Depuis maintenant plusieurs années, le monde de l’écoute audio grand public vit selon une dynamique inversée. Tandis que les écouteurs sans fil poussent comme des champignons, certains constructeurs n’hésitant pas à renouveler leurs différentes gammes chaque année, les casques audio Bluetooth se raréfient à vue d'œil. Si bien que la poignée restante se positionne en grande partie sur le secteur haut de gamme.

On pense ici bien évidemment au Sony WH-1000XM5 (419 euros), au Bose HeadPhones 700 (399 euros), à l’AirPod Max d’Apple (579 euros) ou encore aux récents Beats Studio Pro (399 euros) et Bowers & Wilkins Px7 S2e (429 euros). Si l’on calcule la moyenne du ticket d’entrée, en se basant sur le prix lors de la sortie de chaque casque, nous nous situons à 445 euros. Vous l’aurez compris, investir dans un casque audio de qualité est de nos jours un sacré investissement.

Soucieux de proposer des produits sérieux à la portée d’un public plus large, le constructeur allemand décide donc de lancer une toute nouvelle gamme nommée Accentum. La volonté de Sennheiser d’investir durablement une tranche tarifaire moins élevée est tout d’abord à saluer.

Hormis Sony, avec son WH-CH720N et JBL, avec son 770 NC, les produits de qualité à moins de 200 euros se sont réduits comme une peau de chagrin. Est-ce que du haut de ses 179 euros, le Sennheiser Accentum peut-il devenir une nouvelle référence ? Après l’avoir testé pendant trois semaines, voici notre test complet.

Voir le Casque Sennheiser Accentum Wireless sur Amazon

Casque Sennheiser Accentum Wireless : la fiche technique

Design et confort, sobre et efficace

Pour faire baisser la facture, Sennheiser a logiquement fait l’impasse sur des matériaux luxueux. L’architecture est ici en plastique, le repose-tête en silicone et les coussinets en similicuir. Cela ne veut pas pour autant dire que le produit fait cheap, bien au contraire. Le constructeur allemand a eu la bonne idée de densifier l’ensemble de sa structure, si bien que l’Accentum ne sonne pas creux comme de trop nombreux casques milieu et entrée de gamme.

Autre point de satisfaction, l’assemblage ne souffre d’aucun jeu, le casque est robuste, les articulations coulissent sans problème et sans grincement. Vous aurez beau agrandir l’arceau ou faire pivoter les oreillettes de manière bourrue, rien n’y fait, aucun jeu n’est perceptible. Mention spéciale pour le revêtement mat du plastique, en plus d’être agréable au toucher, il ne retient que peu les traces de doigts. Encore une fois, c’est plutôt rare pour ce prix.

Esthétiquement, l’Accentum ne fait pas de fioriture. Et tant mieux, un produit audio n’a pas à ressembler à un jouet pour enfant. Sobre et compact, il ressemble dans ses lignes à son grand frère, le Momentum 4. Bien qu’il soit moins premium que son aîné, l’Accentum n’est pas pour autant moins confortable. Plutôt léger (222 grammes), il sait à la fois se faire oublier sur le haut du crâne, notamment grâce à une large amplitude de hauteur, tout englobant avec douceur nos esgourdes.

Résultat, lorsqu’on le porte, nous avons presque l’impression de n’avoir que les oreilles d’habiller tant l’effet de serrage sur le crâne est quasiment absent. De ce fait, il s’utilise sans problème lors de longues sessions d’écoute ou comme compagnon sonore pour un film.

Comme ses confrères haut de gamme, le casque Accentum n’est pas pliable. En soi, cela n’aurait pas été un problème s’il était fourni avec une housse de transport. Ce qui n’est pas le cas ici. Qu’une housse rembourrée fasse augmenter le prix, c’est compréhensible.

Par contre, c’est dommage de ne pas avoir au moins un léger sac en toile pour l’abriter. Il faudra donc fouiller chez vous pour lui en trouver un de substitution ou alors être très précautionneux lors de son transport.

Connectivité : l’abandon de la prise jack, notre seul regret

En matière de codec, l’Accentum possède tout ce dont le commun des mortels a besoin pour une écoute de loisir. Avec sa puce Bluetooth 5.2 supporte le SBC, l’AAC, l’aptX et l’aptX HD. Les dernières innovations comme l’AptX adaptative ou le LE Audio ne sont pas présentes, mais c’est à la fois logique pour ce prix et pas nécessairement grave.

Belle surprise, en plus de bénéficier d’une connexion multipoint entre deux émetteurs, cette dernière est d’une fluidité rare. On bascule à merveille entre son ordinateur et son smartphone, et ce, sans trop de latence. Par contre, contrairement à son lointain prédécesseur sorti en 2020, le HD 450BT, l’Accentum fait l’impasse sur une prise jack. Bien qu’elle ait tendance à disparaître de partout, il est dommage qu’un constructeur audiophile comme Sennheiser suive cette (mauvaise) mode.

Pour consoler les aficionados d’une connexion filaire, sachez qu’il est tout de même possible de connecter le casque depuis le port USB-C, qui sert également à la charge, vers un port USB-A, via un câble fourni. Un mode d’écoute audio pratique qui peut s’avérer pratique, notamment quand le casque n’a plus de batterie.

Comme vous avez pu le voir sur les photos, le casque Accentum arbore des boutons physiques sur l’écouteur droit pour se laisser apprivoiser. En plus du bouton marche/arrêt, trois commandes sont disponibles : baisser et augmenter le volume, puis pause et lecture. Bien qu’ils réagissent parfaitement à nos demandes, nous regrettons qu’ils soient un peu petits. Notre gros pouce confondait souvent volume et lecture.

Un dernier mot sur l’application dédiée qui est en constante évolution. Sur le côté sonore, rien à redire. L’égaliseur graphique et les modes d’écoutes prédéfinis raviront, d’une part, les audiophiles, tandis que les mélomanes moins enclins à ce type de réglage se satisferont des profils d’écoute prédéfinis. Nous apprécions également les zones sonores et la possibilité d’agencer soi-même les catégories de l’interface. Cependant, sur le plan de l’ergonomie, Sennheiser a encore un peu de travail pour tenir tête à Sony ou Bose.

Audio, un casque musical, sans être pour autant audiophile

Dès les premières minutes d’écoute, nous ressentons rapidement la signature sonore de Sennheiser. Le constructeur allemand a toujours fait des choix et il les assume encore une fois avec son dernier rejeton. Avec ses transducteurs dynamiques de 37 mm, le casque Accentum possède des basses profondes, mais mesurées, qui font le choix de ne pas trop déborder sur les médiums. Ce parti pris confère une excellente assise aux voix, mais elles perdent parfois de leur chaleur sur certains types de musique, notamment le jazz.

De même, bien que présentes, les basses enveloppent l’ensemble du spectre, mais sans à-coup. Par rapport à d’autres constructeurs comme JBL ou Sony, la différence se fait rapidement entendre. Encore une fois, c’est un choix. L’Accentum fait preuve de plus de neutralité sur ce registre. L’ensemble pourrait paraître moins punchy, en réalité, il est plus cohérent et surtout moins fatiguant.

En effet, la mise en avant des basses ne se fait pas de manière monolithique sur un produit audio. Ici, Sennheiser préfère la présence à l’agressivité. Certains n’aimeront pas, ils auront l’impression de ne pas reconnaître leurs morceaux de rap ou de hip-hop. Pourtant, s’ils tendent bien l’oreille, ils se mettront à découvrir leurs morceaux autrement grâce à des hauts médiums bien plus détaillés. Et si cela ne leur convient toujours pas, l’option « accentuation des graves » de l’application est prête à tout moment à leur venir en aide.

Enfin, comme bon nombre de casques milieu de gamme, l’Accentum est moins auguste sur les aigus. À l’oreille, on perçoit un léger retrait sur ce registre. Rien de dramatique, aucune chute libre n’est à signaler. C’est plus de l’inconstance que l’on entend parfois sur certains instruments comme les guitares électriques ou des caisses claires.

De manière globale, l’Accentum est un casque polyvalent qui n’a pas peur de faire des choix. Bien que sa scène soit large, il manque parfois de profondeur sur des mixages complexes. Il n’est donc pas aussi immersif qu’un casque audiophile, mais il reste pour autant un excellent compagnon musical pour du milieu de gamme.

Réduction de bruit active, que vous le vouliez ou non, il faudra faire avec !

L’isolation active est certainement un rempart que les casques milieu de gamme ne réussiront jamais à franchir afin de rattraper les produits les plus huppés. C’est en effet un certain travail d'ingénierie, et d’algorithmes, que les constructeurs préfèrent réserver à leurs têtes de gondoles. Il faut donc savoir jauger les performances de réduction de bruit active d’un casque à 200 euros à l’aune de cet état de fait.

Sur ce point, l’Accentum est plutôt bon. Il réussit à annihiler partiellement les bruits dans la rue et dans les transports. On ne sera jamais dans une totale bulle de silence, mais cela suffit pour rester concentrer sur sa musique ou son podcast. Dans un bureau, il sera plutôt efficace sur les hauts médiums, notamment sur les conversations lointaines, beaucoup moins sur les bruits imprévisibles. Encore une fois pour cette gamme de prix, l’expérience globale reste vraiment convaincante.

Ce qui l’est moins, c’est le choix du constructeur d’activer constamment cette réduction de bruit. En effet, ni sur l’appli, ni via un bouton, il n’est pas possible de couper les microphones. C’est bien simple, dès qu’on allume le casque, la réduction de bruit se met en branle. Il n’est alors pas possible de l’éteindre ou de la régler sur zéro que ce soit via un bouton ou sur l’application. Le seul autre choix est de passer en mode « Transparence ». Un choix étonnant, déjà pour la batterie, mais aussi, et surtout, pour l’expérience d’écoute. L’absence d’une écoute neutre peut rendre parfois l’écoute parfois fatigante et un peu lourde.

Après plusieurs jours d’utilisation, nous avons finalement trouvé une solution afin de profiter d’un mode passif, il faut l’activer via une zone sonore. C’est le seul moyen pour profiter du casque sans réduction de bruit, ni mode transparence au calme chez vous. Dernier point, nous vous conseillons d’activer constamment le mode « anti vent » dans l’application. Sans lui, le casque devient beaucoup trop sensible à la moindre bourrasque, ce qui viendra ternir l’expérience d’écoute.

Autonomie, Sennheiser nous impressionne encore

Nous pensions vite déchanter ici, vu que les microphones du casque sont tout le temps actifs… Et pourtant. Dans les traces du Momentum 4, l’Accentum offre une autonomie dantesque. Avant d’en profiter, pensez bien à le recharger la nuit, car il est un peu long à la détente. Il faut environ 2h45 pour passer de 0 à 100%. Une fois qu’il a repris totalement des forces, il devient inarrêtable.

Nous avons pu l’utiliser pendant près de 45 heures environ avec un volume au minimum à 50% et sous le codec AAC. Dans le milieu de gamme, nous ne connaissons pas de casque qui font mieux. Et toutes proportions gardées, puisqu’il utilise des composants moins énergivores, il fait même mieux que bon nombre de cadors du haut de gamme.

Voir le Casque Sennheiser Accentum Wireless sur Amazon

Conclusion