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Le 08 décembre 2019 à 16:06:54 kerbot a écrit :
Pas mal du tout ton risitas ! Par contre je suis surpris que tu ne parles presque pas de tes aventures sentimentales.

Merci khey

Je comprends que ça puisse manquer, mais je pense que ça aurait trop dévié !

J'envoie la suite au plus vite

Ch 21: Le troisième voyage d’affaires

Tu ne sauras jamais pourquoi votre associé ne vous avait pas parlé de l’ami de son père plus tôt.

Toujours est-il que vous aviez trouvé une personne compétente, à même de vous accompagner dans le développement de l’entreprise chinoise. À ce stade, la vente de produits français était entre parenthèses, bien que James souhaitait participer de nouveau à la foire d’import-export l’année suivante.

D’autres projets voient le jour, en particulier celui de faire venir des coaches français en Chine. Afin de rendre à l’UDBFC ce qu’elle vous avait donné, vous avez tout de suite pensé aux étudiants de la « formation football ».

Votre idée était de leur proposer d’effectuer un stage de fin d’année dans l’entreprise chinoise. Vous rencontrez le directeur de la formation. Il était prêt à venir quelque temps en Chine afin de mettre en place un partenariat sur le long terme, avec l’objectif final de former des coaches chinois en France.

Tu retournes au charbon une semaine avant tes associés et l’agent.

Deux nouveaux coaches togolais étaient arrivés, afin de pouvoir assurer les entrainements dans les nouveaux établissements sous contrat avec la société chinoise. De plus, une nouvelle traductrice avait été embauchée, ce qui n’était pas un luxe.

Les coaches et toi passez la semaine à répéter l’entrainement filmé avec les enfants de l’école XYZ, celle où tout avait commencé. La société touche 100 000 € de subventions gouvernementales pour organiser l’événement. Cela ne l’empêchera pas d’acheter des maillots et des ballons de contrefaçon.

Alors que tu voyageais dans le mini-van de l’entreprise avec les coaches et une employée, tu aperçois une affiche de plusieurs mètres de haut qui attire immédiatement ton attention. Tu demandes à vous arrêter pour aller voir de plus près.

L’affiche représentait un montage de plusieurs photos d’étrangers, agencées en forme de coeur. Elles avaient été prises à la foire quelques mois plus tôt. Tu aperçois rapidement le visage d’un de tes associés puis le tien.

C’est ainsi que vous vous êtes retrouvés placardés tous les cinquante mètres dans une ville chinoise de sept millions d’habitants. Heureusement, l’affiche promouvait les bonnes manières et la coopération internationale.

Le jour de l’entrainement et du match filmés arrive. Certains élèves sont dispensés de cours afin de constituer une partie du public, accompagnés entre autres de journalistes, de photographes et de membres du gouvernement.

Une tribune d’honneur avait été érigée pour accueillir les personnalités les plus importantes. La matinée commence par le traditionnel lever de drapeau au son de l’hymne national chinois. C’est le bras droit tendu vers le ciel et en silence que l’assemblée y assiste.

Après quelques animations assurées par les pom-pom girls, la fanfare et les danseurs traditionnels de l’école, l’entrainement débute. Ton rôle se limite à donner l’exemple pour chaque exercice préparé. Seuls les meilleurs joueurs sont présents, ce qui facilite grandement les choses.

Tout se passe comme sur des roulettes et le match commence une fois l’entrainement terminé. Tu ne te souviens plus du score et du nom des adversaires mais l’équipe de XYZ perd le match. Ce qui n’a pas beaucoup plu à James.

Les 100 000 € de subventions gouvernementales feront passer la pilule plus facilement.

L’arrivée de tes associés et de l’agent approche à grands pas. Ce dernier devait rester dix jours, afin de bien évaluer la situation pour ensuite vous guider depuis la France. Tu demandes tous les jours à James ce qu’il a planifié mais il reste très évasif.

La veille au soir de leur atterrissage prévu à sept heures du matin, tu ne savais toujours pas comment vous alliez aller les chercher à l’aéroport. La berline de James était garée en bas du bâtiment et tu avais aperçu sa petite amie un peu plus tôt dans la soirée.

Tu penses donc naturellement que James est dans sa suite avec elle. Tu lui envoies un message pour lui dire que tu vas monter le voir dans une vingtaine de minutes.

Pas de réponse. Au final, sa petite amie était seule. Elle n’en savait pas plus que toi et t’explique que James est en fait à un repas avec des partenaires de la société. Vous discutez de tout et de rien en attendant son retour. Et quel retour.

Vous entendez la porte d’entrée claquer depuis le cinquième étage. C’est en furie et dans un état d’alcoolémie avancé que James débarque dans la pièce, alors que tu fumais une cigarette. Il avait quitté son dîner d’affaires, pensant que tu allais faire du mal à sa petite amie.

Heureusement, il était passé chercher un des coaches avant de rentrer. Vous essayez tous les trois de le calmer, ce qui prendra un certain temps. Malgré toutes tes excuses avec l’aide de sa petite amie, cette incompréhension jette un froid entre toi et James.

Après l’épisode mouvementé de la veille, c’est dans un silence quasi total que James et toi partez chercher tes associés et l’agent à l’aéroport. Au lieu des dix jours initialement prévus, il rentrera au bout d’une semaine après en avoir assez vu.

En l’état, il serait très difficile de trouver un partenaire occidental pour l’école de football. Elle n’était pas suffisamment bien structurée et il fallait remettre un peu d’ordre. Par exemple, les coaches n’avaient pas signé de contrat et devaient quitter le territoire chinois tous les trois mois, en l’absence de visa de travail valide.

Quand une entreprise chinoise emploie des étrangers ou en invite pour un voyage d’affaires, elle est responsable de leurs faits et gestes. Elle peut également être soumise à des contrôles inopinés et devoir justifier de l’emplacement des étrangers à tout moment du jour ou de la nuit.

Ainsi, la société gardait les passeports et tout le monde devait avoir son téléphone portable disponible en permanence. Certains coaches, friands de sorties nocturnes clandestines, s’étaient vus offrir un téléphone avec GPS afin que James puisse suivre leurs déplacements.

Au moment de rendre son passeport à l’agent, la secrétaire se rend compte que le tien avait disparu. Tu étais devenu un immigré clandestin. En Chine.

Il te faudra faire deux allers-retours en avion à Chengdu, capitale de la province du Sichuan, où se trouvait le consulat français le plus proche. En attendant, tes associés et toi vous employez à traduire en anglais la proposition de contrat faite par l’agent.

Elle stipulait que vous resteriez en Chine pour mettre en place les directives préconisées depuis la France. Après quelques jours de négociation, l’entreprise chinoise décide de refuser la proposition, malgré les conditions plus que raisonnables qu’elle offrait.

En dépit du refus de la société de collaborer avec l’agent de marketing sportif, vous décidez de rester en Chine pour essayer de mettre en place le partenariat avec la formation football de l’UDBFC.

Tu continues à participer aux entraînements after-class à l’école XYZ, pendant que tes associés s’activent pour trouver des étudiants motivés. En définitive, vous abandonnerez également ce projet, faute de garanties suffisantes de la part de l’entreprise chinoise.

Ch 22: « Je m’appelle Sam »

Au retour de ton premier voyage au consulat français de Chengdu, James t’avait commandé un taxi qui parlait anglais. Sur l’autoroute entre l’aéroport et Kunming, il te demande s’il peut mettre de la musique. C’est alors qu’il joue un morceau de musique électronique.

Durant ton temps libre en Chine, tu avais composé quelques morceaux de techno sur ton ordinateur pour l’une de tes Mamies. Tu proposes au chauffeur de lui faire découvrir une de tes créations :

— J’adore ça, qu’est-ce que c’est ?

— De la techno !

— Je ne connaissais pas. Tu peux me l’envoyer s’il te plaît ?

— Bien sûr.

— Merci ! Au fait, je m’appelle Sam.

— Enchanté, moi c’est GrandFrenchAuto.

Voilà comment tu t’es fait ton premier ami en Chine. Tu lui expliques ta situation et il te donne son numéro de téléphone au cas où tu aies besoin d’un taxi.

Tes associés sont encore présents et vous essayez de profiter un peu de la ville avant le retour en France. Vous visitez plusieurs temples et parcs afin de vous occuper. Un site internet en anglais recensait les événements et les différents points d’intérêt de Kunming.

Un jour de mi-décembre, tu découvres qu’il existe un club techno et qu’une soirée devait s’y tenir le soir même. Tu demandes à Sam s’il peut t’y conduire.

Il accepte et te voilà parti en soirée techno, accompagné seulement d’une flasque de vodka, tes associés ayant décidé de ne pas sortir.

Une fois devant le club, tu peux entendre la musique depuis l’extérieur. Tu bois quelques gorgées dans ta flasque et la cache derrière une poubelle. C’est avec le sourire aux lèvres et des étoiles dans les yeux que tu pénètres dans le club. Tu te diriges immédiatement vers la piste de danse et commences à te déhancher au rythme lancinant de la techno.

Le système son était vraiment puissant et tes bouchons d’oreilles n’étaient pas de trop. Au bout de quelques minutes, un étranger vient te voir et engage la conversation :

— Tu aimes vraiment la techno toi !

— En effet ! Qu’est-ce qui m’a trahi ?

— Ça se voit à tes pas de danse et à tes bouchons d’oreilles !

Il s’agissait du patron du club. Habitué à voir des étrangers venir mettre la pagaille, il était content de rencontrer un vrai adepte de la techno. Il t’offrira même un verre de whisky et un shooter de téquila.

Les jours passent et Noël approche. Tes associés trouvent un vol qui partait de Kunming le vingt-quatre décembre. Ne souhaitant pas passer le réveillon de Noël seul, tu te mets en quête d’un événement sur le site internet susmentionné. Tu ne mets pas longtemps à trouver ton bonheur.

Apparemment, il existait un village hippie dans les montagnes, à environ quarante kilomètres de Kunming. Une soirée trance y était organisée.

La trance est un autre genre de musique électronique, légèrement plus rapide et agressif que la techno. Tu dis au revoir à tes associés, qui auront droit à un repas spécial et à la présence du père Noël dans leur avion de retour.

Il te fallait trouver un moyen de transport. Les instructions données sur la page de l’événement ressemblant à un pèlerinage, tu demandes à Sam s’il peut t’y conduire. Il accepte et te propose même de revenir te chercher le lendemain matin pour une somme dérisoire.

Vous prenez la route en suivant les indications du GPS. Après une petite heure, celui-ci vous indique de tourner à gauche dans un chemin émergeant des bois. Vous vous engouffrez entre les arbres et suivez la piste boueuse sur quelques centaines de mètres. Tu ouvres ta fenêtre et commences à entendre de la musique au loin. Vous étiez sur la bonne voie.

Une fois arrivés au bout du chemin, tu aperçois les installations du village hippie. Sam te dit de l’appeler le lendemain matin quand tu serais prêt à rentrer. Tu prends congé et sors de la voiture. La musique s’intensifie à mesure que tu approches de l’entrée.

Tu traverses une petite cour et pénètres dans la partie réservée à la soirée. Ta mâchoire se décroche littéralement au moment où tu rentres sur la piste de danse. Le lieu était aménagé en bordure d’un petit lac et comportait toutes les commodités nécessaires, en particulier un bar.

Tu avais apporté de la vodka et tu commences à boire quelques gorgées. Celles-ci te donnent le courage nécessaire pour aller parler à un petit groupe d’étrangers. Tu fais connaissance avec eux et vous partagez votre alcool.

Une fois la nuit tombée et les esprits sur la bonne fréquence, vous commencez à danser sur la musique trance. Des masques étaient mis à disposition et vous en profitez pour vous déguiser.

La musique était parfaitement réglée, tout comme les effets visuels et lumineux. La soirée se déroule sans accroc, l’ambiance est bon enfant et tout le monde s’amuse.

C’est alors que débarque un groupe d’une vingtaine de chinois, des hommes et des femmes âgés d’une trentaine d’année. Il s’agissait de membres du gouvernement. Ils ne tardent pas à venir voir ce qu’il se passe sur la piste de danse.

Un des étrangers avec qui tu passais la soirée engage la conversation avec un des nouveaux arrivants. Pris de panique, il t’explique que la soirée est compromise. Tu vas donc demander à un des membres du village hippie ce qu’il en est vraiment.

En réalité, ces officiels du gouvernement étaient des habitués qui appréciaient la musique trance. Soulagé, tu commences à échanger avec l’un d’entre eux et lui expliques que tu as collaboré avec une école de football à Kunming. Il te demande si tu connais un certain Lionel, apparemment le meilleur joueur du monde.

Il jouait à Barcelone et tu avais acheté un maillot du club au cours de ton stage de quatrième année. Tu l’avais emporté pour la soirée afin de t’en servir de pyjama.

Tu le montres à l’officiel qui s’empresse d’acheter une bouteille de cognac de luxe. Tu te réveilles quelques heures plus tard sur un tapis de gym derrière le bar, ton téléphone et ton portefeuilles posés à côté de toi. Merci au père Noël des hippies.

Ch 23: Le retour du produit

Sam te récupère comme convenu le lendemain matin au village hippie. Tu es encore dans un état d’ébriété avancé et il décide de te donner le surnom de « Party Boy », le Fêtard.

Tu partages le déjeuner du vingt-cinq décembre avec lui et quelques membres de sa famille. C’est en te reconduisant chez James qu’il te parle de sa deuxième « famille ». Quelques années plus tôt, il avait contracté des dettes de jeu qu’il ne pouvait rembourser.

C’est une petite « mafia » locale qui avait racheté ses dettes et il les remboursait tous les mois avec un pourcentage pris sur son salaire. Tu utilises le mot mafia mais il s’agissait plutôt d’un groupe d’amis qui s’entraidaient, avec une redistribution verticale des revenus.

Tu rencontres sa deuxième famille au restaurant du chef de clan, Er Ge, ce qui signifie grand frère.

Selon la coutume, tu étais désormais le petit frère de Sam. Il te propose de t’aider à trouver un emploi à Kunming, en tant que professeur d’anglais ou d’entraineur de football par exemple.

Tu avais déjà pris tes billets d’avion pour rentrer en France et tu déclines sa proposition. Ce qui n’a rien changé à votre relation. Tu es encore en contact avec lui aujourd’hui. Er Ge vient d’ouvrir un bar.

Tu participes à une deuxième soirée dans le club techno de Kunming. À nouveau, tu t’équipes d’une flasque de vodka afin de te mettre dans l’ambiance. Cette fois-ci, l’artiste principal de la programmation était un DJ chinois assez connu.

Tu finis ta flasque et rentres dans le club. Des policiers étaient présents et resteront toute la soirée, certainement pour s’assurer que de la drogue ne circulait pas dans l’enceinte de l’établissement.

Tu commandes un whisky-coca et t’assieds à une table vide pour le siroter. Après cinq minutes, un groupe de chinois arrive et ils t’expliquent qu’ils ont réservé la table. Tu commences à te lever mais ils t’invitent à rester.

L’un d’entre eux parlait très bien anglais. L’alcool coule à flots et vous commencez à discuter. Au bout d’un moment il te demande si tu fumes :

— Des cigarettes ? J’essaye d’arrêter.

— Non non, est-ce que tu fumes de l’herbe ?

— Oui.

Vous sortez fumer un joint d’herbe pure, en provenance directe d’Amsterdam. Ton nouvel ami venait d’y passer des vacances et il avait ramené quelques grammes d’herbe cachés dans un pot de thé.

Selon tes informations, se faire contrôler en possession de cinquante grammes de n’importe quelle drogue suffisait pour être condamné à la peine de mort. Il était loin du compte mais tu dois quand même saluer son audace.

Tu n’avais pas fumé depuis plus de deux mois et le joint t’envoie directement dans l’espace.

Vous en fumez la moitié et décidez de rentrer profiter de la musique. Trente minutes plus tard, ton partenaire de crime commence à se sentir mal à cause du mélange d’alcool et d’herbe.

Il t’annonce qu’il va rentrer chez lui. Tu en profites pour lui demander la fin du joint. Il te donne également le numéro de téléphone de son fournisseur habituel sur Kunming. Ce n’est qu’une fois seul sur la piste de danse que tu te rends compte qu’il est temps de rentrer.

Tu passes le dîner du réveillon seul dans un fast-food américain et manges plus que de raison. Pour le prix d’un menu en France, tu en obtiens deux ainsi qu’un burger supplémentaire. Il était même possible de remplacer les frites par des nuggets de poulet.

Malgré tes nombreuses expériences culinaires en Chine, tu n’étais jamais tombé malade à cause de la nourriture. Tu passes la nuit à te tordre de douleur et à faire des allers-retours aux toilettes, frappé par une grosse indigestion. Le rêve américain dans toute sa splendeur.

Ch 24: Le tatouage

Il te restait environ trois semaines avant de retourner à Chengdu pour récupérer ton nouveau passeport.

Avec l’aide de ton téléphone et d’une batterie portable, tu sillonnes la ville et filmes ce qui te paraît intéressant. Soit à peu près tout.

Tu assistes à des scènes insolites pour un esprit occidental. Des affiches de « motivation » sont placardées sur tous les emplacements disponibles, en particulier les barrières entourant les nombreux chantiers. Des mini postes de police sont installés aux intersections et des écrans géants vantent les mérites de l’État et de ses services.

À côté de ces quelques spécificités locales, tu découvres des trésors d’humanité. Les gens se réunissent un peu partout dès qu’ils en ont l’occasion, que ce soit pour danser, jouer au mah-jong ou bien encore au tennis de table.

Sam te fait visiter quelques monuments historiques de la ville, avec la tombe du compositeur de l’hymne national chinois en clou du spectacle.

Quand tu n’es pas avec Sam, tu te laisses porter au gré de tes envies. Tu fumes de l’herbe et flânes dans Kunming à la recherche de matériel photogénique. Lors de ton troisième approvisionnement auprès du vendeur d’herbe, il te propose d’aller faire un tour en voiture avec son fournisseur.

Autrefois trafiquant d’animaux exotiques, le fournisseur s’était reconverti dans la vente d’herbe, bien moins contraignante selon ses dires. Vous vous retrouvez tous les trois à fumer un joint pur sur l’autoroute, où il est autorisé de doubler par la gauche et par la droite. Heureusement que la vitesse était limitée à quatre-vingt kilomètres heure.

Sam t’invite régulièrement à déjeuner. C’est au cours d’un de ces repas que tu remarques des calligraphies chinoises accrochées au mur. Tu demandes à Sam s’il peut écrire ton nom chinois. Le résultat est magnifique et tu n’hésites pas une seule seconde :

— Est-ce que tu connais un bon tatoueur ?

— Je m’occupe de ça.

Quelques jours plus tard, tu te retrouves dans le studio de tatouage d’un artiste qui avait commencé à exercer trois ans plus tôt.

Tu lui demandes de tatouer ton nom chinois sur ton épaule droite. Une fois la taille du dessin adaptée et l’emplacement exact trouvé, il se met à l’oeuvre. Il t’en coûte un peu plus de cent euros. Ton nom chinois 多多 se prononce Duō Duō et signifie « more and more » en anglais. Tu le traduis en français par Toujours Plus.

Tu reçois un email du consulat qui t’annonce que ton nouveau passeport est arrivé. James te prend un billet d’avion afin de te rendre à Chengdu. Sur l’autoroute menant à l’aéroport, le camion devant ton taxi se fait contrôler par la douane au péage.

Tu rates ton vol à cause de ce contretemps. Heureusement, tu avais filmé la scène et l’envoies comme preuve à James qui te réserve un nouveau billet. Tu récupères ton passeport et rentres à Kunming le soir. Le jour de ton départ, tu te débrouilles pour saluer le plus d’employées et de coaches possibles.

Les adieux à James sont formels, bien qu’il t’invite à venir passer le Nouvel An Chinois à Shanghai avec les autres membres de la société.

On peut pas te reprocher d'être lent à écrire
Combien de chapitre encore ?

Ch 25: Le Nouvel An Chinois sous ecstasy

Tu avais prévu de rester dix jours à Pékin avant de rentrer en France. Afin de minimiser les frais de transport, c’est en train que tu traverses la Chine.

Il te faudra trente-six heures pour rejoindre la capitale. Sam te conduit à la gare et l’émotion est palpable au moment des au revoir.

Flanqué de tes deux valises, tu essayes de te frayer un chemin au travers de la foule de chinois qui rentraient dans leur ville d’origine. En effet, la tradition est de fêter le Nouvel An en famille. Tu trouves ton train et t’installes dans le compartiment indiqué sur ton billet. Tu fais la connaissance de tes compagnons de voyage, un couple de chinois d’un certain âge.

Tu avais prévu de quoi être confortable : des nouilles déshydratées, des films sur ton ordinateur et un peu d’herbe. Tu te débrouilles pour fumer des joints sur les quais des différentes gares dans lesquelles le train s’arrête.

Il y avait également un espace fumeur que tu mets à profit pendant la nuit. Tu décides de garder un joint pour le fumer sur la Grande Muraille. Le voyage se déroule sans incident et tu arrives à Pékin la veille du jour de l’an à six heures du matin.

Tu prends un taxi qui te conduit à l’hôtel que tu avais réservé. Une chambre double pour dix-sept euros par nuit t’y attendait. Étant donné l’heure, elle n’avait pas encore été nettoyée. Le réceptionniste te demande de revenir vers dix heures.

Juste en face de l’hôtel se trouvait l’un des derniers « Hu Tong » de Pékin. Ceux-ci étaient les témoins d’une époque révolue aux yeux du gouvernement, qui les remplaçait progressivement par de grandes tours habitables ou de bureaux.

Un dédale de petites ruelles et de maisons traditionnelles s’étalait devant toi. Tu trouves un endroit tranquille et roules ton dernier joint. Il te faudra donc trouver de la drogue à Pékin pour assouvir ton envie de fumer sur la Grande Muraille.

Après avoir fait le tour du quartier, tu retournes à l’hôtel pour t’installer. La chambre n’avait pas de fenêtre, ce qui ne t’empêchera en rien de fumer. Tu prends une douche afin de réveiller ton esprit et te mets en quête d’une soirée. Tu ne trouves pas une mais deux soirées techno, à distance raisonnable l’une de l’autre. Il ne te restait plus qu’à attendre le soir pour découvrir la magie du Nouvel An Chinois.

Les restaurants étant tous fermés, tu te nourris de nouilles déshydratées achetées dans une petite épicerie en face de l’hôtel. Tu prends le métro jusqu’au club où se tenait la première soirée. Tu tentes de retirer de l’argent en chemin mais le distributeur t’indique que l’opération est refusée.

Tu avais dépassé ton plafond journalier autorisé en retirant l’argent pour payer l’hôtel. C’est avec sept euros en poche que tu allais devoir passer le Nouvel An. Heureusement, tu avais déjà acheté une carte de transport pour dix trajets en métro et l’entrée pour les deux soirées était gratuite.

Tu arrives en avance à la première soirée et trouves les portes du club fermées. Tu pars acheter une bière dans une épicerie (moins cinquante centimes) et patientes en attendant l’ouverture. Tu avais déjà passé une soirée dans ce club au cours de ton premier voyage à Pékin en quatrième année. Tu écoutes un peu de rap français en buvant ta bière.

La soirée commence et tu es le premier à rentrer sur la piste de danse. Au bout de quelques minutes, tu commandes une bière au bar (moins deux euros). Minuit approche et tu décides de sortir dans la rue pour regarder les traditionnels feux d’artifices.

Tu es accompagné par un couple d’étrangers rencontrés à la soirée. Vous vous émerveillez devant le chaos total qui règne. Des énormes boîtes de feux d’artifices sont disposées tous les cinquante mètres. La scène restera gravée dans ta mémoire. Une fois le spectacle terminé, tu proposes au couple de t’accompagner à la deuxième soirée techno. Vous partagez un taxi qui vous dépose devant l’entrée (moins deux euros).

C’est avec deux euros cinquante en poche que tu commences à faire la queue. Quelques personnes se trouvaient devant toi, apparemment en pleine négociation avec un vendeur de drogue. Ils échangeaient en anglais et tu reconnais immédiatement l’accent français si caractéristique.

Une fois leurs affaires terminées, tu engages la conversation avec eux. Ils étaient étudiants et passaient un semestre à Pékin. Très sympathiques, ils te proposent de passer la soirée ensemble.

Le club comportait deux salles avec chacune une ambiance différente. Le bar était situé dans la première et de la musique disco sortait des enceintes. La deuxième salle était composée d’une piste de danse et de quelques tables éparpillées autour. C’est dans celle-ci que tu passeras la majeure partie de la soirée.

Différents artistes se produiront au cours de la nuit, y compris un des pionniers de la musique techno en Chine. Tu dépenses rapidement tes derniers deniers dans une bière. Par chance, tu étais né sous le signe du Coq d’après la classification chinoise.

L’année à venir étant placée sous ce signe, tu avais droit à une bière gratuite. Il te faudra tout de même montrer ton médaillon en jade à l’effigie du Coq pour l’obtenir.

Les français te proposent de sortir fumer un joint de haschich. Tu acceptes et vous vous écartez légèrement de l’entrée du club afin d’éviter les ennuis. Tu apprends qu’ils sont en école de commerce et qu’ils mènent la grande vie à Pékin : haschich, cocaïne, ecstasy…

Ils avaient acheté de l’ecstasy au vendeur pendant qu’ils faisaient la queue. Ils t’en offrent une petite dose que tu acceptes sans rechigner. Une demi-heure plus tard tu commences à ressentir les effets du produit. Tu passes le reste de la soirée à gesticuler devant les enceintes. Vers quatre heures du matin, tu commences à fatiguer et décides de rentrer à l’hôtel.

Le 08 décembre 2019 à 18:50:23 Archibaal a écrit :
On peut pas te reprocher d'être lent à écrire
Combien de chapitre encore ?

J'avais déjà tout écrit j'ai juste à ajouter les stickers haha !

Il reste 5 chapitres

ch 26: Le quartier des expatriés

Après cette soirée riche en émotions, tu dédies la journée du lendemain à chercher un moyen de te procurer du cannabis.

Quelques recherches sur internet te permettent de trouver un message datant de plusieurs années. Écrit par un expatrié, il expliquait que le quartier le plus propice s’appelait Sanlitun.

Majoritairement peuplé d’expatriés, c’était également un haut-lieu de la vie nocturne pékinoise. Selon les instructions, il fallait chercher à capter le regard d’individus d’une certaine ethnie, qui comprendraient immédiatement ce dont tu avais besoin.

De plus, il était conseillé d’acheter du haschich plutôt que de l’herbe, en raison de la mauvaise qualité de cette dernière.Tu prends un bus direct depuis l’hôtel jusqu’à Sanlitun afin d’aller prospecter. Le quartier comportait quelques immeubles imposants, un grand centre commercial à ciel ouvert et des petites rues pleines à craquer de bars et de discothèques.

Tu en fais plusieurs fois le tour sans parvenir à trouver ce que tu cherchais. Tu achètes quand même des feuilles à rouler à un vendeur de cigarettes dans la rue.

Tu reviens le lendemain, motivé par la perspective de fumer sur la Grande Muraille. C’est à la tombée de la nuit que tu croises un potentiel vendeur de drogue.

Tu lui jettes un regard insistant auquel il répond en acquiesçant. Tu te diriges vers lui et vous commencez à vous écarter des artères principales :

— Salut mec ! Comment ça va ?

— Bien merci, et toi ?

— Ça roule. Tu as besoin d’un peu d’aide ?

— Exactement.

— Suis-moi.

Vous vous engouffrez dans des petites ruelles et il te dit d’attendre le temps qu’il aille chercher le produit. Il revient quelques instants plus tard avec un pochon en plastique rempli de haschich.

— Il y’en a pour trente euros.

— Pas de soucis.

Tu prends quand même la précaution de vérifier la qualité du produit. Il s’agissait bien de haschich. Tu prends son numéro de téléphone au cas où et vous repartez chacun de votre côté.

Tu étais désormais équipé pour fumer un joint. Il te manquait seulement un des éléments les plus importants : un lieu discret pour le rouler et le fumer. Les rues étaient presque vides en cette période de Nouvel An, mais tu préférais quand même prendre tes précautions.

Après quelques minutes passées à chercher, tu croises un groupe de jeunes en train de discuter en anglais. Tu les abordes sans hésiter et ils te proposent de les accompagner faire un billard.

Parmi eux se trouvait le neveu d’une ancienne membre très haut placée du gouvernement français.

Selon lui, il avait été envoyé en Chine pour étudier et faire profil bas après avoir eu quelques ennuis en France.

Désormais en possession de haschich, tu passes tes journées à visiter la ville et ses monuments sous l’influence du produit. Après tes excursions, tu profites de la télévision chinoise, tout en fumant dans ta chambre sans fenêtre.

Les films diffusés étaient pour la plupart sous-titrés en anglais, ce qui te permet d’effleurer certains aspects de la culture cinématographique chinoise. Tu planifies une ou deux visites de monument par jour et te laisses guider par ton instinct le reste du temps.

Un matin, tu te rends au Beijing World Park, non sans avoir roulé quelques joints d’avance. Il s’agissait d’un parc présentant des reconstitutions miniatures des monuments les plus connus dans le monde. C’est ainsi que tu as pu apercevoir le Kremlin, les Pyramides de Gizeh et la Tour Eiffel dans la même journée.

N’ayant pas visité le Palais d’Été lors de ton premier séjour à Pékin, tu décides de t’y rendre un après-midi. Perché en haut d’une colline, il surplombait un immense lac, gelé à cette période de l’année.

Tu découvres alors qu’il est possible de louer un vélo avec un patin à glace à l’avant et une roue à l’arrière. Tu roules un joint caché derrière des arbres et le fume au milieu du lac sur ton vélo à glace. Au final, tu ne visiteras même pas l’intérieur du Palais.

Ch 27: La Grande Muraille

La Grande Muraille de Chine n’est pas continue mais constituée de plusieurs sections, construites au fil des siècles en fonction des besoins militaires du pays.

Tu en avais déjà visité deux sections, sur les quatre situées aux alentours de Pékin. Tu décides cette fois-ci de visiter la partie la plus proche et la mieux restaurée, mais aussi la plus touristique. Tu prépares deux joints à l’hôtel ainsi que les vivres nécessaires pour ton excursion clandestine. En effet, il était possible d’explorer une partie non restaurée, à la condition d’échapper à la vigilance des gardes.

Tu prends un métro jusqu’à son terminus à l’extrémité nord de la ville. Une ligne de train directe pour la Muraille avait été construite quelques années auparavant. Arrivé à la gare, tu découvres un hall rempli de touristes chinois. Tu ne parviens pas à monter dans le premier train, faute de place. Ta position dans la file d’attente te permet de profiter d’une place assise à bord du deuxième.

Après une grosse demi-heure, tu arrives à la gare de la Muraille. Il fallait marcher environ cinq cents mètres avant d’atteindre l’entrée. Le chemin était jonché de restaurants chinois et de fast-foods américains.

Arrivé au point de contrôle, le garde te demande de jeter ton briquet étant donné l’interdiction de fumer sur le site. Fort heureusement, tu en avais emporté deux au cas où. Tu prétends devoir aller acheter quelque chose à l’épicerie située cinquante mètres derrière. Tu en profites pour cacher le deuxième briquet au fond de ton sac. De retour devant le même garde, tu lui remets un de tes briquets et il te laisse rentrer.

Tu débarques alors sur une petite place où étaient situés les guichets. Les touristes chinois formaient une foule compacte sans que de vraies files ne soient définies. Tu profites du guichet réservé aux étrangers et achètes ton billet d’entrée après moins de deux minutes d’attente.

Une fois sur la Muraille, il était possible de partir à gauche ou à droite. D’après un site internet, la partie droite était plus courte que l’autre et permettait d’accéder plus rapidement à la section non restaurée. C’est donc celle que tu choisis.

Ta progression est rendue difficile par le nombre impressionnant de touristes chinois. Tu te retrouves au milieu d’une véritable procession et prends ton mal en patience. Après presque une heure passée à grimper des escaliers et des pentes abruptes, tu arrives à la dernière tour de la partie restaurée. Tu attends que tous les gardes aient le dos tourné pour sauter par-dessus les remparts. Ni vu ni connu.

Commence alors ta vraie visite de la Muraille. Tu suis le chemin qui la borde en
faisant attention à rester discret. Tu finis par trouver un endroit tranquille pour fumer ton premier joint.

Tu avais emporté une enceinte portable que tu utilises pour écouter de la techno tout en fumant. La vue est à couper le souffle, avec la partie gauche qui s’étend sur plusieurs kilomètres. Une fois ton joint fini, tu repars de plus belle avec la musique au volume maximal. Tu arrives au pied d’une colline que tu gravis d’un pas volontaire, accompagné par du rap français.

Arrivé en haut, tu profites du paysage environnant et du soleil qui brillait ce jour-là. Tu décides de fumer ton deuxième joint avant d’entreprendre la descente de la colline.

À cet endroit, la Muraille était toujours restaurée mais non accessible au public. Ce n’est qu’une fois en bas que tu arrives à la partie non restaurée. Tu trouves un point d’entrée et commences ta randonnée.

À cause de l’absence de remparts et de la friabilité de cette partie, tu ne pourras marcher que quelques dizaines de mètres. Tu roules un troisième joint que tu fumes assis, entouré par des millions d’années de patrimoine naturel et culturel.

L’heure tourne et tu t’aperçois qu’il est temps de rentrer. Tu effectues le chemin en sens inverse pendant que le soleil commence sa descente vers l’horizon.

Le retour se fait sans encombre. Tu trouves un endroit assez bas pour pouvoir grimper sur la partie restaurée. Tu t’aperçois alors que la Muraille est vide. Plus de touristes ni de gardes. C’est à petits pas que tu avances tout en observant le paysage, embelli par la lumière orangée du coucher de soleil. Tu t’arrêtes quelques instants pour y assister.

Au bout de quelques centaines de mètres, tu aperçois des gardes qui visiblement t’attendaient.

Il devait y avoir une sorte de système de comptage des tickets et ils s’étaient aperçus qu’une personne n’était pas ressortie. Ils commencent à te parler en chinois tout en gesticulant. Tu feins l’ignorance :

— Tin bu dong, wo shi fa guo ren (je ne comprends pas, je suis français).

Compréhensifs, ils te raccompagnent jusqu’à la sortie.

Ch 28: Les derniers jours à Pékin

Tu avais consommé tout ton haschich. Tu retournes voir le vendeur dans le quartier des expatriés et achètes un autre pochon, toujours pour trente euros.

Tu repars explorer certains lieux que tu avais déjà eu l’occasion de visiter en quatrième année. Les quarante-quatre hectares de la place Tian An Men te paraissent beaucoup plus grands sous l’emprise du produit.

La Cité Interdite, située à l’une des extrémités de la place, semblait encore plus interdite. Ce qui ne t’empêchera pas de la traverser à nouveau. De l’autre côté se trouvait une colline avec vue à trois-cent-soixante degrés sur la ville. Arrivé au sommet, tu t’écartes de la foule pour fumer un joint et profiter de la vue.

Un soir, tu te rends au Parc Olympique afin d’apprécier les jeux de lumière sur les différents équipements sportifs. Non seulement les autorités avaient vu les choses en grand à l’époque, mais elles ont également su conserver l’engouement du public local, eu égard au grand nombre de touristes que tu croises.

Tu fumes un joint au pied de trois immenses tours éclairées dont les sommets ressemblaient à des soucoupes volantes.

Un peu désorienté, tu cherches l’entrée du métro pour retourner à l’hôtel. Tu as beau demander à tous les touristes chinois que tu croises, aucun ne semble parler anglais. Aussi, il est très difficile de mimer un métro.

Ce sont finalement deux étrangers qui t’indiqueront le chemin.

Au cours de ton premier séjour à Pékin, tu avais trouvé par hasard un marché de jouets de contrefaçon. Il s’avère que ton hôtel se trouvait à cinq cents mètres dudit marché. C’est avec regret que tu te rends compte qu’il avait fermé entretemps.

Tu te consoles avec du canard laqué, engloutissant un menu normalement prévu pour deux personnes. Le neveu de l’ancienne membre très haut placée du gouvernement français te recontacte et te propose d’aller faire un billard. À défaut d’avoir pu acheter des jouets contrefaits, tu fumes un joint avec lui dans une salle de billard, fréquentée par des messieurs en costume-cravate et à l’air très sérieux. Vous irez également fumer un narguilé ensemble.

Internet te permet de trouver quelques lieux qui valaient le détour, telle une fameuse rue remplie de petits stands qui proposaient chacun des spécialités locales différentes. Tu t’abstiens tout de même de goûter aux scorpions et aux serpents grillés.

Au contraire, c’est avec émerveillement que tu assistes à un spectacle de kung fu mis en scène à la perfection. Au détail près que la narration se faisait en anglais et que la majorité du public était composée de chinois. Cela restera un mystère pour toi.

Malgré tes efforts pour finir ton deuxième pochon de haschich, le dernier jour de ton séjour arrive et il te reste une quantité importante de produit à consommer.

Estimant avoir fait le tour de ce qui t’intéressait, tu décides de passer la journée au lit en fumant.

Tu alternes entre écoute de musique techno et visionnage de la télévision pour te divertir, ne sortant que pour te restaurer. D’après tes souvenirs, tu fumeras huit ou neuf joints seul au cours de la journée. Il s’agit toujours de ton record personnel à ce jour.

Ch 29: Le retour

Après ton intense séjour pékinois, il est temps de rentrer en France. Additionnées à celles prises à Kunming, les photos et les vidéos de Pékin portent le total à plus de dix mille.

Tu prends soin de les classer par catégories afin de faciliter leur exploitation future. C’est la tête et l’ordinateur remplis de souvenirs que tu t’apprêtes à retrouver Dijon et les personnes qui te sont chères.

Tu avais déniché un vol à un prix imbattable : deux-cent-soixante euros pour rallier Paris depuis Pékin. Le vol était opéré par une compagnie polonaise et tu fais une courte escale à Varsovie.

Juste après l’embarquement, le pilote annonce que le décollage est repoussé à cause d’hommes affaires qui étaient en retard. Ton train pour Dijon partait de l’aéroport Charles de Gaulle une heure et demie après l’heure d’atterrissage initialement prévue. Ce délai devait te permettre de récupérer tes valises et de rejoindre la gare tranquillement.

À cause du retard au décollage, tu ne disposeras en fait que de quarante-cinq minutes. Tu patientes devant les tapis roulants à bagages, stressé par la perspective de rater ton train.

Une fois tes deux valises récupérées, tu actives le mode sport extrême, de la techno dans les oreilles. Tu cours jusqu’au tramway qui reliait ton terminal à celui dans lequel était située la gare. Tel un forcené, tu bouscules tout sur ton passage : barrières, chariots à bagages et peut-être même quelques êtres humains.

Tu arrives juste à temps pour prendre le tramway, les portes se fermant derrière toi quelques secondes après ta montée à bord. L’oeil rivé sur ta montre, tu restes concentré sur ton objectif. À la descente du tramway, tu disposais de cinq minutes avant le départ du train.

C’est à ce moment là que tes parents t’appellent pour savoir où tu en étais. Ton casque audio te permet de prendre l’appel tout en continuant ton périple :

— Je suis en train de dévaler les escaliers menant au train !

—Tu vas y arriver fiston ! N’oublie pas que tu es un spermatozoïde vainqueur ! Dès maintenant !

Ces quelques mots de Papa te redonnent un second souffle. Tu arrives enfin sur le quai, en même temps que le train. Inévitablement, tu étais à la mauvaise extrémité du quai et sa longueur te force à courir cent mètres de plus pour arriver au niveau du train.

Une roue se décroche sur l’une de tes valises, que tu te retrouves à traîner jusqu’à la porte du wagon de queue. Exténué, c’est avec deux minutes d’avance sur le départ que tu montes dans le train.

Pantelant, tu traverses quelques wagons jusqu’à ce que tu trouves ton siège. Tu poses ta valise et demie dans le premier emplacement que tu trouves. Toujours au téléphone avec tes parents, tu ressens leur soulagement quand tu leur annonces que tu as réussi ta mission.

En guise de récompense, tu décides de t’offrir un whisky au wagon-restaurant. Ce dernier ne proposant pas d’alcool fort, tu te rabats sur une bière que tu apprécies à sa juste valeur.

C'était le dernier chapitre J'espère que ça vous a plus les kheys !

Je suis là pour répondre aux questions et éventuellement poster des photos voire des vidéos si le risitas
prend

Génial
Tu fais quoi maintenant ?
Le risitas s'est passé en 2019 ?

Le 08 décembre 2019 à 20:35:51 Archibaal a écrit :
Génial
Tu fais quoi maintenant ?
Le risitas s'est passé en 2019 ?

Merci d’avoir lu

Je pars vivre au Canada à la fin du mois avec ma copine (elle est canadienne) !

La partie en Chine se déroule en 2016-2017

Ca change des risitas Celestin, c'est clair.

Le 08 décembre 2019 à 21:09:24 Code_44 a écrit :
Ca change des risitas Celestin, c'est clair.

Et pourtant en primaire c’était le cas... Ce qui me permet de comprendre un peu le mal-être de certains kheys

C'était super cool à lire bien que la fin soit "brute"