Pour ma part, je pense que le peuple n'a pas le pouvoir (politique, précisons le tout de même) car il est le pouvoir, il est la force de travail. Il n'est pas autogouverné, il attribut son pouvoir au gouvernant, qui devient son obligé. Le rite de l'élection symbolise cette transmission, faisant non pas la légitimité du peuple mais la légitimité de son gouvernant. La démocratie, c'est donc admettre que le peuple est la source du pouvoir et qu'il ne pourrait être possible de diriger un pays sans obtenir sa faveur.

Le soucis de notre époque c'est que la source du pouvoir glisse vers l'argent. La détention des capitaux permet la détention des ouvrages et des outils, leur confiscation par quelques individus engendre le salariat du reste de la population qui doit leur vendre leur force de travail. L'argent la symbolise et s'accumule dans les mains de non pas les travailleurs mais des actionnaires privés. De ce fait, la démocratie est dûpée, même si le processus électoral se maintient un élu va en vérité devoir obtenir les faveurs des actionnaires pour gouverner. Nous sommes donc en ploutocratie.

Le Kratos se justifie d'ailleurs dans les deux cas puisque nous avons un rapport de force continuel, il n'est pas immuable, innée, que ce pouvoir soit populaire ou d'argent. Cela résulte d'une lutte sociétale. Chercher le pouvoir politique dans l'Arkhein, c'est rechercher l'origine même du pouvoir politique et ce qui ne peut être contredit car présenté comme vérité universelle. Toutefois, je pense que les deux formes sont, non pas opposées mais liées. En effet, l'un incarne le pouvoir temporel des hommes par le travail et l'autre incarne le pouvoir spirituel de l'esprit par la pensée. La démocratie n'est donc pas seule, elle est en France, pourrait-on dire, associée à la Monarchie. Non pas que le pouvoir monarchique soit issue d'un seul homme, mais d'un seul texte : la Constitution.