Suite

Comment se diagnostique-t-on autiste ? Car franchement je pense avoir certains symptômes, même si j'ai un assez bon contrôle de moi-même et que j'ai appris à m'adapter, dans ma tête je fonctionne différement des gens "normaux"

Le 09 juin 2017 à 19:05:19 ChefDumas a écrit :
Suite

Comment se diagnostique-t-on autiste ? Car franchement je pense avoir certains symptômes, même si j'ai un assez bon contrôle de moi-même et que j'ai appris à m'adapter, dans ma tête je fonctionne différement des gens "normaux"

J'en parle dans la suite justement.

Bon, il y a le temps avant que ce chapitre arrive car j'ai été diagnostiqué très tard.

putain je vais quand meme pas le lire sans les stickers

c'est quoi ce bug encore

Noelshack est down, c'est facheux.

(En fait c'est revenu)

je lis tout, et je suis autiste asperger

J'ai tout en commun avec toi sauf lle fait que je me plains tout le temps, j'ai flippé quand j'ai lu le passage sur les "textures" des aliments, aprce que c'était ça qui m'enpechait de manger des legumes quand j'avais 10-11 ans

- mé nan c'est pas le gout c'est la texture

c'etait difficile avec mes parents

l'auteur t'es la?

Chapitre 8 - La quatrième.
.

Si je précise bien deuxième année de quatrième c’est parce que j’ai redoublé cette classe.
Durant mes années de collège je ne travaillais quasiment pas en cours, je n’écoutais rien, j’étais totalement déconnecté et mes notes frisaient régulièrement le zero absolu.
Mais toutes mes notes n’étaient pas mauvaises, il y certains moments ou j’avais un peu de motivation, quelques soubresauts ou j’arrivais à remonter mes moyennes le temps de quelques contrôles, ou sur une période s’étalant de quelques semaines à quelques mois, avant de rechuter dans le bas du classement.
Ces écarts de niveau m’ont plus posé problèmes qu’autre chose, comme je n’étais pas totalement débile avec 2 de moyenne constante la direction du collège n’osant pas m’envoyer vers les filière pour segpa, mais d’un autre côté je ne bossais pas et récoltais des notes très disparates, ils ne pouvaient donc pas me faire passer en classe supérieure, ils décidèrent donc de me faire redoubler la quatrième.

Je ne suis pas par nature nostalgique, je n’encense pas le passé, mais je pense pouvoir dire que cette année de quatrième fut excellente et très enrichissante, elle fut probablement le meilleur moment de ma scolarité (et le seul bon moment en fait quand j’y repense, donc ce n’est pas très compliqué), il s’agissait en un sens de mon année de yes-life.

J’avais 15 ans (14/15 ans en fonction du moment de l’année) à l’époque et je ne sais pas pourquoi mais, un beau jour en plein milieu de l’année, c’était un peu avant le printemps je m’en souviens, je me suis réveillé et j’ai remarqué qu’il y avait des personnes autour de moi, que j’avais des camarades de classe.
Avant ils était là aussi, mais je ne faisais pas spécialement à eux, là pour première fois de ma vie je me suis mis à aller volontairement vers eux, et je me suis mis à chercher à leur parler et à les comprendre, j’ai essayé d’apprendre à tous les connaître tous, alors que 3 mois avant j’en avais rien à foutre des trois quarts.
Durant cette année nous étions deux redoublants et nous possédions un peu une image de rebelles cool, nous étions plus âgés d’une année donc nous imposions un peu le respect et la crainte chez les jeunots, je crois que cela m’a aidé à m’imposer. (Enfin je pense que les autres nous voyaient comme cela, peut être qu’en réalité ils en avaient rien à foutre).

Une des mes techniques d’approche (que j’ai mis en place involontairement) au début fut d’apprendre les dates d’anniversaires de mes camarades par coeur, je possède une très bonne mémoire, surtout pour les dates, les numéros de téléphones, donc c’était très facile pour moi de mémoriser leurs anniversaires, j’avais juste eu à ouvrir le cahier d’appel de notre classe, lire la liste une fois et j’avais tout mémorisé.
— C’est quoi ma date d’anniversaire Celestin ?
— 11 novembre 1991.
— Wouah t’es trop fort Celestin, tu as trop de mémoire.
— Et moi, et moi ?!
— 9 septembre 1991.
— Waaaaaouh.
(Bon en réalité ils étaient peut être un peu moins enthousiastes que ça, mais dans dans ma tête je l'imagine bien comme ça)

Gérer les relations sociales était une activité très intéressante, ça me passionnait beaucoup, c’était tout nouveau pour moi, cela ressemblait un peu comme un jeu de gestion, un peu comme dans les sims (je prends pour référence ce que je connaissais à l’époque), sauf que là il ne fallait pas les mettre dans la piscine et retirer l’échelle (ce serait plutôt mal vu).

J’ai donc réussi à nouer des liens plus ou moins proche avec toute les personnes de la classe, je devais parfois être considéré comme un peu bizarre et maladroit, mais je pense que dans l’ensemble j’ai réussi à être plutôt accepté.

Le reste de l’année c’est très bien passé, j’étais bien intégré (du moins je crois), je parlais avec mes nouveaux copains neurotypiques, notamment sur msn (à l’époque les réseaux sociaux n’existaient pas encore, et ce n’était pas plus mal), je travaillais relativement bien en cours, je ne faisais presque plus de carabistouilles, et en prime il y avait même une fille que j’appréciais beaucoup et à qui j’aimais bien parler, c’était quelque chose d’assez nouveau pour moi.

C’est aussi lors de cette année que j’ai commencé à développer mes intérêts dans des domaines particuliers, chez moi cela a toujours été orienté vers la culture, à cette époque c’était surtout la musique qui m’intéressait, je reviendrais là dessus plus tard.

L’année c’est donc terminée, les grandes vacances sont arrivées, je crois que pour la première fois de ma vie j’étais un peu triste de devoir abandonner ma classe et mes nouvelles bestahs, nous nous amusions bien.

A cette époque j’étais encore totalement insouciant et j’étais bien loin de m’imaginer ce qui m’attendait lors de la rentrée suivante.

(Oui, j’aime bien teaser.)

Le 09 juin 2017 à 19:48:06 EliteFC a écrit :
l'auteur t'es la?

ui

Le 09 juin 2017 à 19:43:59 EliteFC a écrit :
je lis tout, et je suis autiste asperger

J'ai tout en commun avec toi sauf lle fait que je me plains tout le temps, j'ai flippé quand j'ai lu le passage sur les "textures" des aliments, aprce que c'était ça qui m'enpechait de manger des legumes quand j'avais 10-11 ans

- mé nan c'est pas le gout c'est la texture

c'etait difficile avec mes parents

Je mis longtemps à comprendre que c'était la texture le problème, il a fallu attendre que je sois adulte pour que je m'en rende compte.

Mais ouais en général c'est plutôt mal accepté par l'entourage, c'est un problème d'incompréhension je pense.

Au final maintenant je vis seul et je n'ai pas de carences grace à mon extracteur de jus, mes compotes et mes soupes.

Le 09 juin 2017 à 19:56:11 Khoversky a écrit :

Le 09 juin 2017 à 19:48:06 EliteFC a écrit :
l'auteur t'es la?

ui

Le 09 juin 2017 à 19:43:59 EliteFC a écrit :
je lis tout, et je suis autiste asperger

J'ai tout en commun avec toi sauf lle fait que je me plains tout le temps, j'ai flippé quand j'ai lu le passage sur les "textures" des aliments, aprce que c'était ça qui m'enpechait de manger des legumes quand j'avais 10-11 ans

- mé nan c'est pas le gout c'est la texture

c'etait difficile avec mes parents

Je mis longtemps à comprendre que c'était la texture le problème, il a fallu attendre que je sois adulte pour que je m'en rende compte.

Mais ouais en général c'est plutôt mal accepté par l'entourage, c'est un problème d'incompréhension je pense.

Au final maintenant je vis seul et je n'ai pas de carences grace à mon extracteur de jus, mes compotes et mes soupes.

la même, quand je passe voir mon père qui fait des regimes draconiens, il me dit "tiens manges ces pamplemousses"

- o-oui p-papa, m-mais en jus s-stp

juste une question l'op, est-ce que tu as une liste de musiques que tu ecoutes tout le temps? la musique fait partie intégrante de ma vie, sans elle j'aurais deja sauté d'un pont avec ma depression

je n'ai commencé à parler qu'à l'âge de 5 ans, c'est un symptôme chez les autistes ?

Le 09 juin 2017 à 19:58:13 EliteFC a écrit :

Le 09 juin 2017 à 19:56:11 Khoversky a écrit :

Le 09 juin 2017 à 19:48:06 EliteFC a écrit :
l'auteur t'es la?

ui

Le 09 juin 2017 à 19:43:59 EliteFC a écrit :
je lis tout, et je suis autiste asperger

J'ai tout en commun avec toi sauf lle fait que je me plains tout le temps, j'ai flippé quand j'ai lu le passage sur les "textures" des aliments, aprce que c'était ça qui m'enpechait de manger des legumes quand j'avais 10-11 ans

- mé nan c'est pas le gout c'est la texture

c'etait difficile avec mes parents

Je mis longtemps à comprendre que c'était la texture le problème, il a fallu attendre que je sois adulte pour que je m'en rende compte.

Mais ouais en général c'est plutôt mal accepté par l'entourage, c'est un problème d'incompréhension je pense.

Au final maintenant je vis seul et je n'ai pas de carences grace à mon extracteur de jus, mes compotes et mes soupes.

la même, quand je passe voir mon père qui fait des regimes draconiens, il me dit "tiens manges ces pamplemousses"

- o-oui p-papa, m-mais en jus s-stp

Après je peux quand même manger des pommes entières, et aussi des cerises, même si plus jeune je voulais manger des cerises mais sans la peau.

Le 09 juin 2017 à 20:02:40 EliteFC a écrit :
juste une question l'op, est-ce que tu as une liste de musiques que tu ecoutes tout le temps? la musique fait partie intégrante de ma vie, sans elle j'aurais deja sauté d'un pont avec ma depression

Ouais, enfin à la base j'écoute énormément de musique, je dois avoir un peu plus de 800 artistes différents sur mon PC.
Je me suis surtout à beaucoup écouter d'artistes japonais, puis au fil des ans je me suis spécialisé dans différents genres, je m'y connais énormément en hip-hop japonais, ce qui n'a aucun sens et aucun interet en société.

Le 09 juin 2017 à 20:03:39 HOMM4 a écrit :
je n'ai commencé à parler qu'à l'âge de 5 ans, c'est un symptôme chez les autistes ?

c'est un gros symptome, les autistes ont des problemes de langage poussés, les cas les plus graves ne parleront jamais de leur vie

Le 09 juin 2017 à 20:06:29 EliteFC a écrit :

Le 09 juin 2017 à 20:03:39 HOMM4 a écrit :
je n'ai commencé à parler qu'à l'âge de 5 ans, c'est un symptôme chez les autistes ?

c'est un gros symptome, les autistes ont des problemes de langage poussés, les cas les plus graves ne parleront jamais de leur vie

Ça m'a l'air intéressant, je fav le topic

Le 09 juin 2017 à 20:08:47 HOMM4 a écrit :

Le 09 juin 2017 à 20:06:29 EliteFC a écrit :

Le 09 juin 2017 à 20:03:39 HOMM4 a écrit :
je n'ai commencé à parler qu'à l'âge de 5 ans, c'est un symptôme chez les autistes ?

c'est un gros symptome, les autistes ont des problemes de langage poussés, les cas les plus graves ne parleront jamais de leur vie

Suite putain

L'auteur c'est fou, en vrai tu dois ressembler à un mec borderline, mais quand on te voit écrire ici tu parais tout à fait normal et conscient de tes "bizarreries"
Je suppose que c'est avec le recul que tu t'es rendu compte de tes comportements étranges, mais maintenant tu es encore un peu déconcerté par les gens ? Tu gardes malgré tout un côté "autiste" ou ça s'est atténué
Fascinant en tout cas, je dois te dire que tes réactions je les comprends absolument pas la plupart du temps
Ne pas te plaindre, tes manies avec la bouffe etc
C'est cool que tu partages ça, j'aimerais faire prof et si ça peut me donner un autre regard autre que ces cons de psys c'est pas plus mal

Les vacances sont passées et je suis finalement rentré en troisième générale, ma nouvelle classe possédait quelques uns de mes anciens camarades donc j’étais plutôt confiant pour l’année à venir.
Mes relations sociales et mes affinités n’avaient pas changé depuis l’année précédente (j’ai tendance à penser que chez nous les sentiments bougent très peu), je parlais toujours un peu à mes bestahs de l’année d’avant,
et j’appréciais toujours la même fille qu’il y a 6 mois.

D’ailleurs, parlons en de cette fille, je sais que cela vous intéresse.

Bon déjà pour ce qui est de la méthodologie et du plan de ce risitas, je préfère pour l’instant ne pas trop parler et ne pas trop approfondir le sujet des filles/femmes, j’y consacrerais des chapitres spécialement dédiés plus tard afin de bien expliquer et de bien montrer ma façon de penser et mon évolution par rapport à ça.
Pour le moment je vais me contenter de rester vague et de décrire mon état et ma pensée à l’époque.

Je reprends.
Il s’agissait d’une jeune fille de 14 ans ( ) que j’aimais côtoyer, fréquenter, à qui j’aimais parler, et… bah en fait c’est tout, je ne cherchais rien de plus par rapport à elle.
C’est un peu compliqué à expliquer, mais simplement lui parler et la voir de temps à autre me suffisait, je ne me projetais pas du tout dans une relation avec elle (de toute façon j’étais incapable de me projeter dans une relation quelconque, c’était quelque chose d’inconnue pour moi et qui ne m’attirait pas), je ne possédais aucun désir physique ou sexuel ( ), je ne cherchais aucun contact, aucune évolution, j’étais parfaitement heureux avec ce que j’avais actuellement et je ne ressentais aucune frustration.
Avec du recul cela m’a l’air facilement compréhensible, j’aime tout ce qui est routinier, j’aime quand les choses se passent toujours de la même façon, quand il n’y a pas de changement, je déteste l’inconnu, les choses que je ne peux pas visualiser à l’avance, quand bien même la situation future peut être mieux, je préfère ne pas bouger.
A partir de cela c’était simple, j’avais ma situation actuelle figé, j’étais bien, je n’avais aucun intérêt à ce que cela change, et il ne fallait surtout pas qu’il y ai une évolution, quelque soit le sens de celle ci.

Sauf que voilà, moi je pensais de cette façon mais j’étais au collège est les autres jeunes de mon âge, mes camarades, ils voyaient les choses différemment.

— Vas y Celestin, faut que tu ailles dire que tu l’aimes.
— Ah oui tu crois ?
(je précise que je n’avais pas vraiment d’idée de ce que signifiait “aimer”, même encore aujourd’hui j’ai des doutes, j’ai même des doutes sur le fait que cela existe réellement, mais là aussi j’y reviendrais plus tard)
— Ouais ouais, puis comme ça tu seras fixé, au pire si ça ne marche pas ça passera en quelques semaines, tu l’oublieras rapidement.
— Bon bah ok, je vais faire ça si tu penses que c’est le mieux, je vais lui parler.

Moi je n’y connaissais rien, comme ci je venais de naître il y a seulement un an, ma naïveté et ma méconnaissance du monde m’ont poussé à suivre ce genre de conseils, après tout ils devaient être plus renseigné sur le sujet que moi.

J’ai donc donné rendez vous à cette fille un soir juste après le dernier cours à la sortie collège (enfin en réalité je lui ai dit que j’allais l’attendre pour lui parler), bien sûr j’allais faire cela en face car je ne suis pas un puceau qui aurait fait ça par msn ou par sms (enfin si je l’étais, mais vous comprenez où je veux en venir).

Bon, inutile de dire que le plan ne s’est pas vraiment déroulé comme prévu, alors que je l’attendais (un ami était d’ailleurs avec moi pour m’encourager) elle est passée devant moi et a tracé sans s’arrêter, ce malaise de niveau 7 sur l’échelle de Villejuif.

Inutile de dire que c’était donc mort. Après tout, cela n’avait aucune d’importance, je n’attendais rien de précis, j’ai tenté car on m’avait dit de tenter, ce fut un échec mais je l’ai finalement oubliée en deux semaines comme on me l’avait promis.

Non je déconne, en réalité les choses furent plus compliquées et cet évènement fut le point de départ d’un changement radical et définitif chez moi.
Cette année de troisième allait probablement devenir l’année la plus catastrophique de ma vie.

Le 09 juin 2017 à 21:29:25 randomette a écrit :
L'auteur c'est fou, en vrai tu dois ressembler à un mec borderline, mais quand on te voit écrire ici tu parais tout à fait normal et conscient de tes "bizarreries"
Je suppose que c'est avec le recul que tu t'es rendu compte de tes comportements étranges, mais maintenant tu es encore un peu déconcerté par les gens ? Tu gardes malgré tout un côté "autiste" ou ça s'est atténué
Fascinant en tout cas, je dois te dire que tes réactions je les comprends absolument pas la plupart du temps
Ne pas te plaindre, tes manies avec la bouffe etc
C'est cool que tu partages ça, j'aimerais faire prof et si ça peut me donner un autre regard autre que ces cons de psys c'est pas plus mal

Après, je ne suis pas que autiste, mais ça j'en parlerais très bientôt.

Le côté autiste peut s'atténuer, c'est vraiment une question d'habitude, il suffit de regarder, d'apprendre, et de recopier. Certains arrivent même à plutôt bien s’intégrer en société (tout en gardant quelques traits), juste une question d'entrainement.
Et ouais, je m'en suis rendu compte que adulte, et c'est aussi à partir de là que j'ai pu les expliquer, notamment avec la nourriture.

Moi c'est différent, surtout actuellement, je reste volontairement loin des gens donc je ne progresse pas spécialement. J'ai développé une sorte de système philosophique, je suis une ligne directrice bien précise.

Mais je parlerais de cela en détail plus tard.