Les garçons de Fengkuei réalisé par Hou Hsiao-hsien
Taïwan - 1983
Synopsis : Ah-Ching et ses amis sont des adolescents désœuvrés dans un village de pêcheurs et passent maintenant leur temps à boire et à se battre. Trois d'entre eux décident d'aller à la ville portuaire de Kaohsiung pour rechercher un travail.
légers à suivre
Dans la rubrique film autobiographique (de près ou de loin, j'en sais rien je ne suis pas assez documenté mais wikipédia le classe dans cette rubrique), on retrouvera trois ans plus tard les mêmes thématiques dans Poussières dans le vent. Et entre Les garçons de Fengkuei et Poussières dans le vent, je pense que Hou Hsiao-hsien et devenu plus percutant et pertinent dans ce qu'il filme.
Dans Les garçons de Fengkuei j'ai senti un genre de flottement dans ce que raconte cette caméra. Il y a la même ambiance de désillusion que dans Poussières dans le vent mais c'est moins beau, on hésite un peu, les personnages sont moins touchants. En tout cas c'est comme ça que je l'ai ressenti. Le réalisateur comme dans les autres films de lui que je connais laisse beaucoup de liberté d'interprétation au spectateur, qui doit se débrouiller pour imaginer ce que peuvent bien ressentir ces personnages au fond d'eux, tant ils sont silencieux et n'ouvrent leur bouche que pour dire des choses banales tout en enfermant leurs sentiments derrière une moue indéchiffrable.
A la fin du film les personnages semblent se libérer un peu de cette gangue de bluff et d'intentions refoulées, mais il est déjà trop tard, la jolie fille (qui a des écureuils sous les bras je tiens à le signaler, cimer les années 80, vous aviez des tondeuses pourtant bande de fdp) s'en va à l'autre bout de l'île et il est trop tard pour lui déclarer sa flamme, les bons potes se tirent à l'armée ou retournent au village... C'est la débâcle et les rêves s'effondrent alors on se laisse aller une dernière fois, on tente de bruler la vie ensemble, comme on peut avec les quelques instants qui nous restent pour le faire.
En écrivant ces lignes je me rends compte que c'est peut être cette sensation d'avoir laissé passer quelque chose que le Hou Hsiao-hsien (marrant ce nom kom même) veut faire ressentir à son spectateur. Peut être un appel à ne pas rester bras croisé et silencieux ? Je pense quand même que quelques dialogues laissant les personnages s'ouvrir les uns aux autres auraient été pas mal. Mais après tout c'est autobiographique et on est pas dans un conte, il y a sans doute une besoin de fidélité à un passé bien réel derrière tout ça, peut être un besoin d'exorciser tout ça, avec le recul qu'apporte la maturité ?
En définitive, après réflexion, c'est un beau film qui gagne sans doute à être vu dans le cadre de cette période dite autobiographique de la filmographie de Hou Hsiao-hsien.
Comme je l'avais dit dans le topic général - ouais je suis un branleur je fais de topic - j'ai trouvé ce film formidable. Des jeunes acteurs irréprochables, une mise en scène juste assez distante pour éviter le pathos (la lettre que reçoit le héros) juste assez proche pour nous faire marrer de toutes les conneries que font cette bande d'Antoine Doinel chinois (la danse sur la plage >>>) plus évidemment ce sentiment de nostalgie douce induit par la mise en scène.
Je pense qu'à découvrir ce film après les Hou Hsiao-Hsien contemporains, plus murs mais plus sérieux et plus rigides, la fraicheur naturaliste de celui-ci fait vraiment du bien.
Je viens de voir que le film a été restauré par la Cinematek, bon sang ces couleurs.
https://www.youtube.com/watch?v=YoxLfeMyVgE
Faut que ça sorte en blu-ray
Ça donne sacrément envie.
Encore plus après le clip d'Electric. Tu as déjà vu Café Lumière de H.H.H., Broula ?
Non je découvre seulement HHH, The Assassin, Poussières dans le vent, Cute Girl et Les garçons de Fengkuei c'est tout ce que j'ai vu pour l'instant.
Le 27 août 2016 à 23:15:41 Broulalalazare a écrit :
Non je découvre seulement HHH, The Assassin, Poussières dans le vent, Cute Girl et Les garçons de Fengkuei c'est tout ce que j'ai vu pour l'instant.
D'acc. Il a une sacrée filmo le bougre. J'ai hâte de la continuer en tout cas.