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Sujet : L'éthos protestant, le capitalisme et l'accélération

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Appiodici_bis Appiodici_bis
MP
Niveau 29
22 juillet 2018 à 22:11:55

:fish:

1) Introduction

Voici un article plus politique par rapport à mon dernier article sur les noms propres plus axé sur l’ontologie et la métaphysique.
Ce court article commencera, dans un premier point, par exposer les liens entre le protestantisme, le capitalisme et l’accélération à partir de ce qu’en disait Max Weber dans son plus célèbre ouvrage L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme publié en 1905. Contre Marx, Weber pense que l’émergence du capitalisme ne peut pas être due à des raisons strictement économiques. Ainsi, il oppose à Marx qui nous expliquait que les structures culturelles ne font que s’adapter aux structures économiques. Weber pense que le protestantisme et ses préceptes métaphysiques et théologiques ont permis la naissance du capitalisme. L’éthique protestante fondée sur le travail et la peur de « perdre son temps » serait l’acte de naissance, de ce qu’il appelle, « l’esprit du capitalisme », l’éthique qui l’a rendue possible.

En effet, le protestantisme, tout comme le capitalisme, veut éviter le gaspillage de temps et favoriser le travail. Culturellement, comme le disait Weber, ils semblent bien s’accorder. Cet éthos protestant favorise, en plus, ainsi une accélération des individus par sa dimension temporelle forte.

Dans le deuxième point, nous montrerons, à partir d’Hartmut Rosa et de son livre Accélération. Une critique sociale du temps publié en 2013 qu’aujourd’hui, le capitalisme continue d’accélérer dans tous les domaines de la vie alors que la logique culturelle protestante n’est plus du tout d’actualité. En réalité, Rosa nous montre que le moteur culturel protestant qui favorisait (ou donnait naissance chez Weber) le capitalisme a été remplacée par d’autres mécanismes culturels nouveaux parfaitement adaptés à la configuration temporelle du capital. Ces nouvelles logiques culturelles sont, à bien des égards, endogènes aux mécanismes économiques du capitalisme mais Rosa accorde une certaine autonomie à la culture mais on s’éloigne de la primauté culturelle pour redescendre un peu sur les logiques dialectiques matérielles.

Si vous doutez de l’accélération, je renvoie au livre de Rosa cité au-dessus qui en parle sur 600 pages. J’en ferai sans doute un article afin de la justifier de manière empirique (le livre contient plus de 150 enquêtes et sondages empiriques).

2) L’éthique protestante et le capitalisme selon Weber

Les principales causes de l'émergence du capitalisme sont davantage éthiques et psychologiques que techniques ou économiques pour Weber. Il estime ainsi que ce qui a été décisif dans la diffusion du capitalisme fut l'apparition d'une nouvelle morale économique, que Weber nomme « esprit du capitalisme ». Dans ce nouvel ethos économique, la conduite de vie des acteurs est dirigée par le principe selon lequel la finalité de l'existence est le travail dans le cadre d'une profession : le travail devient une fin en soi. C'est une fois que les acteurs eurent incorporé ce nouvel habitus que le capitalisme a trouvé sa force d'expansion fondamentale : « Le problème majeur de l'expansion du capitalisme moderne n'est pas celui de l'origine du capital, c'est celui du développement de l'esprit du capitalisme ».

Le protestantisme et son éthique, sa manière d’envisager la vie, aurait donc largement contribué à diffuser le capitalisme en Europe sous prétexte qu’ils partageraient des thèses qui seraient complémentaires. Mais peut-t-on aussi constater une dimension dans l’éthique protestante qui favorise l’accélération ? C’est possible. Comment exactement ? Dans l’éthique protestante calviniste, telle que l’a définie Weber, il y a un interdit moral : il faut éviter de gaspiller son temps. Il y a un impératif d’efficience temporelle ; c’est-à-dire qu’il faut mettre à profit chaque minute disponible et en faire un usage intelligent. De telle sorte que « L’impératif catégorique de l’éthique protestante et de l’ethos capitaliste est de mettre le temps à profit de manière aussi intensive que possible, de bannir systématiquement la perte de temps et l’oisiveté, et de tenir un compte précis de l’emploi que l’on fait de son temps ».

Quand Weber développe le concept d’ascèse intramondaine afin de désigner l’éthique protestante, il y introduit une dimension temporelle forte ; il y a, dans le cœur de l’éthique protestante, une discipline temporelle stricte au point qu’on peut déjà percevoir dans l’éthique calviniste une rationalisation du temps très forte. Il y a bien une complémentarité entre le capitalisme et le protestantisme sur cette question qui fait que le protestantisme accélère le capitalisme et favorise ses mécanismes. Et c’est ainsi que « L’affinité entre le capitalisme et le puritanisme se révèle donc ainsi avant tout dans l’affinité de leurs orientations temporelles ».

Bertrand Russell confesse bien dans l’Éloge de l’oisiveté (un livre vantant les vertus de la décélération) à quel point cette orientation temporelle protestante a été importante dans sa vie tout comme il constate qu’elle s’est tout autant imposée dans le monde moderne. Sa famille était d’origine noble et baignait dans la religion anglicane mais encore sa première femme était une quaker américaine. Russell commence bien son ouvrage par ces quelques mots qui résume l’importance de l’éthique protestante dans le travail :

Comme la plupart de ceux de ma génération, j’ai été élevé selon la devise ‘’l’oisiveté est la mère de tous les vices’’. Étant un enfant extrêmement vertueux, je croyais ce que l’on me disait, et j’ai été doté d’une conscience morale qui m’a fait travailler sans relâche jusqu’à aujourd’hui.

On constate alors l’interdit moral qui fait du gaspillage de temps le premier et le plus grave de tous les péchés selon l’éthique protestante du travail. Pire encore, on trouve chez la variante religieuse protestante de Franklin un rigorisme moral encore plus fort selon Weber. Franklin rappelle que celui qui, par paresse, dédaigne gagner une pièce de cinq schillings condamne la société aux intérêts potentiels qu’elle aurait pu générer, il condamne « jusqu’à la millième génération » selon Weber. Ainsi, le gaspillage de temps est mis au même niveau d’infamie que certains des pires crimes. C’est ainsi qu’on peut constater que le capitalisme et le protestantisme se sont favorisés mutuellement à travers la question de la temporalité : « l’éthique protestante offrant ainsi à l’économie capitaliste du temps son parfait équivalent culturel ».

Revenons sur la question du protestantisme en lui-même, pourquoi la perte de son temps et le travail ont une aussi grande importance dans les fondements de cette religion ? Les impératifs temporels de l’éthique protestante sont motivés à bien des égards par la peur et la promesse. La peur pour le protestant est bien l’angoisse du croyant isolé face à la question épineuse du choix des élus par la grâce. L’acharnement au travail régi par une discipline temporelle forte des protestants peut être interprété comme un catalyseur de la peur et des angoisses religieuses accumulées par les conséquences de la doctrine de la prédestination.
Et la promesse qui est faite aux protestants est que cet acharnement au travail paye puisque la promesse correspond au salut de l’âme, à l’élection pour la vie éternelle après la mort (ou état de grâce). Car même si, selon la doctrine protestante, on ne peut pas obtenir la grâce d’une quelconque façon, puisqu’elle est prédestinée et déjà donnée, elle pouvait se révéler en menant une vie sous les auspices de l’efficacité de l’usage du temps qui nous est imparti (et aussi des succès professionnels et matériels). Et c’est ainsi que « la différence entre registre professionnel et religieux tendait à se dissiper dans la pratique de la vie quotidienne ». Et c’est ainsi qu’on peut éclairer les rapports entre capitalisme, protestantisme et temporalité selon Weber.

3) Champs de critiques sur la théorie de Weber : passage de l’avenir clos à l’avenir ouvert

Mais le problème de cette conception est qu’elle est en partie erronée et datée. En effet, la force morale et culturelle de l’éthique protestante repose sur une conception d’un temps linéaire qui débouche sur un avenir clos. C’est-à-dire que l’avenir était de se préoccuper du salut de son âme qui légitimait l’interdit du gaspillage du temps. Il est évident que ce n’est plus cet interdit qui prédomine aujourd’hui étant donné qu’on n’est plus dans un temps linéaire à l’avenir clos mais dans un temps linéaire à l’avenir ouvert et incertain. La représentation du futur des modernes est ouverte aux évolutions, largement indéterminées. C’est cette représentation du temps qui domine notre expérience du temps aujourd’hui selon Rosa.

Mais c’est très paradoxal, comment expliquer alors l’accélération et le manque de temps si le temps qui se déploie devant nous est infini ? En effet, nous ne sommes : « pas menacés par la fin du monde ni par une apocalypse, qui nous feraient éprouver le temps qui reste sur cette terre comme limité, et si l’on a par ailleurs renoncé à attendre que survienne un avenir porteur de catégories nouvelles, meilleur, dans le temps ou par-delà le temps (de ce monde) ».

Il est aussi évident que l’éthique protestant était localisée dans certaines régions du globe terrestre et qu’elle n’aurait pas pu justifier l’extension du marché capitaliste à l’échelle planétaire (les protestants, en comptant les plus modérés, représentent 500 millions d’individus sur Terre, on est bien loin du compte). On peut également opposer la prospérité de la cité catholique d'Anvers au XVIe siècle à la pauvreté de l'Écosse calviniste aux XVIIe siècle et XIXe siècle. Les idées de Weber ont été critiquées dès le début du XXe siècle, notamment par Joseph Schumpeter. Le premier situe la naissance du capitalisme dans l'Italie du Quattrocento, les cités-États de Milan et Venise ayant favorisé l'émergence du capitalisme. Même Friedrich von Hayek soulignent l'incapacité des théories de Weber à expliquer les Tigres asiatiques ou les Quatre dragons. Ainsi le capitalisme n’est pas né du protestantisme et ne le requiert pas. Mais comment expliquer qu’il semble quand même y avoir une accélération ainsi qu’il semble quand même y avoir des logiques culturelles qui soient à l’œuvre dans le capitalisme moderne ?

Il faut comprendre que la peur et la promesse de l’éthique protestante ont simplement changé de forme et sont motivés par d’autres structures culturelles que celle de Weber et de son protestantisme :

Certainement pris des formes culturelle différente, puisque leur arrière-plan s’est déplacé du domaine d’une transcendance extra-sociale (salut éternel ou damnation) à celui du registre immanent de la compétition sociale et ce sans être affecté par le passage qui en résultait de l’horizon d’un avenir clos à celui d’un avenir ouvert.

Voir post suivant pour fin et suite.

Appiodici_bis Appiodici_bis
MP
Niveau 29
22 juillet 2018 à 22:12:18

4) Nouvelles logiques culturelles de l’accélération : la vie bien remplie

Ainsi le capitalisme ne naît pas de l’éthique protestante malgré qu’il se prête bien aux logiques économiques du capitalisme. Il est plus juste de dire que le capitalisme a été favorisé, dans une certaine mesure, par le protestantisme mais que les logiques culturelles (et en particulier le protestantisme) ne sont pas les facteurs d’émergence du capitalisme. Les facteurs d’émergence restant, selon moi, évidemment les thèses de Marx sur le développement historique des forces productives et l’importance du moteur économique mais nous ne sommes pas là pour discuter de cette thèse.

Revenons aux logiques culturelles : la peur et la promesse dans le capitalisme moderne ont simplement changées de forme avec le nouveau capitalisme (sous l’influence des logiques économiques).
La nouvelle peur fondamentale de la modernité est celle de ne pas pouvoir se tenir dans tous les registres de l’existence en même temps. Il faut être en mouvement (et ne plus être en repos) devant la multiplication des contingences qui s’offrent à nous dans la vie. Ces contingences ont bien été multipliées et rendues possibles par une accélération technique mais elles font peur car le crédo moderne est de pouvoir profiter de toutes les opportunités du monde, de la vie. La peur fondamentale devient celle de rater sa vie, d’avoir une vie insatisfaisante. Il ne faut pas prendre de retard qui serait impossible à combler par après. La promesse est plutôt la promesse d’une richesse absolue, l’argent a désormais revêtu une fonction de substitution de Dieu dans la société capitaliste moderne, l’argent « apparaît à la place de Dieu, pour maitriser les contingences ». Alors que Dieu apaisait les esprits qui faisaient face aux incertitudes de la vie, c’est désormais l’argent qui permet de réagir de manière adéquate aux contingences de la vie : « Sous la forme de capital, l’argent est désormais chargé de transformer une complexité indéterminée en complexité déterminée ». Il permet d’atténuer plus efficacement la peur qu’est de tester toutes les opportunités du monde pour avoir une vie bien remplie. L’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue fortement.

Aujourd’hui, cette idée atteint même un tel degré que le besoin de l’accélération requis pour pouvoir profiter de toutes les opportunités du monde est plus importante que le besoin de sécurité. On peut penser à la montée incroyable des activités dangereuses pour se procurer « des sensations fortes » comme, en Russie, la grimpe urbaine (en anglais urban climbing pratiqués par les roofers) qui consiste à escaler des immeubles sans aucune sécurité. Pour Rosa : « La conclusion qui s’impose est que le besoin de sécurité de la modernité est sacrifié au profit de son désir d’accélération ».

Dans les sociétés traditionnelles et religieuses, le problème culturel majeur de la finitude de l’être humain qu’est la mort était réglé par la vie après la mort, la vie éternelle, il semble que la réponse de la modernité soit tout autre. Dans l’époque moderne, on assiste à la dissipation du temps du monde (temps du salut) au seul profit du temps de la vie. Avant, « tout temps terrestre (temps de la vie ou temps du monde) ne serait que transitoire et vain, un cycle finalement insignifiant d’événements récurrents ». Mais la perte des certitudes métaphysiques religieuses fait que le temps du salut et l’importance du temps du monde a largement diminuée. Il ne reste que le temps de la vie. La mort n’est plus lointaine mais, au contraire, très proche car il n’y a plus que la vie (et rien après).

C’est ainsi que la réponse à la mort par la modernité capitaliste est devenue « la représentation selon laquelle profiter à un rythme accéléré des diverse opportunités du monde, en ‘’vivant plus vite’’ permettrait de réduire le hiatus entre temps du monde et temps de la vie ». En effet, il faut comprendre que la vie bonne est désormais l’ultime recours pour les modernes. Il faut donc profiter de la vie avant que la mort vienne y mettre un terme définitif. De sorte que : « Il en résulte que la vie bonne serait une vie bien remplie, ce qui signifie une où l’on profite autant que possible de tout ce que le monde peut offrir, et où exploite aussi largement que possible ses potentialités et ses propositions ».

Il y a bien une logique de croissance, d’accélération qui est derrière cette culture de la modernité qui envisage la vie bonne comme étant remplie de nombreuses expériences du monde, il faut expérimenter le monde et le découvrir, l’épuiser de ses possibilités. Cette conception de la vie a sans doute été renforcée par les différents projets humanistes pour qui la vie bonne consiste avant tout à développer aussi universellement que possible ses talents et les potentialités de notre propre être. La quête de soi est, en effet, devenu relativement importante aujourd’hui dans la culture de la modernité. Accélérer dans la vie de tous les jours permet de pouvoir tester plus de contingences de la vie et de profiter du temps qui nous est imparti. Ainsi : « Le principe de l’accélération est inhérent à cette idée d’épuiser toutes les possibilités du monde et du sujet ».

De sorte que celui qui s’active et agit rapidement « peut réaliser deux fois plus de possibilités du monde, atteindre deux fois plus d’objectifs, faire des expériences, enrichir son vécu : il double ainsi la mesure dans laquelle il épuise les opportunités du monde ». Le problème reste que les possibilités se multiplient sans cesse avec les innovations, l’évolution des mœurs, la mondialisation et donc ce désir d’épuiser les opportunités du monde est toujours insatisfait. C’est tous le sens des expressions de profiter de sa vie, de sa jeunesse, « ne pas rater sa vie », il faut profiter de toutes les possibilités du monde (ne pas plus se marier jeune, attendre 30 ans avant de faire des enfants). Nous sommes en plein dans une logique de l’accélération permanente afin de ne pas rater sa vie. Et cette logique culturelle est tout aussi bien adaptée au capitalisme que peut l’être le protestantisme avec l‘avantage qu’elle peut être universalisable sous couvert de progrès, d’individualisme et des autres théories proches du libéralisme, du libre-choix. Néanmoins, il ne faut pas nier le fait que les logiques économiques et les logiques culturelles ont une certaine autonomie l’une par rapport à l’autre. Il est évident qu’au Moyen Age, la culture et l’économie avaient des places relativement différentes dans les compositions sociales (éviter le simple réductionnisme mais ne pas nier les liens évidents et forts).

5) Conclusion

On peut conclure que, finalement, les logiques culturelles n’ont pas données naissance au capitalisme même si il est fort probable qu’elles ont contribuées à une expansion rapide et plus efficace du capitalisme. Les logiques culturelles sont aidées et façonnés en, partie mais pas totalement, par des logiques économiques. Ainsi, la structure capitaliste crée une structure temporelle culturelle adaptée à son image. Un individu fluctuant, fluide et flexible. C’est-à-dire un individu qui se meuve dans tous les domaines de vie afin de tester toutes les possibilités, un individu individualiste et autocentré qui peut, dans un grand marché avec tous ses produits, consommer de manière large. Les structures économiques (la recherche de profits, la consommation, la croissance) favorisent ainsi un individu du type liquide (comme le qualifie le sociologue Baumann) ; c’est-à-dire un individu en mouvement et en accélération permanente qui veut vivre et tester l’ensemble du monde. Les structures économiques permettent l’émergence de ce type d’individu.

La publicité comme celle de Coca-Kola de 2018 qui nous montre un personnage âgé qui, après avoir bu une bouteille de Coca, souhaite tester toutes les opportunités de la vie https://www.youtube.com/watch?v=_eC5MmIPbi8 (la pub est consultable ici). Le monde libéral est à l’image de l’homme de cette pub : flexible, consommateur, toujours dans la vitesse et le mouvement (au point d’avoir des expériences étranges dans la publicité). Je rappelle que les raisons qui poussent le capitalisme à toujours accélérer ont déjà été présentées dans un précédent article réalisé par mes soins avec l’aide du philosophe Fischbach pour compléter cette question sur les liens entre culture et économie dans le monde capitaliste : https://www.jeuxvideo.com/forums/42-55-56546691-1-0-1-0-dynamique-spatiale-du-capital-et-present-coercitif-de-la-valeur.htm

5) Bibliographie

Les citations viennent des ouvrages cités dans cette bibliographie mais il est impossible, sur le forum, de faire des référencements en notes des citations. Si vous voulez la page d’une des citations utilisées, demandez-moi.

- Hartmut Rosa, Accélération. Une critique sociale du temps, trad. Didier Renault, Paris, La découverte, 2013.

- Max Weber, L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Presses Pocket, Paris, 1985.

- Bertrand Russell, Éloge de l’oisiveté, Allia, Paris, 2002.

Message édité le 22 juillet 2018 à 22:16:55 par Appiodici_bis
Pseudo supprimé
Niveau 10
23 juillet 2018 à 15:24:59

Très intéressant.

Une idée sur ce sujet : à l'époque pré-capitaliste, les gens réglaient leur temps sur la nature (les saisons pour l'agriculture).

Avec l'apparition de l'industrie, la concurrence obligeait à utiliser le temps de la façon la plus efficace possible. L'industriel doit obtenir de ses ouvriers plus de travail en moins de temps s'il ne veut pas être battu dans la concurrence.

Le revers de la médaille c'est que travailer autant réduit le temps libre qu'il faut aussi optimiser.

La thèse de Baudrillard sur ce sujet dans l'un des derniers chapitres de La société de consommation pourrait t'intéresser.

http://colimasson.over-blog.com/article-la-societe-de-consommation-1970-de-jean-baudrillard-81467205.html

Message édité le 23 juillet 2018 à 15:29:13 par
Tris0m Tris0m
MP
Niveau 10
23 juillet 2018 à 15:30:57

Le 23 juillet 2018 à 15:24:59 droid-3B3 a écrit :
Très intéressant.

Une idée sur ce sujet : à l'époque pré-capitaliste, les gens réglaient leur temps sur la nature (les saisons pour l'agriculture).

Avec l'apparition de l'industrie, la concurrence obligeait à utiliser le temps de la façon la plus efficace possible. L'industriel doit obtenir de ses ouvriers plus de travail en moins de temps s'il ne veut pas être battu dans la concurrence.

Le revers de la médaille c'est que travailer autant réduit le temps libre qu'il faut aussi optimiser.

La thèse de Baudrillard sur ce sujet dans l'un des derniers chapitres de La société de consommation pourrait t'intéresser.

http://colimasson.over-blog.com/article-la-societe-de-consommation-1970-de-jean-baudrillard-81467205.html

Si ce sujet t'intéresse en particulier, il est bien traité par E.P. Thompson dans "Temps, discipline du travail et capitalisme industriel". Y a eu aussi pas mal d'études intéressantes ces dernières années sur le déclin de la Saint Lundi etc.

Pseudo supprimé
Niveau 10
23 juillet 2018 à 16:57:21

Le 23 juillet 2018 à 15:30:57 Tris0m a écrit :

Le 23 juillet 2018 à 15:24:59 droid-3B3 a écrit :
Très intéressant.

Une idée sur ce sujet : à l'époque pré-capitaliste, les gens réglaient leur temps sur la nature (les saisons pour l'agriculture).

Avec l'apparition de l'industrie, la concurrence obligeait à utiliser le temps de la façon la plus efficace possible. L'industriel doit obtenir de ses ouvriers plus de travail en moins de temps s'il ne veut pas être battu dans la concurrence.

Le revers de la médaille c'est que travailer autant réduit le temps libre qu'il faut aussi optimiser.

La thèse de Baudrillard sur ce sujet dans l'un des derniers chapitres de La société de consommation pourrait t'intéresser.

http://colimasson.over-blog.com/article-la-societe-de-consommation-1970-de-jean-baudrillard-81467205.html

Si ce sujet t'intéresse en particulier, il est bien traité par E.P. Thompson dans "Temps, discipline du travail et capitalisme industriel". Y a eu aussi pas mal d'études intéressantes ces dernières années sur le déclin de la Saint Lundi etc.

J'irai voir ce livre merci :-)))

Enriver Enriver
MP
Niveau 10
23 juillet 2018 à 20:30:08

J'ai tout lu, c'est très intéressant. Merci à toi. :oui:

Appiodici_bis Appiodici_bis
MP
Niveau 29
23 juillet 2018 à 21:05:15

Le 23 juillet 2018 à 15:24:59 droid-3B3 a écrit :
Très intéressant.

Une idée sur ce sujet : à l'époque pré-capitaliste, les gens réglaient leur temps sur la nature (les saisons pour l'agriculture).

Avec l'apparition de l'industrie, la concurrence obligeait à utiliser le temps de la façon la plus efficace possible. L'industriel doit obtenir de ses ouvriers plus de travail en moins de temps s'il ne veut pas être battu dans la concurrence.

Le revers de la médaille c'est que travailer autant réduit le temps libre qu'il faut aussi optimiser.

La thèse de Baudrillard sur ce sujet dans l'un des derniers chapitres de La société de consommation pourrait t'intéresser.

http://colimasson.over-blog.com/article-la-societe-de-consommation-1970-de-jean-baudrillard-81467205.html

Je connais très bien ce thème car c'est aussi dans mon mèmoire :noel: Je recommande le livre de Trisom sur cette question. Je te mets en plus ce petit passage tiré d'un de mes travais sur ce sujet pour apprendre ce qu'est qu'un clepsydre :

Il nous renvoie au célèbre article de Thompson intitulé Temps, discipline du travail et capitalisme industriel sans toutefois en dire plus. Intéressons-nous, brièvement, au sujet afin de montrer en quoi le travail a affecté notre rapport au temps. En effet, le capitalisme a modifié profondément notre rapport au temps. Prenons comme exemple celui du passage du travail agricole au travail industriel en usines.

Auparavant, le travail agricole était organisé avec la luminosité. Quand il faisait jour, on pouvait travailler dans les champs et récolter les produits de la nature qui y poussent. Quand il faisait nuit, à cause du manque de luminosité (de l’impossibilité de percevoir clairement dans la nuit) ; il était impossible de travailler. C’était les saisons et la luminosité qui décidaient et organisaient, en quelques sortes, les heures de travail dans les champs. Ainsi : « Avant, l’heure était en quelque sorte variable : il y avait, quelle que soit la saison, douze heures pour la nuit et douze heures pour le jour. En hiver, ‘’l’heure diurne’’ était plus courte que qu’en été et ‘’l’heure nocturne’’ plus longue qu’en été » .

Avec l’apparition des premières usines et du chronomètre qui vient remplacer l’horloge, on est passé du temps-du-monde au temps de la montre. L’heure n’est plus variable selon les saisons ou les moments de la journée. L’heure devient un quantificateur de temps réglé mécaniquement à partir de chiffres. L’instauration des chronomètres en usine qui viennent organiser « scientifiquement » le travail est une des conditions nécessaires de la viabilité du capitalisme. Le taylorisme, à son époque, qui souhaitait largement augmenter la production par la division du travail et la division des tâches avait besoin du chronomètre et des grandes horloges qui surplombaient les ouvriers à l’usine afin de régler mécaniquement la production et les tâches à accomplir dans les premières chaînes de montage. La valeur d’échange, issue du Capital, est bien mieux gérée par les capitalistes quand elle est gérée et mesurée efficacement par des instruments de mesure plus efficaces que les vieilles horloges comme la « clepsydre (horloge à eau) imprécise et soumise aux conditions atmosphériques (sécheresse, gel..) » . Le capitalisme avait besoin du chronomètre comme outil pour établir une planification d’ordre scientifique d’une production élevée, constante et rationnelle afin de favoriser les échanges et, par ce biais, radicalement modifié notre façon de nous temporaliser qui dépend désormais d’une heure abstraite et quantifiable et non plus, par exemple, de la luminosité et des saisons.

C’est comme ça qu’on peut désormais comprendre la phrase où Fischbach nous dit qu’Heidegger est trop focalisé sur le travail orienté par la tâche (le travail artisanal prémoderne), alors qu’aujourd’hui, on est passé à un temps de travail abstrait et quantifiable indépendamment de la tâche accomplie ou encore, pour le dire autrement, on est « passé d’un travail essentiellement irrégulier dans le temps (alternant de façon imprévisible des périodes d’intense labeur avec des périodes d’oisiveté) à un travail régulier, organisé et discipliné » .

Appiodici_bis Appiodici_bis
MP
Niveau 29
23 juillet 2018 à 21:21:57

Le 23 juillet 2018 à 20:30:08 Enriver a écrit :
J'ai tout lu, c'est très intéressant. Merci à toi. :oui:

Merci bien :noel:

Je suppose que c'est la partie la plus protestante qui t'as intéressé ?

bubuche87 bubuche87
MP
Niveau 10
24 juillet 2018 à 02:51:21

intéressant.
(tu as vraiment bossé avec fishbach ? Soit il y a très peu de philosophe dans le monde, soit c'est un très grand nom, parce que même moi qui suit relativement une bille dans le domaine connait ce nom)

Ma principale déception est que tu t'arrêtes au moment où ça allait arrêter d'être intéressant pour devenir passionnant.
Au moment où, ayant fait l'historique de la question, tu pouvais ajouter une projection dans le futur.

Parce que ce n'est pas comme si le phénomène s'était arrêté. On continue à aller vers une accélération, encore et encore.
L'invention récente des téléphones portable n'est pas étrangère à ça.

Paradoxalement on n'a pas encore optimisé l'espace : il y a toujours foule au resto U aux alentours de midi, ça se calme ensuite et ça ferme la nuit.
La société se calme/s'arrête la nuit et est encore sur un temps cyclique.
En transformant ces pics d'activités (heure de pointe etc) en flux continu (donc personne n'arrête le travail à la même heure, personne ne mange à la même heure, ne dort à la même heure) on pourrait augmenter considérablement les volumes (le même resto U pourrait servir bien plus de gens s'il était utilisé à son maximum h24) et donc diminuer les espaces (et donc on pourrait avoir un resto U beaucoup plus petit que celui actuel et servant autant de gens qu'actuellement).

La marque du temps cyclique a partiellement disparue (pour les saisons, on va dire) mais pas entièrement (pour les journées).

Note que ce n'est pas une idée totalement nouvelle, tu connais probablement l'expression "les 3 huits" (trois équipes se relayant pour que l'usine ne s'arrête jamais de tourner).

Bref, le temps accélère, mais jusqu'où ? Nous n'avons encore que 24 heures dans une journée.
(ce qui changerait en découplant l'activité humaine du cycle jour nuit).

C'est de la dystopie, bien sur, mais on peut imaginer que se substitueront aux jours de repos des heures de repos (donc on affine le grain), ce qui permettra aux patrons de compter les heures dans l'avion (pour les voyages d'affaire) comme des heures de repos etc.
On peut être encore plus invasifs, encore plus odieux.

Je suppose que tu sais qu'au Japon, lorsqu'une personne se suicide en se jetant sous un métro, une amende (lourde) est donnée à la famille, pour rembourser les retards que cela a entraîné etc.

Enfin bref.
Ton message fait un historique très intéressant, mais il laisse un arrière-gout prononcé de pas assez.

VincentRabiot VincentRabiot
MP
Niveau 6
24 juillet 2018 à 04:00:16

Tout ça pour dire que t'es marxiste. C'est un peu ballot.

Suffit de lire Marx. Weber c'est de la merde.

AneNul_Blanc AneNul_Blanc
MP
Niveau 20
24 juillet 2018 à 19:30:07

Le 24 juillet 2018 à 04:00:16 VincentRabiot a écrit :
Tout ça pour dire que t'es marxiste. C'est un peu ballot.

Suffit de lire Marx. Weber c'est de la merde.

Weber est bien plus pertinent et intéressant que Marx.
Sa vision du social, la méthode développée pour l'analyser plus riche que ce que Marx aura produit initialement.

Weber est le premier vrai théoricien de la domination, ce que Marx n'est pas.

Pseudo supprimé
Niveau 4
25 juillet 2018 à 00:04:39

Très intéressant merci pour ton topic. Je n'ai pas tout lu par manque de temps, mais je reviendrai.

nwarcnoir nwarcnoir
MP
Niveau 7
27 juillet 2018 à 17:05:45

Je suis protestant est cela m'intéresse. Merci.

Francocuck Francocuck
MP
Niveau 7
29 juillet 2018 à 19:03:21

Très intéressant :hap:

Cela me fait penser, même si c'est un peu HS, à un livre d'Ernest Lavisse qui était destiné, sous la IIIème République aux enfants, "Petites histories pour apprendre la vie".
il est raconté une histoire qui met en scène une vieille personne et un jeune. La moral de cette histoire c'est qu'avec du travail, et en mettant de côté, on peut prévoir un futur pour la prochaine génération et une élévation sociale.
La source : https://youtu.be/XFerS2_2rD8?t=3296

On est passé du bonheur éternel au bonheur matériel.

Appiodici_bis Appiodici_bis
MP
Niveau 29
30 juillet 2018 à 15:57:48

Désolé de ma réponse tardive, j'espère que vous reviendez sur le topic après ces quelques jours :noel: Je réponds aux commentaires pertinents.

Le 24 juillet 2018 à 19:30:07 AneNul_Blanc a écrit :

Le 24 juillet 2018 à 04:00:16 VincentRabiot a écrit :
Tout ça pour dire que t'es marxiste. C'est un peu ballot.

Suffit de lire Marx. Weber c'est de la merde.

Weber est bien plus pertinent et intéressant que Marx.
Sa vision du social, la méthode développée pour l'analyser plus riche que ce que Marx aura produit initialement.

Weber est le premier vrai théoricien de la domination, ce que Marx n'est pas.

Marx n'est pas un téoricien de la domination, on aura tout lu n'empêche, apparemment la théorie de la lutte des classes n'est pas une théorie de la domination :hap:

Le 25 juillet 2018 à 00:04:39 Marxist a écrit :
Très intéressant merci pour ton topic. Je n'ai pas tout lu par manque de temps, mais je reviendrai.

Avec plaisir, hésite-pas à passer en mp comme d'hab sinon :ok:

Le 27 juillet 2018 à 17:05:45 nwarcnoir a écrit :
Je suis protestant est cela m'intéresse. Merci.

Qu'en penses-tu ? En tant que protestant ? As-tu/vécu cette ascène du travail même aujourd'hui ou bien le protestantisme s'est un peu "ramolli" et a cahnger de forme ? :noel:

Le 29 juillet 2018 à 19:03:21 Francocuck a écrit :
Très intéressant :hap:

Cela me fait penser, même si c'est un peu HS, à un livre d'Ernest Lavisse qui était destiné, sous la IIIème République aux enfants, "Petites histories pour apprendre la vie".
il est raconté une histoire qui met en scène une vieille personne et un jeune. La moral de cette histoire c'est qu'avec du travail, et en mettant de côté, on peut prévoir un futur pour la prochaine génération et une élévation sociale.
La source : https://youtu.be/XFerS2_2rD8?t=3296

On est passé du bonheur éternel au bonheur matériel.

Exactement, je ne connaissais pas ce livre qui résume parfaitement la morale du travail et l'affinité entre capitalisme et protestantisme bien comme je l'ai expliquer dans l'article. Aujourd'hui, ce n'est plus ça qui prime. Peut-être un commentaire sur la dimension de l'accélération ?

Appiodici_bis Appiodici_bis
MP
Niveau 29
30 juillet 2018 à 16:01:44

Le 24 juillet 2018 à 02:51:21 bubuche87 a écrit :
intéressant.
(tu as vraiment bossé avec fishbach ? Soit il y a très peu de philosophe dans le monde, soit c'est un très grand nom, parce que même moi qui suit relativement une bille dans le domaine connait ce nom)

Ma principale déception est que tu t'arrêtes au moment où ça allait arrêter d'être intéressant pour devenir passionnant.
Au moment où, ayant fait l'historique de la question, tu pouvais ajouter une projection dans le futur.

Parce que ce n'est pas comme si le phénomène s'était arrêté. On continue à aller vers une accélération, encore et encore.
L'invention récente des téléphones portable n'est pas étrangère à ça.

Paradoxalement on n'a pas encore optimisé l'espace : il y a toujours foule au resto U aux alentours de midi, ça se calme ensuite et ça ferme la nuit.
La société se calme/s'arrête la nuit et est encore sur un temps cyclique.
En transformant ces pics d'activités (heure de pointe etc) en flux continu (donc personne n'arrête le travail à la même heure, personne ne mange à la même heure, ne dort à la même heure) on pourrait augmenter considérablement les volumes (le même resto U pourrait servir bien plus de gens s'il était utilisé à son maximum h24) et donc diminuer les espaces (et donc on pourrait avoir un resto U beaucoup plus petit que celui actuel et servant autant de gens qu'actuellement).

La marque du temps cyclique a partiellement disparue (pour les saisons, on va dire) mais pas entièrement (pour les journées).

Note que ce n'est pas une idée totalement nouvelle, tu connais probablement l'expression "les 3 huits" (trois équipes se relayant pour que l'usine ne s'arrête jamais de tourner).

Bref, le temps accélère, mais jusqu'où ? Nous n'avons encore que 24 heures dans une journée.
(ce qui changerait en découplant l'activité humaine du cycle jour nuit).

C'est de la dystopie, bien sur, mais on peut imaginer que se substitueront aux jours de repos des heures de repos (donc on affine le grain), ce qui permettra aux patrons de compter les heures dans l'avion (pour les voyages d'affaire) comme des heures de repos etc.
On peut être encore plus invasifs, encore plus odieux.

Je suppose que tu sais qu'au Japon, lorsqu'une personne se suicide en se jetant sous un métro, une amende (lourde) est donnée à la famille, pour rembourser les retards que cela a entraîné etc.

Enfin bref.
Ton message fait un historique très intéressant, mais il laisse un arrière-gout prononcé de pas assez.

Je suis totalement d'accord avec toi, tout simplement parce que je n'explique pas plus que ça les dimensions de l'accélérations (me contentant pour le moment d'expliquer les causes qu'elles soient culturelles ou économiques). Mais tracasse pas, j'ai prévu d'autres topics (c'est le thème de mon mémoire, la vitesse et le capitalisme) qui expliqueront comment notre relation au temps à profondément changer.

Concernant le temps cyclique et le temps de la nuit, je compte aussi en parler dans les transformations du travail induite par la révolution industrielle. Je renvoi aussi à ce message que j'ai écris concernant le clepsydre :noel : : https://www.jeuxvideo.com/appiodici_bis/forums/message/955341625 qui parle de ce que tu souhaites dire.

Par contre pour le Japon, le suicide sous le train et l'amende, je suis pas sûr que ça aille un lien avec la vitesse en soi :hap: (je veux dire à l'accélération sociale pas à l'accélération du train). Mais on peut présupposer que le Japon est en avance dans le processus sociale de deconstruction par le capital, ce qui est factuellement vrai à bien des égards d'où leurs nombreux problèmes relationnels, avec le temps (karoshi, ceux qui meurrent de surtravail, etc).

nwarcnoir nwarcnoir
MP
Niveau 7
30 juillet 2018 à 16:38:07

Qu'en penses-tu ? En tant que protestant ? As-tu/vécu cette ascène du travail même aujourd'hui ou bien le protestantisme s'est un peu "ramolli" et a cahnger de forme ? :noel:

Quand j'étais petit j'allais plus souvent au temple et à cette époque non le travail n'était pas un sujet dominant par contre dans la famille c'est tout l'inverse on nous a bien inculqué la culture du travail au début ça m'a bien imprégné mais après l'effet c'est petit à petit estomper jusqu'à ce que je retourne au temple étant adulte et que je me rend compte que la discipline du travail reste une valeur acquis du protestantisme pas au point comme le décrit Weber parce que moi j'ai vécu en France alors que mes parents par exemple ont vécu dans un pays à majorité protestante. C'est que plus tard même que j'accorde de l'importance aux valeurs du protestantisme.

Appiodici_bis Appiodici_bis
MP
Niveau 29
30 juillet 2018 à 17:11:58

Le 30 juillet 2018 à 16:38:07 nwarcnoir a écrit :

Qu'en penses-tu ? En tant que protestant ? As-tu/vécu cette ascène du travail même aujourd'hui ou bien le protestantisme s'est un peu "ramolli" et a cahnger de forme ? :noel:

Quand j'étais petit j'allais plus souvent au temple et à cette époque non le travail n'était pas un sujet dominant par contre dans la famille c'est tout l'inverse on nous a bien inculqué la culture du travail au début ça m'a bien imprégné mais après l'effet c'est petit à petit estomper jusqu'à ce que je retourne au temple étant adulte et que je me rend compte que la discipline du travail reste une valeur acquis du protestantisme pas au point comme le décrit Weber parce que moi j'ai vécu en France alors que mes parents par exemple ont vécu dans un pays à majorité protestante. C'est que plus tard même que j'accorde de l'importance aux valeurs du protestantisme.

Je vois :( Et qu'as-tu penser de la deuxième partie sur le lien entre capitalisme et temps de la vie ? (en dehors du protestantisme).

nwarcnoir nwarcnoir
MP
Niveau 7
31 juillet 2018 à 10:22:08

Et qu'as-tu penser de la deuxième partie sur le lien entre capitalisme et temps de la vie ? (en dehors du protestantisme).

J'en pense que c'est vrai et perso je ne vois pas ou est le mal. Le but dans la vie c'est quoi ? de s'épanouir ? alors oui le capitalisme t'offre plus de possibilité de l'être. Le seul truc qui me met mal à l'aise c'est qu'effectivement l'argent et cette obsession pour le matérialisme déraisonne l'être humain au point ou justement que l'insécurité ne pose plus de problème tant qu'il faut profiter de la vie mais c'est risqué quand même... et je n'inciterais pas à transgresser les peurs même si ça s’avère utile. Après nous sommes dans un pays libre personne nous dicte ni le capitalisme ou la religion par exemple à faire des choix c'est juste que la vie sous le capitalisme parait plus attirant donc pas mal d'étroit d'esprit vont totalement embrasser ce prisme moi aussi d’ailleurs je pourrais mais mon choix se porte plutôt vers la nourriture spirituel que le matériel.

Francocuck Francocuck
MP
Niveau 7
02 août 2018 à 13:07:05

Concernant l'accélération, on la ressent tous les jours.

Comme tu le rappelles, c'est socialement encouragé d'avoir un maximum d'expérience de vie. Sauf que ce sont des expériences très éphémères car même si notre espérance de vie a augmentée, nous restons mortel, et nous n'avons pas un temps infini à consacrer à chaque chose.

Et peut être qu'il y a un lien entre cette multiplication d'expérience et le fait que l'on a de plus en plus de mal à se concentrer sur une même personne, et que le taux de divorce augmente (supposition). Les relations sont aujourd'hui vu comme une consommation, un service, et donc on n'y accorde plus autant de valeur étant donné la facilité de consommation.

On peut aussi faire le lien avec les nouveaux moyens de communication, qui nous bombardent d'informations chaque jours, tous le temps et comme nous sommes limités à 24h par jours, nous n'avons pas le temps de leurs consacrer beaucoup de ce temps :hap:

https://www.huffingtonpost.fr/2015/05/18/smartphone-temps-concentration-poisson-rouge_n_7303954.html
Dans cet article, on y voit que le temps de concentration sur une information a diminué de 12s à 8s en 15 ans. Par contre l'étude ne concerne que 2000 canadiens donc je ne suis pas sûr de sa pertinence.

Mais pour en revenir aux informations, il y en a trop pour qu'un être humain puisse les traiter, tous comme il y a trop de vidéos sur YouTube pour qu'on puisse les regarder en une vie, trop de musique pour pouvoir les écouter toutes. Il y a une multiplications des informations en tout genre et une plus grande facilité d'accès à ces informations.

Et pour répondre à ce nouveau problème, il y a 2 solutions. Tu as parlé de décélération et ça m'a fait penser à la décroissance au niveau économique. On peut soit accepter que l'être humain a des limites biologiques qui font qu'en 15 000 ans, malgré le fait que nous soyons passé du stade chasseurs-cueilleurs à celui d'urbain-travailleurs, notre cerveaux n'a absolument pas changé.

Ou alors, on veut accélérer sa transformation, qui se ferait sur un très (trop ?) long terme, en modifiant l'être humain grâce au transhumanisme et donc s'abolir des limites naturelles. Si tu es intéressé, tu peux regarder les travaux de Ray Kurzweil (qui travaille pour Google aujourd'hui :hap:) , notamment son célèbre "Humanité 2.0".

Mais peut être que je mes suis un peu égaré.

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