Bonsoir à tous! , je me remets à la critique de films avec ce film allemand méconnu, très bonne adaptation d'une des meilleures nouvelles de Lovecraft, la voici:

Il s'agit d'un film mélangeant l'horreur, la science-fiction, et le policier

Avec notamment Paul Dorsch, Jürgen Heimüller, Ingo Heise, du beau monde quoi

Lovecraft est un auteur que j'adore. Et par chance, les deux nouvelles que je préfère dans son oeuvre ont donnés naissances aux deux meilleures films sur son univers ("Le cauchemar d'Innsmouth" et " La Couleur tombée du Ciel", respectivement adapté avec les films "Dagon" et "Die Farbe), comme Poe, je trouve que c'est un auteur qui a trouvé sa prose, à la fois belle et complexe. Je reconnais à la fois Lovecraft et Poe comme des légendes littéraires, de par leurs compétences certainement, mais peut-être que c'est juste mon cerveau de simple d'esprit qui m'empêche d'embrasser pleinement l'ampleur de leur travail. Mais peu importe, ils ont mon acquis mon respect éternel pour leur contribution à l'élévation du genre littéraire et leur style inimitable.

Bref, revenons au film en question, j'avais entendu beaucoup de bien de ce film allemand à petit budget, qui adapte le livre "The Colour Out of Space". Mon expérience cinématographique des adaptations de Lovecraft m'a appris qu'il y a deux manières d'en tirer des bons films, il y a les films qui vont plus du côté "adaptation", qui respectent l'ambiance du livre, comme l'a brillament fait Carpenter avec l'Antre de la folie, ainsi que le récent "L'appel de Cthulhu" un film muet en noir et blanc à très petit budget, que je vous recommande fortement, et puis il y a les films à la Stuart Gordon: From Beyond, la série des Re-Animator, ainsi que Dagon qui est pour moi LE meilleur film sur un bouquin de Lovecraft.

Ce film en question, est en revanche pour moi la meilleure ADAPTATION de Lovecraft, le livre est un écrit sur une histoire de monstruosités indescriptibles d'autres mondes - à la fois donc un film de sci-fi et un film d'horreur dans un sens plus général. Pour les néophytes du bonhomme, je dirais qu'une simple lecture d'un bref résumé de l'histoire courte originale confirme que l'adaptation cinématographique est surtout fidèle, mais de toute évidence doit poinçonner un peu pour développer l'histoire à un format convenable pour un film.

Attention maintenant, risque de

Petit résumé du synopsis:

Jonathan Davis (Ingo Heise), d'Arkham, au Massachusetts (un lieu récurrent de Lovecraft), enquête sur la disparition de son père (Ralf Lichtenberg) . Cette enquête le mène sur le chemin de l'Allemagne, où il rencontre Armin Pierske (Michael Kausch), qui reconnaît une photo du père de Jonathan ... une ancienne photo ou il est en uniforme de soldat. Armin commence à lui raconter l'histoire de « la couleur », ce phénomène qui s'est produit en campagne après la chute d'une météorite. Il semblerait que cette météorite contenait un élément radioactif qui causait d'étranges phénomènes, en autres donner une teinte grisâtre au paysage de la région, tripler la taille des fruits, des insectes et des petits animaux. Enfin, les êtres humains exposés restaient dans un état catatonique, presque fous , et une fois que cela se produisait, il n'y avait pas de rédemption pour eux .

Fin des

Le film se déroule dans une harmonie assez impressionante avec la nouvelle dont il est tiré, je ne connais pas le réalisateur mais c'est certainement un lecteur assidu de Lovecraft. L'adaptation n'est pas spécialement virtuose, elle est très classique, mais pas dans un sens nuisible, plutôt dans un sens respectueux de l'oeuvre . Comme pour l'oeuvre littéraire, le récit se déroule un morceau à la fois , comme tout bon film de mystère devrait être fait, selon moi. Oui car, malgré la présence d'horreur et de science-fiction , dans sa base, il reste un film dont le fil conducteur est basé sur une énigme, et toute l'ambiance du métrage en découlera.

Tourné en noir et blanc , il rappelle le monde morne et mystique du film noir des années 50 , genre le plus populaire dans la première moitié du 20e siècle. Ce choix délibéré du noir et blanc n'était pas évident pour moi tout de suite, bon, on peut supposer que le choix d'une teinte sans couleurs est la pour rappeler visuellement l'aspect tout à fait unique de " la couleur ", bien décidée à faire des ravages à travers le pays . On pense de suite à façon de contourner une tâche impossible, à savoir la création d' une toute «nouvelle» couleur, en effet la "couleur" en question est une forme de vie qui n'existe pas dans le spectre de la lumière visible. En fait, elle fait bien une apparition, et il s'agit du reste du seul objet à être colorisé - artificiellement certes- de tout le film, ce qui donne vraiment un aspect très naturel à l'ensemble. Finalement, on peut dire je pense, que les cinéastes ont choisi une palette en noir et blanc pour donner un cachet étrange et presque onirique à la photo. Et cela fonctionne bien, rappelant du coup par certains aspects Le Cabinet du Docteur Cagliari, sans trop s'en approcher toutefois.

Certes , Die Farbe ne m'a pas capté au premier abord. Je me suis intéressé à l'histoire , mais pas investi comme je l'aurais souhaité. Un gros bémol que je peux formuler d'ailleurs, le jeu d'acteur qui n'est pas toujours au top, en particulier les scènes dans lesquelles nos personnages parlaient l'anglais (l'allemand est la langue dominante du film) honnêtement, on sent qu'on à affaire à des allemands, même si les personnages sont censés être américains, dommage car ça casse l'immersion, mais il s'agit de quelques scènes minoritaires, je pinaille vraiment. Et il y a comme un sentiment de perte de repères qui peut être désagréable pour certains (pas pour moi je dois le dire), comme mentionné précédemment , chaque couche du récit a été clairement séparée de la précédente, pour révéler un nouveau développement de l'intrigue, et je me suis retrouvé très intrigué devant ce mode opératoire, mais ma foi c'est un parti-pris qui mérite d'être mentionné.

Si j'avais un mot pour décrire Die Farbe, il serait "ambitieux". Le cinéaste n'avait manifestement pas un budget très important , mais il parvient à en tirer un maximum, pour nous livrer un récit tentaculaire halluciné, à la portée impressionante. Et peu importe le rythme lent, les effets spéciaux fauchés, et le manque d'acteur charismatique, il y a vraiment un très bon travail de fond, comparable à ce que l'on peut voir dans les théâtres modernes , et parce qu'elles sont particulièrement bien placés tout au long du scénario, le fractures dans la narration n'en sont que plus mémorables. La direction de Huan Vu (Oui, c'est un asiatique allemand ) Est bien assurée , et vire même parfois au génial.

En somme, les lecteurs de Lovecraft feraient bien de se jeter sur ce film au plus vite, ainsi que tous les fans de film noir, d'expressionnisme allemand, de science-fiction, et des classiques d'horreur, je pense qu'on tient la non pas le meilleur film de l'univers Lovecraftien, mais la meilleure adaptation sans aucun doute.

Sacré Schwitz et ses critiques à rallonge

En tout cas ça donne envie.

C'est normal