T'as une bonne télé ?

Ça va. Pas un machin hors de prix, mais j'ai pas à me plaindre, c'est pas du bas de gamme non plus, et elle a une bonne taille pour la piece (32").

Moi j'ai encore un écran cathodique... Genre la télé qui pèse 20kg, avec écran bombé et qui fait un boucan pas possible quand elle est allumée.

32" j'arrive pas à voir ce que ça peut donner, mais ça doit toujours être mieux que la mienne.

Je compatis, j'en ai longtemps eu une aussi. Le passage à la HD a été une vraie révolution

http://i2.cdscdn.com/pdt2/2/7/8/1/700x700/mob8699415290278/rw/meuble-tv-design-noir.jpg
Ça fait ça, pour te représenter la taille.

Par contre là le mobilier est mal installé, faut qu'ils mettent la canapé devant

Ben la HD j'en profite chez les autres assez souvent, et puis au cinéma tout simplement, mais j'avoue que j'aimerais bien avoir un écran HD. Même si mon cathodique ne me pique pas les yeux.

Bon allez, je vais dormir.

OMG sadako

Le film est génial. Son meilleur après Love Exposure

Bande de putes .

need

putain,c'est sérieux?

je suppose qu'il ne sortira pas au ciné?

Bon bon... alors par où commencer ? Y'a énormément de choses que je voulais dire, mais je vais certain que je vais en oublier un paquet en tapant mon pavé.

Pour commencer, juste avant la projection du film (à laquelle Alejandro Jodorowsky était venu assister tout spécialement ), Sono tenu à préciser d'entrée de jeu que, contrairement à ses autres films, Tokyo Tribe n'avait aucun fond. Donner des sens sous adjacents au film, une certaine profondeur... ça n'a absolument pas été le but. Tokyo Tribe c'est, comme il l'a dit lui même, du pur entertainment.

Et c'est clair et net, c'est du divertissement pur et dur. De la sensation première, sans aucune réflexion à chercher derrière. C'est très différent de tout ce que Sono avait fait jusque là, c'est réellement son premier film qui n'a pas et ne cherche pas à avoir de fond, même léger.
Tokyo Tribe est une commande, mais dans ses précédentes commandes justement (même si pas toujours complètement convaincantes), Sono a toujours fait en sorte d'offrir plusieurs couches et de donner un minimum de matière autre que celle première. Oubliez tout ça, là ça n'est absolument plus le cas. On pourra bien déceler quelques petits trucs ici et là sur certains sujets de société, mais c'est tellement effleuré que ça n'a aucun intérêt de le prendre en compte.
Et là, déjà, je sais d'emblée que Tokyo Tribe va énoooormément diviser les fans du bonhomme. Parce qu'il fait table rase de l'une des bases, si ce n'est LA base fondamental de son cinéma jusqu'à maintenant.

Mais alors, maintenant que j'ai bien appuyé sur ce point, qu'en est-il du film lui même ? Est-ce que c'est quand même un film de Sono Sion ?
Et ben ouai putain, c'est du Sono pur jus, et pas qu'un peu ! Je dirais même, et je sens que je vais me mettre de futurs personnes à dis en disant ça, que c'est l'un de ses films majeurs ! Sans le placer au niveau d'un Love Exposure, d'un Noriko où d'un Himizu par exemple, il fait tout de même partie de ses films à marquer d'une croix rouge.
C'est simple, ça transpire la façon de faire du réal. La réalisation, puisqu'il s'agit avant tout d'une réalisation du coup, est brillante. Elle partagera énormément, vous pouvez en être certains, et elle sera j'en suis sûr détestée par beaucoup. Mais bordel, moi elle m'a mit un grand punch dans la tronche.

Alors ça prend quelle forme ? Et ben dans les faits, le film dont Tokyo Tribe se rapproche le plus, c'est Hazard. Tout comme dans ce dernier on a énormément de plans séquences surexcités, régulièrement assez longs, avec des rotations de camera ultra rapides et des personnages qui se baladent partout dans les cadres. C'est ultra dynamique, et il faut ajouter à ça le fait que la caméra se permet aussi pas mal d'envolées, vaguement à la manière d'un Gaspar Noé, pour ensuite venir se recentrer à échelle humaine.

Mais au delà des prises de vue, il y a aussi les décors et la bande son qui sont ultra importants.
Concernant les décors, on se retrouve dans un Tokyo complètement fantasmé. Anarchique, délabré, complètement décadent, illuminé à toute heure (enfin le Tokyo réel l'est aussi, mais pas du tout de la même façon), pour un peu on se croirait dans un truc post où pré-apocalyptique. Ça ce sont les décors extérieurs, en intérieurs ça varie, mais globalement on se retrouve face à des choses complètement surchargées, indécentes comme pas possible, bling-bling et too much à mort. Et ça rend super bien.
Un monde aussi exubérant que le reste du film.

Et puis vient la bande son, probablement LE gros morceau du film.
Pour être clair, Tokyo Tribe est un film qui baigne de bout en bout dans le rap. Mais vraiment, de BOUT EN BOUT. C'est à dire que quasiment non-stop, du début à la fin, on a des samples, du beat et des raps. Énormément de dialogues sont rappés, pour ne pas dire une majorité, sans pour autant qu'on tombe dans la comédie musicale.
Pour info, le film n'est absolument pas un film sur le rap. Si tout le design des lieux, les personnages, et la bande son sont axés rap gangsta, le scénario en lui même est une guerre de gangs. Rien à voir avec la musique, à peine évoquée dans le film au détour d'une phrase (rapée la phrase, faut pas déconner merde ).
Et cette bande son va encore plus diviser que le reste. La caméra est déjà épileptique, mais alors là c'est l'hallu totale. Dans un précédent message je parlais de salle qui vibrait, littéralement. Maintenant vous comprenez pourquoi, on se prend du rap à fond les ballons dans la tronche continuellement. Et ça fontionne, ça fonctionne à mort.
Les personnages rapent face à la caméra pour un oui où pour un non, quand ils ne rapent pas la musique est encore là, tout le film est rythmé par la bande son. Tout est ultra badass, tout est ultra too much, tout est archi dynamique, tout est HYPER con, mais tout est extrêmement bien foutu.
Si on adhère au délire, si on arrive à rentrer dedans, et si on a une bonne installation sonore, c'est le pied total. Et pourtant j'en ai rien à foutre du rap, j'y connais rien, j'en écoute jamais. Mais là ça fonctionne à merveille.

Mais... mais alors... mais alors le scénario dans tout ça ?
Mais putain les gars on s'en branle ! Y'a de la baston, des battle de rap à la con, et des meufs PUTAIN DE TROP BONNES BORDEL!
Ouai, parce qu'il y a du bon plan nichon aussi ! Et mis à part deux où trois moches qui le sont juste parce que leurs personnages sont fait pour ça, toutes, et je dis bien TOUTES les autres filles apparaissant dans le film ont des corps de déesses. Hallucinant, Sono est allé faire une pèche à la bombasse, même les figurantes sont baisables à l'infini.
Le truc se veut grand public (enfin je suppose ), mais y'a des nichons, c'est super violent, et c'est ULTRA vulgaire.

Donc au delà des meufs et du rap, ça se bastonne pour des question de contrôle mafieux, forcément. Le grand méchant est joué par Riki Takeuchi qui n'a jamais autant cabotiné de toute sa carrière ! Vous pensez qu'il avait déjà tout donné niveau cabotinage dans pas mal d'autres films ? Ben non, là il se surpasse. Il passe la moitié du film les yeux révulsés, à tenir un gros gode qu'il masturbe compulsivement comme si c'était sa bite et à pousser des grognements orgasmiques en le faisant.
Les bastons en elle même sont pour la plupart super bien chorégraphiées. Tout particulièrement celles impliquant deux personnages (un frère et une soeur, je ne vous en dit pas plus, ils apparaissent très vite dans le film). Sono a précisé qu'aucun doubleur ni cascadeur n'avait été utilisé pour les scènes d'action du film, ce sont bien les acteurs qui font tout eux même. Et sérieusement, ces deux acteurs là, mais bordel ils sont impressionnants ! C'est hyper stylish, les deux virevoltent et tourbillonnent dans tout les sens. Et étonnamment, la caméra au poing arrive parfaitement à mettre ça en valeur. Du coup les bastons, qui sont nombreuses mais pas non plus omniprésentes, sont particulièrement jouissives !

Bon écoutez, là je me perds... Que dire de plus ? Le film a beau être archi creux, y'a tellement à en dire.
Je vais arrêter là. J'ai simplement hâte de voir comment il va être reçu ici. Je suis persuadé qu'il va être globalement assez mal reçu en fait.
Hyper épileptique (encore plus que Hazard), hyper sonore, hyper con et vulgos, et en plus de ça hyper particulier. Dans le genre, je n'avais réellement jamais vu ça. Les idées d'un film ultra grand public appliquées avec des méthodes et une forme carrément uniques et ultra personnelle.
Ça suite le Sono Sion dans toute sa forme sans avoir besoin de fond, c'est de la jouissance pure, c'est épuisant dans le bon sens du terme. Tout les personnages sont tarés, les décors sont tarés, le rythme est taré de chez taré, Riki Takeuchi est en roue libre totale, complètement déchainé, les meufs sont toutes des putain de goddess... Ça déboîte sévère quoi.

Dernière info, les plans séquence paraissent calculés et répétés au millimètre, mais en fait pas du tout. Sono a laissé énormément de libertés aux acteurs. Pendant les passages rapés, surtout en bande, y'avait aucune indication, les acteurs faisaient la mise en scène et la caméra s'adaptait. Et pourtant ça parait répété à mort. Dans d'autres scènes, y'a eu quelques directes (des actions que les acteurs devaient faire), mais rien de plus. Seules les scènes de combat ont été réellement répétées.
D'ailleurs quand je parle d'acteurs, c'est vrai pour une partie des personnages, mais pas pour d'autres. Il y a énormément de non-acteurs dedans, la plupart sont en fait des rappeurs, des vrais, qui n'avaient que cette activité jusque là.

Bon, voilà voilà. Faites péter les baffles et l'écran HD, et regardez moi ça dès que vous le pouvez. Détestez où adorez, mais en tout cas faut au moins essayer, surtout quand on s'intéresse à la filmo de Sono.
Un pur OVNI dans sa propre filmo, fallait le faire.

Ah et au passage Shota Sometani empeste la classe et la coolitude dedans alors qu'on ne le voit que très peu, qu'il a un rôle très secondaire (c'est juste le narrateur), que c'est de très loin le personnage le plus sobre de tous, et qu'il rap sous Valium.

Etonnant que tu le compares avec Hazard ! Mais ça donne envie à crever

A part le rap

Putain non ça ne fait que rajouter à ma gaule moi surtout du rap utilisé par Sono quoi

Justement, le rap non stop c'est l'essence même du film !
C'est un putain de gros délire. Mais c'est certain qui si on entre pas dedans, le film est finalement hyper hermétique. Tu te retrouve très vite éjecté du truc je pense.
Pour une oeuvre qui vise un public plutôt large, c'est ultra paradoxal. En fait c'est limite un private movie.

Sinon Master, j'insiste, mais quand je le compare à Hazard c'est uniquement dans sa forme, dans la mise en scène surexcitée et ses flots de paroles discontinu pendant pas mal de scènes.
Sauf que là les paroles sont rapées et que la mise en scène est encore plus tendue que dans Hazard. Ceux qui ont trouvé ce dernier épuisant vont carrément mourir d'épuisement au bout de 15 minutes devant celui-là.

Y'a pas mal de meufs qui rapent aussi tiens. Dont une beatboxeuse dans une scène vraiment marrante tellement c'est con, mais j'en dis pas plus. La salle a éclatée de rire.

sadako Oui je vois mais même niveau mise en scène je pensais que ça se rapprocherait plus d'un Why Don't You Play in Hell? par exemple, vu le style.

C'est un mix des deux en fait, on retrouve aussi un peu de Noriko, mais la quantité de plans séquences et la façon qu'a la caméra de pivoter et de se balader partout rappel vraiment Hazard avant tout les autres je trouve.

Avec des punks j'aurai préféré moi