Habituellement pas client de ce genre de jeux (surtout quand la boîte de production conçoit originellement des FPS), je me suis laissé tenter par Horizon en sachant sa réputation. Eh bien cette réputation il la mérite, réellement, et dire qu'il s'agit du plus beau monde ouvert sur consoles tient de l'euphémisme : ce jeu est TERRIBLEMENT BEAU ! Du Uncharted 4 en version ouverte, c'est dire ! Chaque environnement incite à sortir le mode photo pour effectuer des captures d'écran, enivré par la richesse inouïe des couleurs qui s'offrent à nous, à ces modélisations parfaites, à ce monde riche et gigantesque baigné dans des jeux de lumières sublimes et enveloppants. Une direction artistique impeccable finit de faire du monde d'Horizon l'Open World à la hauteur de son titre.
Mais le jeu ne réussit pas que par sa plastique de rêve, il est bien conçu de bout en bout. Le gameplay est agréable et fluide, avec des combats contre les machines passionnants si bien qu'on ne s'en lasse jamais. J'ai bouclé le jeu en 50 heures, une durée de vie plus qu'honorable de nos jours, entre les quêtes principales et les nombreuses petites quêtes annexes qui nous font aller aux quatre coins de ce vaste monde (sans trop d'allers-retours comme dans d'autres jeux)! J'ai pris un réel plaisir à jouer, d'autant que les phases de plate-forme à la Tomb Raider sont tout aussi bien orchestrées.
L'histoire est intéressante, pas la plus révolutionnaire que j'ai vue mais avec suffisamment de consistance et de background pour rendre le récit crédible. Aloy est très attachante, brave et déterminée tout en étant curieuse et altruiste, j'ai beaucoup aimé l'incarner. Son destin est lié au monde du passé que nous fouillons dans des décombres de notre époque révolue, et entre les enregistrements audio/vidéo et les "tombeaux" sombrés dans l'oubli, il y a de quoi lire et explorer. Impossible d'en dire plus sans spoiler donc le mieux est encore d'y jouer et de découvrir tout ceci par vous-même, que ce soit ce background riche autant que ce fantastique monde ouvert qui vous tend les bras. Les défauts sont réellement mineurs, je ne relèverai que ce souci de synchronisation labiale mais qui est compensé par une VF de qualité. Foncez, joueurs PS4 qui n'auriez pas encore mis la main dessus, cette aventure mérite d'être vécue !

Après six années de conception et 45,000,000€ allongés, Guerrilla signe une refonte thématique magistrale dans le genre de l'Open World avec Horizon Zero Dawn™.

Graphismes PS4 Pro : 19/20

• On savait le studio doué dans sa maîtrise du hardware PlayStation mais ça ne suffisait apparemment pas vu la couche rajoutée avec Horizon ZD™. Le talent imparable des soldats néerlandais en matière d'optimisation et de rendu graphique se vérifie sur une map de 23km² qui décroche la palme d'or du plus bel OW de l'histoire du JV, enchaînant les prouesses d'optimisation. Entre une direction artistique fabuleuse étalant des couleurs vives aux tons riches et une technique en or qui confectionne les plus beaux panoramas de cette génération glaçés à la meilleure 4K Checkerboard qui soit (restituant presque entièrement la netteté d'une 4K native), HZD laisse les standards de beauté actuels sur le carreau. Les graphistes dispensent des textures, des jeux de lumière ainsi qu'un face-mapping ⭐⭐⭐⭐⭐ rivalisant avec Uncharted 4, une prouesse jamais vue dans un OW que d'ailleurs même Red Dead 2 ne saura reproduire avec autant de réussite. . Le cycle jour/nuit étourdissant s'associe à un rendu météo de haut niveau. Les arrière-plans sont souvent très beaux et l'affichage dynamique brille par sa qualité à affiner progressivement le décor. Seul le rendu relatif du terrain dû aux limitations techniques est à déplorer, problème qu'accusent tous les OW 8ème gen.

Gameplay : 18/20

• L'excellence graphique est secondée par une incontestable réussite fonctionnelle. L'ambiance délivrée par le jeu tranche radicalement avec les autres productions et se couple à un gameplay mâtiné de RPG incroyablement bien concrétisé. Les bastons face aux machines (majoritaires) sont violentes, le rythme effréné et les différents effets visuels greffés aux roustes concourent à la mise en place d'un cocktail grisant à souhait. Les machines valent presque à elles-seules la note choisie car elles forment le bestiaire varié et marquant du jeu. Aloy est méticuleusement animée par un épais panel de mouvements, le sprint et l'escalade sont très réussis car les bugs de collision sont minimes. Les joutes contre humains sont plus classiques, l'IA de ces derniers n'étant d'ailleurs pas de l'acabit de celle des machines.

Durée de Vie : 18/20 (Qualité 17/20 - Quantité 19/20)

• Même si l'alliage utilisé par Guerrilla pour chapeauter leurs mécaniques est coulé dans le même moule que bon nombre d'autres OW, Horizon réussit là où tant d'autres (dont des grands...) se sont rétamés : fournir 50h de contenu (65 avec FW) intéressant majoritairement scénarisé sous forme de cinématiques très réussies ou bien de dialogues hors cutscenes et autres documents écrits. Ainsi donc les quelques 298 collectibles du jeu divisés en 12 catégories ainsi que les 44 quêtes du jeu (53 avec Frozen Wilds) retracent savamment le passé de cet univers ce qui brise subtilement toute notion d'ennui.

Bande-Son : 19/20

• Carton plein pour Joris De Man qui enfante une planche sonore stellaire et parvient sans mal à transposer les émotions véhiculées par le script du jeu sous forme de notes musicales qui font mouche avec un doigté stupéfiant. La VO est d'excellente facture à l'inverse d'une VF qui se montre beaucoup moins convaincante. Je recommande fortement de jouer en VOST afin de profiter au mieux de l'écriture, peu honorée par la performance des doubleurs français.

Scénario : 17/20

• La trame narrative est secondée par une mise en scène de qualité qui réserve de très beaux moments entre les personnages en particulier lorsque leur intimité commence à être creusée au fil de la progression. Aloy est un personnage fort et passionnant au caractère bien trempé, évoluant loin des clichés éculés ayant pu rouiller l'image de certains personnages féminins. Suivre son aventure se fait avec un plaisir avoué.

Non content d'avoir crafté un open world d'une rare qualité au premier coup d'envoi, Guerrilla s'enhardit au point de délivrer une véritable leçon d'humilité à quelques uns des plus grands ténors du genre en termes de structure narrative et de mécaniques de jeu. Assurément le GOTY 2017 et accessoirement la meilleure exclu PS4.