Réalisé par Billy Wilder
Avec : Fred MacMurray, Barbara Stanwyck, Edward G. Robinson
Durant 1h40
Datant de l'an de grâce 1944
Titre original : Double Indemnity

Synopsis : Walter Neff, un employé d'une compagnie d'assurances, tombe amoureux de sa cliente et échafaude avec elle un plan pour supprimer le mari encombrant et ainsi partager avec elle l'assurance-vie de ce dernier.

Mon avis
Je l'aime bien Wilder, il fait des films très sympas. Je veux dire, honnêtement, que peut-on reprocher à ce film ? Sa maîtrise du suspens alors qu'on sait ce qui va se passer depuis les premières minutes (le film commence par la fin) ? certainement pas. Un scénario très bien écrit ? certainement pas. Des acteurs très bons ? certainement pas. Une mise en scène de haute volée ? certainement pas. Bon alors si on cherche bien, je dirai que la frange c'est pas mon truc, enfin pas sur Barbara Stanwyck, mais sinon à part ça…
Je veux dire on a un film qui contrairement aux films avec Bogart (qui eux donnaient envie d'être détective privé) donne envie d'être assureur, c'est quand même la méchante classe de réussir à donner envie d'être assureur qui doit être un métier complètement merdique et chiant.
J'aime aussi beaucoup l'ambiance, surtout à la fin, ils sont dans la maison, une fenêtre est ouverte, ils sont dans le noir, on entend la radio des voisins, c'est juste magnifique. Ceci correspond tout à fait à une idée que je pouvais me faire d'une soirée d'été dans les années 30-40 dans une villa cossue.
Tous les ingrédients du film noir sont là et parfaitement maîtrisés. Du coup on a ce qu'on pourrait appeler un putain de bon film, un pur divertissement.
Néanmoins ce n'est pas mon film noir préféré, j'ai plus vibré devant Laura par exemple ou bien les Hawks comme The big sleep.

Bon, à quand la Garçonnière ?

Je sais pas, mais je l'ai sous le coude.

C'est un peu un des fondateurs du film noir d'un côté

" Sa maîtrise du suspens alors qu'on sait ce qui va se passer depuis les premières minutes"

C'est ce qui m'a buffé dans ce film. Je me demandais comment Wilder allait pouvoir nous intéresser (enfin plutôt à m'intéresser) à cette intrigue.

Je viens de le voir, j'étais assez confiant dès les premières minutes.
"c'est quand même la [...] classe de réussir à donner envie d'être assureur qui doit être un métier [...] chiant."
Exactement. Superbe ambiance, superbe photo, mise en scène intelligente, Robinson extra.

J'espère en voir d'autres aussi bons. J'avais commencé Laura, le DVD a sauté je pense au moment où l'intrigue prenait un tournant intéressant, mais ça me plaisait pas mal, moins que Double Indemnity au niveau de l'ambiance mais on verra.

Après avoir vu ce petit bijou et avoir été marqué par l'intelligence de l'écriture des dialogues comme souvent pour les "vieux films".

J'ai pris la peine de revisionné une partie du film et d'écrire un des dialogue.C'est Brillant.

Ce passage ce situe 46minutes du film,l'échange est joué d'un coté par E.G Robinson(Keyes) et Fred MacMurray(Neff).

Nerf-Tu es entré dans mon bureau vers 15h

Salut, Keyes

K.-Norton m'a montré les chiffres de vente.c'est encore toi le meilleur félicitations.

N.-Merci.
Je t'offre un coup à boire?

k.-Et moi, une baisse de salaire?

N.-je ris maintenant?

k -j'ai parlé à Norton.
-j'ai trop de travail.
-je deviens nerveux.
-Je ne dors plus.

-Veux-tu être mon assisant?

N.-Moi? pourquoi moi?

k.-Je crois que tu feras l'affaire.

N.-Tu parles! je suis courtier!

K.-OuiUn colporteur,un camelot, un baratineur!
-tu peux faire mieux.

n.-Il n'y a pas mieux.

k.-Vous ne faites que sonner aux portes et sortir votre baratin.
-Ce sont les 50 dollars qui t'embêtent.

N.-Normal, non?

K.-Ce travail demande de l'intelligence et de l'intégrité.
-Il faut plus de tripes qu'à 50 courtiers.

N.-Je ne veux pas être cloué à un bureau.

K.-Un bureau, C'est tout ce que tu vois? Une chaise où on fout ses fesses de 9h à 17h.
de la paperasse,5 crayons bien taillés et un bloc pour les calculs a griffonner?.

-Je ne vois pas ça ainsi.Un inspecteur est un chirurgien,ce bureau,une table d'opèration, et ces crayons,des scalpers.
Ces feuilles ne sont pas de simples demande d'indemnité. Elle sont vivantes,bourrées de tradédies,d'espoirs et de rêves malhonnêtes.
-Un inspecteur est un médecin,un limier et...

Le téléphone sonne: Oui? une seconde je vous le passe.
Il reprend son monologue : Un inspecteur est un flic,un juge,un jury et un confesseur.Tout à la fois.

-Et tu préfères utiliser ton doigt pour sonner, plutôt que ton cerveau, pour 50 dollars de plus?

Une bonne femme au téléphone pour toi.

N. il raccroche le téléphone: Excusez moi

K. -C'est une affaire conclue ou pas?
ou ça ne me regarde pas?

N. -C'est une cliente...

k. -Margie. je parie qu'elle picole sec.
Pourquoi tu ne te maries pas?

N. -Et toi?

k. -J'ai failli le faire il y a longtemps.

N. -je dois aller voir un client.

K. -il continue: Nous avions même choisi l'église.
Elle avait une robe en satin, à volants.Et j'allais acheter la bague.
Quand mon petit homme s'est réveillé.

N. -alors tu as mené ton enquête?

K. -yeah, j'en ai découvert de belles!
Elle se teignait les cheveux, il y avait un fou dans sa famille et elle avait déjà été mariée avec un joueur de billard.
Quand à son frère...

N. -Je vois le tableau bonne famille, quoi!

k. -Bon, d'accord. qu'est ce que je dis à Norton pour ce boulot?

N. -Je n'en veux pas.Merci quand même.

K. -Comme tu veux mais dis toi ceci:
Je ne t'ai pas choisi pour ton inteliligence,mais parce que je te croyais moins bête que tes collègues.
-J'ai eu tort. Tu n'es pazs plus malin.Seulement un peu plus grand.

C'est Raymond Chandler qui a signé les dialogues du film, en effet formidables.

Je suis pas fan de Wilder aussi bien dans la comédie (Certains l'aiment chaud, 7 ans de réflexion, sympathiques mais trop graveleux et finalement assez convenus) que dans une tonalité plus grave : son Sunset Boulevard m'a plus ennuyé qu'autre chose.

Et pourtant, taper dans le film noir, c'est déjà me prendre par les sentiments : j'aime le nihilisme décharné du genre, ces univers glauques et poisseux qui se referment comme des chausses-trappes sur leurs personnages. Et le faire encore avec la virtuosité de Double Indemnity, je suis conquis.

Pourtant, Double Indemnity a tout du film prototypique : partout, c'est la signature du noir, dans une mise en scène criblée de jeux de lumière et d'ombres menaçantes, dans cette palanquée de dialogues cyniques finement écrits, dans ces ambiguïtés morales dévoilées autour de relations manipulatrices et dominatrices. Oui, mais tout est d'une intelligence, d'une fluidité et d'une efficacité exemplaires, façon Grand Chantage de MacKendrick, Lancaster en moins.

Le mythe de la femme fatale nourrit encore le cinéma contemporain, à y voir le Gone Girl de Fincher. Mais qui pourra se targuer de l'avoir développé avec la subtilité de Billy Wilder ? Verhoeven, peut-être ? Et encore, Basic Instinct brille moins par sa discrétion que sa frontalité.
Le plus impressionnant ici, c'est la façon dont le cinéaste parvient à feinter le suspense après l'avoir éludé complètement en début de film. Le crescendo est si rondement mené qu'à la manière d'un De Palma, avant l'heure, Wilder se joue de son spectateur pendant 1h30, sans donner de signes de fatigue.

Double Indemnity, au delà de son constat désespérant et assez couillu sur le rêve américain, réduit ici au strict appât du gain, est surtout l'essence même du film noir, la synthèse perfectionniste (trop ? c'est peut-être le bémol) de cette tendance vilain Petit canard d'un Hollywood classique alors extrêmement codifié.

Je poursuis ma petite excursion dans le film noir avec l'une des œuvres phares du genre : Assurance sur la mort. De Billy Wilder, je n'avais vu que Boulevard du Crépuscule, qui m'avait déjà bien plu. Mais j'ai encore plus aimé celui-ci. Comme l'a dit reso, ce qui est impressionnant c'est qu'il y a un suspens haletant du début à la fin, alors qu'on connaît la fin dès le début (ou presque). D'ailleurs le film m'a beaucoup fait penser à un Hitchcock dans sa gestion du suspens, je pense que si ce cher Alfred avait eu la même histoire sous la main il aurait fait un film assez proche de la version de Wilder. Du coup évidemment ça me plait, parce que c'est extrêmement bien écrit, que le rythme est super maîtrisé, que les personnages ont de la consistance et que la mise en scène est très belle... Pas grand chose à redire en fait, c'est un film génial, probablement l'un des meilleurs films noirs.

Voilà un putain de film noir, qui reprend tous les codes inhérents au genre et les sublime de manière assez excellente !

C’est assez génialement écrit, l’un de ces films au scénario parfait sans doute, où pas une seule scène, pas une seule ligne de dialogue n’est superflue, tout est fluide et dirigé d’une main de maître, avec des échanges souvent assez mémorables et des personnages forts, que ce soit le personnage principal, moralement très douteux mais qui parvient vite à passionner pour sa quête, Barbara Stanwyck qui est absolument sublimée à l’écran, on comprend vite que les intentions du personnage sont troubles mais il y a un tel magnétisme qui s’en dégage… et Edward Robinson en enquêteur surdoué et obstiné, j’aime pas la tête de cet acteur mais il est tellement parfait pour ce genre de rôle !

C’est passionnant parce qu’il y a des enjeux, on a envie que le plan des personnages, aussi horrible qu’il soit, réussisse, qu’ils échappent aux mailles du filet, et ce même en connaissant la fin qui est révélée dès les premières minutes. Et justement, même en otant tout mystère quand au sort des personnages, Wilder crée un putain de suspense qui transperce chaque scène, il y a une vraie maîtrise dans sa réalisation, très sobre au demeurant mais ô combien efficace. Sans compter que ce récit a une vraie puissance tragique dont on saisit progressivement l’ampleur, les deux dernières scènes (celle dans le “passé” et celle dans le “présent”) sont à ce titre assez magnifiques.

Ça se classe vraiment dans les meilleurs films noirs que j’ai pu voir. Autant j’ai préféré Sunset Blvd au niveau thématique, autant celui-ci m’a au moins autant passionné !

Go Le Gouffre aux chimères et Le Poison maintenant !

Ils ont en effet l'air très bon ! Faut que je me bouge le cul pour Wilder, j'en ai vu 3 en six ans et je les ai tous les trois adorés

Bah moi j'en ai vu cinq et j'ai adoré les cinq aussi.
Mon préféré c'est Le Gouffre aux chimères pour le moment !

Celui-là, il est dans mon top 5 des meilleurs films noirs de tous les temps. Intrigue, réalisation, acteurs. Tout est juste parfait dans ce film et dans ce qu'on recherche du genre

Non il a quand même un défaut, et il est de taille : la frange de Barbara Stanwyck.

Le 18 mai 2016 à 22:55:04 Melaine a écrit :
Non il a quand même un défaut, et il est de taille : la frange de Barbara Stanwyck.

La beauté de ses jambes efface ce léger défaut

OSEf des jambes.