Mother Russia Bleeds (que j'appellerai par la suite MRB) est un side-scrolling beat'em up 2D à l'approche très old school. Il se passe notamment de tout aspect leveling, achats de nouvelles techniques et autres composantes RPG qui sont aujourd'hui dans tous nos beat'em up, de Phantom Breaker: Battle Grounds à Charlie Murder en passant par la dernière itération de Double Dragon. Une bonne chose selon moi, puisqu'on a plus à se demander si on est sous ou sur levelé par rapport à nos ennemis et qu'on peut profiter à fond du gameplay dès nos premiers pas dans le jeu.

Un gameplay qui n'hésite pas à s'éloigner un peu des classiques du genre. Il n'y a ni combo prédéterminé, ni death blow par exemple (ce qui est au début un peu déroutant), et on choppe avec une touche, pas en rentrant dans l'aversaire. Les différents coups à notre disposition sont assez nombreux : coups de poing, de pied, attaques chargées, launchers, projections au sol ou dans les airs... Il y a de quoi varier les plaisirs. La plupart de ces techniques ne sont pas détaillées, mais on les trouve rapidement en expérimentant. Il est également possible de courir, de dasher, et de s'injecter (ou de ponctionner) une drogue.

Cette dernière mécanique remplace les traditionnels aliments trouvés par terre. Nous évoluons dans un monde de drogués et pouvons récupérer sur certains corps directement la drogue se trouvant dans leur sang pour la stocker dans une seringue, contenant jusqu'à 3 charges que nous pourrons ensuite utiliser quand bon nous semble afin de regagner de la vie. A noter qu'on peut à la place utiliser cette dose pour passer en mode berserk, ce qui permet pendant quelques secondes d'aller beaucoup plus vite et de faire un maximum de dégâts. Ca plus le fait qu'il faille se dépêcher pour prélever de la drogue, tout en sachant qu'on va être vulnérable quelques secondes, introduit un soupçon de tactique.

Autres bons points côté gameplay, en vrac : la variété et le nombre des armes à ramasser, le très bon feedback sur tous les impacts (on ressent vraiment la violence qui se dégage des coups), les possibilités de juggle, présentes mais pas exagérées (comme c'est trop souvent le cas), le fait de pouvoir jouer avec des IA comme compagnons (une option toujours la bienvenue, même si elles ne sont pas parfaites).

Les niveaux sont très jolis et très travaillés. Ils ne cherchent pas à introduire des phases de plateforme ou de shoot, une fois encore on reste dans le pur beat'em up old school, ce qui n'empêche pas la mise en scène des combats d'être magnifiquement inspirée. C'est un des gros points forts du jeu. Les situations se renouvellent sans cesse et sont plus épiques les unes que les autres.
Les ennemis sont plutôt variés. Cependant j'aurais aimé un peu plus d'effort sur le nombre de leurs attaques. Je pense également qu'il en aurait fallu plus à même de contrer les joueurs spammant les attaques sautées ou les glissades (deux techniques trop safe à mon goût). Les boss sont particulièrement charismatiques et intéressants.

Terminer les 8 niveaux va vous demander bien 3 - 4H la première fois. C'est plutôt honorable par rapport à la moyenne sur ce genre de jeux. L'ombre de Street of Rage se dessine derrière certains d'entre eux, avec notamment un passage sur des rails qui vous rappellera furieusement Bare Knuckle 3. Une fois le jeu terminé, il vous restera à explorer les autres modes de difficulté, à améliorer vos scores ou à vous jeter dans les arènes, un petit mode scoring annexe où vous devrez vous mesurer à des vagues successives d'ennemis.

Le jeu a aussi quelques défauts. Je voudrais surtout souligner celui qui est pour moi le plus grand d'entre eux : il ne propose que 4 personnages jouables et ils se partagent tous la même move list. J'aurais vraiment apprécié plus d'effort à ce niveau. Par exemple, Natasha a ses stats de "saut" et de "vitesse" à fond, donc pour moi elle aurait pu avoir une move list beaucoup plus développée dans les airs, et inversement moins développée au sol, façon Linn Kurosawa. Afin que le joueur qui recommence l'aventure avec elle doive complètement changer sa manière de jouer et ait l'impression de vivre une expérience bien différente. Ivan, à l'inverse, aurait pu avoir des choppes plus nombreuses. Il n'en est rien. Ce manque de personnages et cette absence de différences majeures dans leur style de combat pèse sur le jeu dès lors qu'on le compare aux références du genre (Denjin Makai 2, Shadow Over Mystara, Guardian Heroes, pour n'en citer que quelques uns).

Le reste ne sont que des petits soucis d'ergonomie ou de finition à même d'être corrigés si Le Cartel se révèle sérieux dans le suivi de son jeu.

Pour conclure, MRB ravira, je pense, les amateurs du genre. Il se pose en digne héritier de la longue descendance attribuée à Renegade et sa place est parmi les plus grands.

Mother Russia Bleed's, un bon vieux Beat'Em'Al, dans le genre Streets of Rage (pour ceux qui connaisse) taper, massacrer, flinguer, hacher, faire un remake de "End of the line", tout est bon pour mettre au tapis votre adversaire, le tout sous la bonne bannière de l'Union Soviétique.
Pour la petite histoire et bien on va dire qu'on avait besoin d'un pig ..... cobaye forcé pour une expérience non rémunéré et dangereuse et vous étiez la, à vous de traquer la vérité sur un fond d'air révolutionnaire.

les deux seuls petits bémols que je pourrais reprocher au jeu c'est :
-Les touches du clavier ne sont pas toute compatible et pour la manette c'est pire, non configurable, c'est ca ou rien.
-Certaine hitbox d'ennemis bug un petit peu, au début c'est gonflant mais des que vous les avez bien repéré ca devient gérable.

Petite mention spécial pour la musique et le décor qui sont vraiment prenant.

Un bon jeu un peu court certes mais avec une bonne rejouabilité surtout si vous êtes plusieurs, a prendre si vous êtes déjà seul.