivités temporaires, nullement développées pour tirer profit du cloud.

Cinquième amélioration : offrir un modèle économique freemium

Enfin cinquième amélioration, probablement la plus significative : proposer des alternatives au modèle économique actuel. Car en l’état, Stadia, c’est une console dématérialisée. Et sur cette console, vous allez devoir acheter des jeux, pour l’instant à l’unité et à des tarifs au dessus du marché. Et même si à l’E3 2019 Ubisoft a confirmé vouloir lancer son catalogue par abonnement Uplay+ sur Stadia, on est encore loin de l’objectif des 2 milliards de joueurs côté attractivité de l’offre. Alors, existe-t-il une alternative viable ? Et bien oui, évidemment.

Rappelons-nous que l’un des premiers métiers de Google, c’est de vendre de la publicité ciblée. On peut donc facilement imaginer un Stadia totalement gratuit, avec un vaste catalogue en accès libre, mais où on diffuserait des publicités ciblées, exactement comme lorsqu’on regarde une vidéo YouTube où qu’on fait une recherche Google. Evidemment il faudrait équilibrer le tout, et éviter qu’on vous lance 5 minutes de pub juste avant la cinématique de fin de votre jeu, mais proposer un tel modèle et rester correct, c’est loin d’être infaisable. En plus, comme on est ici sur un flux vidéo qui affiche votre jeu, les scripts anti-pub seraient inefficaces et renforceraient la rentabilité de la manoeuvre. De cette manière, on évite au joueur de passer à la caisse avant même d’essayer le produit comme c’est le cas aujourd’hui. Bref : on transforme Stadia, un service à abonnement aux achats unitaires très coûteux, en freemium, un service gratuit, offrant par défaut de l’affichage publicitaire et des micro-transactions pour augmenter le confort de jeu, visant par exemple à supprimer les pubs sur un jeu spécifique.

Et qui sait, peut être que Google pourra y inclure les features tant attendues telles que le State Share, la recherche de soluce via Google avec Walkthrough intégré, ou le streaming sans latence via YouTube. Et il faut également rappeler que Google a l’image d’un groupe qui n’hésite pas à désactiver les services qui ne marchent pas aussi bien que prévu. Et il y a même un site qui recense ces défuntes applications. Se pose donc la question suivante pour Stadia : Comment convaincre les joueurs de se constituer une ludothèque, aux tarifs bien au dessus des prix du marché, si la politique de l’entreprise ne le rassure pas sur la pérennité de sa collection ? Dans cette situation là, le passage par des micro-transaction semble bien plus logique et sécurisant.

Voilà qui résume les 5 améliorations que je préconise pour le service. N’hésitez pas à nous dire ce que vous en attendez de votre côté, dans les commentaires. Espérons que le Stadia Connect de ce 28 avril 2020 redynamiser l’offre, car comme partout, plus il y a de concurrence, et mieux c’est pour les joueurs...