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Sujet : Concours d'écriture n°9

News culture
La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume - la révolution simienne est en marche !
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albericus albericus
MP
Niveau 10
12 mai 2010 à 09:59:31

Texte 1 :La nuit de l'Ange

La ruche s’étendait à ses pieds, emplissait l’horizon par ses hauts bâtiments, agressait la rétine par ses jeux lumières. Sous ses yeux, la cité bourdonnait du bruit d’une masse mouvante et terne. Des milliards de vies indifférentes à la galaxie et aux manigances des dieux. Des milliards de vies confortées dans leur quotidien monotone. Des milliards d’individus anonymes qui ne se distingueraient jamais, attendant sagement la Mort. Il donnerait un sens à ces vies. Il allait changer les choses. Il allait apporter sa foi sur ce monde, et ses habitants l’embrasseront ou périront dans les flammes…
Il chercha le ciel, à travers les nuages de pollutions, ne distingua rien.
<<Bientôt>> se dit-il. <<Bientôt les cieux auront la couleur du sang…>>
Sur ces pensées, il s’éloigna de la verrière et s’en alla vers la salle d’audience d’un pas lourd, sa cape volant derrière lui.

      • ***********************

Par expérience, Astor savait que la fonction de gouverneur poussait soit à la mélancolie soit à la mégalomanie. Mais concernant le gouverneur Sarius Cinnavar, aucune de ces tares n’étaient présentes. Il était maigre, petit et habillé complètement de blanc. Alors qu’il approchait de son trône tout en angles et en serviteurs de combat en bronze ressemblant à des soldats de plomb, Sarius l’examina de haut en bas, la mine inquiète et vaguement désapprobatrice. Rapetissé par les symboles héraldiques de sa famille placés derrière lui, il semblait tous sauf autoritaire.
Le gouverneur Cinnavar l’accueillit d’un soupir, sans bouger de son trône :
- Quelles sont les nouvelles, Astor ?
- Mauvaises, j’en ai bien peur… Répondit l’autre. Comme prévu, il fait route pour venir vous trouvez, et avec lui une flotte conséquente.
Sarius soupira encore une fois, puis demanda :
- Vous êtes sûr de ses intensions ? Je refuse de croire que mon vieil ami ferait une telle chose!
- C’est une expédition punitive. Il va venir dans votre palais, armé… (Astor s’approcha du trône, passa derrière lui, et se mit à chuchoter au creux de l’oreille du seigneur) Il vous brisera, détruira votre corps puis votre esprit... Il vous fera perdre toute dignité, tout honneur… (Le gouverneur frissonnait à chacun de ses mots) Il vous fera endurer les pires tortures. Et après… Il vous abattra comme un chien, car vous ne serez guère plus qu’une bête à ses yeux…
- Non ! Je ne le laisserai pas ternir mon nom ! Je ne le laisserais pas l’honneur de la famille Cinnavar être bafoué par un bâtard sans nom! Hurla Sarius en frappant son accoudoir du poing. Tu va te préparer et faire ce qu’il faut.
- Il ne quittera jamais ce palais vivant. Promit Astor en s’inclinant avant de tourner les talons et de quitter la pièce. <<Tout ce passe comme prévu>> pensa-t-il en souriant.

      • ***********************

La ruche était calme sous les pluies acides. Le ciel avait son habituelle teinte grisâtre, mais des éclairs le zébraient cette fois-ci. Les usines tournaient à plein régime, mais la foule était absente. Les vagues grisonnantes d’hommes et de femmes qui affluaient et refluaient dans les rues avaient disparues. <<Les fous… Ils ne savent pas ce qui les attendent !>>. Un bout de la voute céleste sembla se décrocher, et un thunderhawk blanc aux ailes peintes en d’un rouge carmin fendit les nuages, immédiatement Astor reconnut le symbole sur le sas. Il était là… Il activa son micro-vox, donna ses instructions tout en rejoignant la salle d’audience. Le gouverneur était là, assis sur son trône, comme à l’accoutumée.
- Il est arrivé, n’est-ce-pas ? Demanda-t-il.
Pour toute réponse l’Astartes hocha la tête.
- Tout est prêt ?
- Remettriez-vous en doute mes compétences ? Grinça Astor, à bout de patience.
- Non, mon ami, non. Rétorqua Cinnavar, la voix légèrement tremblante.
- Bien ! Je vais dire au capitaine Romilly de mettre ses hommes en position.
Il ne s’inclina pas et quitta la pièce, laissant le gouverneur perdu dans ses pensées…

      • ***********************

Le thunderhawk se posa sur la plateforme d’atterrissage qui bordait le palais du seigneur gouverneur. C’était une large plateforme, ronde et sans décoration, de nombreuses balises l’entouraient, clignotant sous la pluie. La rampe de l’aéronef s’abaissa lentement et des soldats en sortir, le fusil passé à l’épaule. Enfin, l’inquisiteur apparut. L’inquisiteur Ephrem était un homme à la silhouette svelte et au visage buriné. Vêtu d’un élégant ensemble écarlate et blanc, il passait facilement pour une personnalité des hautes spires mais le fourreau passé autour de sa taille était un brusque rappel de sa fonction. Des serviteurs de maintenance s’attelèrent à leurs tâches respectives et un serviteur s’approcha de l’inquisiteur.
- Le seigneur gouverneur vous attend, veuillez me suivre je vous prie. Annonça la machine d’une voix monotone.
Ephrem acquiesça et suivit sans un mot l’être mécanisé, qui glissait sur ses chenilles. Dans les couloirs, il croisa un homme emmitouflé dans une large cape, et goûta sa présence astrale sans vraiment le vouloir. Il frémit devant son saveur, elle était sombre et teinté d’horreur. Le psyker se retourna mais la personne avait déjà disparut.
Il entra dans la salle à la suite de son guide. Sarius était là, assis sur un trône, entouré de serviteurs de combat. Il sourit, son ami n’avait pas changé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. L’inquisiteur s’avança et ouvrit les bras :

- Sarius, vieux bougre ! Comment… Commença Ephrem avant que son ami ne le fasse taire.
Le gouverneur Cinnavar leva la main et ses gardes du corps pointèrent leurs armes vers le nouveau venu :
- Que… ? Demanda celui-ci.
- Ne joue pas à ce jeu avec moi ! Je sais pourquoi tu es là ! Tu croyais que j’allai te laisser me tuer sans rien faire ?! Tu croyais que j’allai te laisser réduire à néant tout ce que ma famille a accompli ?! Tu croyais que j’allai te laisser piétiner mon honneur ?! Et bien non ! C’est toi qui va mourir, c’est toi que l’on oubliera ! Hurla Cinnavar.
Ephrem en resta ébahit. Il s’avança lentement, cherchant à percer l’esprit de son camarade. Il huma l’air et se qu’il en tira le glaça d’horreur. La présence astrale de tout à l’heure était de nouveau présente ici, mais il la reconnut pour ce qu’elle était : la marque de la corruption ! La marque des puissances de la Déchéance ! La marque du Chaos…
- Non, pas toi… Souffla-t-il en portant la main au pommeau de son épée.
Les machines de combat furent plus rapides et les armes hurlèrent. L’inquisiteur s’effondra lentement. Dans un cracha de sang, il murmura une dernière chose :
- Il te manipule…

      • ***********************

Astor se tenait entre la large passerelle qui menait au palais et le site d’atterrissage, enrobé d’une longue cape donc la capuche était rabattue sur son visage. Il savoura la pluie, qui donnait aux événements un cadre dramatique Son micro-vox grésilla :
- En position. Annonça la voix.
- Bien, allez-y. Dit-t-il calmement.
Les techniciens qui grouillaient au milieu des serviteurs s’arrêtèrent. Ils plongèrent les mains dans leurs cachettes de fortune, et en sortirent des fusils. Les tirs partirent presque instantanément, fauchant les troupes de choc en pleines conversations. La riposte fut faible mais quelques rebelles perdirent la vie. Les « techniciens » s’engouffrèrent dans le transport. L’une des troupes de choc encore en vie rampa vers l’énorme silhouette qui se tenait là, immobile. Elle s’avança lentement vers lui, et le domina de toute sa hauteur. La cape laissait entrevoir l’épaulière de l’armure énergétique et les yeux du soldat s’écarquillèrent quand il reconnut le symbole. Une hydre a trois têtes, se dardant vers lui, leurs yeux de rubis semblant rire de sa faiblesse. Il les entendaient encore rire quand une botte de céramite lui écrasa le crâne. Bientôt des détonations résonnèrent. Pour Astor, elles avaient des allures de victoire…

albericus albericus
MP
Niveau 10
12 mai 2010 à 10:00:09

Texte 1 (suite) : La nuit de l'Ange

Gerald sirotait son café tout en regardant sa femme s’affairer en cuisine. Une odeur de viande régnait dans le logis, et il huma l’air, appréciateur. Perdu dans ses pensées, il se balança un peu trop sur sa chaise et finis étalé sur le dos. Il se releva en ignorant les pouffements de Kaya, et se dirigea vers elle. Il l’entoura de ses bras, caressa le ventre qu’il savait porteur d’une nouvelle vie. Il se plongea dans les cheveux couleur caramel de sa bien-aimée, sentit son parfum enivrant. Il baisa sa nuque, et posa sa tête sur son épaule :
- Le repas n’est pas encore prêt. Lui annonça-t-elle.
Il rit. La journée tirait vers sa fin et la nuit était tombée. Demain serait un autre jour ressemblant à hier, mais la monotonie de sa vie ne le dérangeais nullement, il l’avait à ses côtés, et chaque soir ce rituel recommençait. Sa vie le satisfaisait, il n’aurait rien demandé de plus. Un hurlement de terreur mis fin à ce doux instant d’intimité. La porte s’ouvrit à la volée, et la maigre silhouette de Freon en uniforme se dessina dans l’encadrement. Il était pâle et flottait dans sa vareuse, ce qui lui donnait plus l’allure peu glorieuse d’un ivrogne que d’un fier soldat. Quelque chose illumina la nuit, et son visage fut éclairé par une lueur orangée. Il était écorché en de nombreux endroits.
- Il faut fuir ! Le gouverneur est devenu fou et a attiré l’ire de l’Imperium sur nous ! Ils massacrent tout le monde ! Hurla le soldat.
Pour Gerald, Freon était un voisin et un ami, sans pour autant qu’ils se connaissent vraiment. Il avait toujours était discret et renfermé, mais c’était montré amicale envers le couple. C’était la première fois depuis 5 ans qu’il le connaissait qu’il avait son fusil chargé et prêt tirer.
- Vite ! Répéta-t-il en jetant un coup d’œil inquiet dans la rue.

La détresse dans sa voix tira Gerald et Kaya de leur torpeur, et ils s’engouffrèrent dans la rue à sa suite. Ils découvrirent avec horreur que la ville était en proie à la dévastation. Des flammes montaient des bâtiments et venaient lécher le ciel, lui donnant une teinte orangée. Par delà le brasier, l’ouvrier vit une silhouette planer dans le ciel, deux longues ailes battant régulièrement dans son dos. Il se rappela une histoire qu’il avait lue étant petit, celle du père d’un des chapitres de l’Adeptus Astartes, Sanguinius. Mais ça ne pouvait être lui, il était mort des mains de l’architraitre il y avait des millénaires de cela. Il serra les dents devant ce triste spectacle, fit de son mieux pour occulter les pleurs de sa femme.
Ils suivirent Freon à travers les rues sinueuses de la ruche, évitant le plus possible les grandes artères. Ils étaient tombés à de nombreuses reprises sur des combats rangés, des bandes de soldats armés ou encore de pillards qui profitaient de la cohue pour assouvir leurs bas instincts. Mais pas une fois ils ne furent attaqués. Au détour d’un angle, le Garde s’arrêta et vérifia si la route était libre. Il poussa un long soupir et leur fit signe d’avancer. Un groupe se tenait là, à la lueur des brasiers. C’était un mélange hétéroclite de soldats et d’habitants.
Le garde du corps improvisé délaissa le couple pour aller aux nouvelles. Au fur et à mesure que son interlocuteur lui dépeignait la situation, Freon fronçait les sourcils ou marmonnait un juron. Une fois le rapport achevé, il prit Gerald à l’écart :
- Ecoute, ce n’est pas bon. La cité est tombée, la basse-ruche est détruite, comme de nombreux quartiers. Les communications sont coupées, et même, elles ne serviraient à rien, ils tuent hommes, femmes et enfants sans distinction. Il va falloir que vous quittiez la ville…
- Mais qui sont-ils ?! Hurla Gerald, à bout de nerfs.
- Ce sont les soldats de l’Inquisition. Et on dit qu’un ange a fait le déplacement pour venir les aider dans leur purge. Je n’en sais pas plus. Lâcha sombrement son voisin.
- Que va-t-on faire ?
- Nous allons quitter la ville, en groupe nos chances de survies sont plus élevées. Mais pour l’instant, il faut vous reposer et souffler, ils ont des vivres à ne plus savoir qu’en faire.
Et sur ce, il partit faire le guet. Gerald s’en alla trouver Kaya, qui s’était blotti contre un mur. Il lui tut ce que Freon venait de lui dire, il ne devait pas l’inquiéter. Il l’embrasa et la pris dans ses bras, pour plonger dans un lourd sommeil, réconforter par la présence de sa femme.
Il émergea lentement de sa torpeur, ouvrit un œil puis l’autre. Il faisait toujours nuit, et à son grand dam l’odeur de cendres flottait toujours dans l’air. Le groupe était rassemblé autour d’une personne et lorsqu’il arriva, la réunion semblait finie.
- Que ce passe-t-il ? Demanda-t-il entre deux bâillements.
- On bouge. Et je pars en premier. Marmonna un soldat, la mine contrariée.
Quelques minutes plus tard, tout était prêt, les vivres et les munitions rangées dans des sacs de toiles. L’éclaireur s’avança dans l’allée, suivie du reste de la troupe. Il tourna au détour d’un virage et n’eut que le temps de pousser un juron sonore qu’il disparut sous une tempête de flammes. Les nouveaux venus s’avancèrent. Ils étaient cinq, quatre hommes équipés d’armure et de fusil radian. Le cinquième était le plus impressionnant, et de loin. Il était grand, trop pour un humain normal. Engoncé dans une armure d’or aux épaulières et au torse ornés d’une larme en rubis, entourée d’ailes argentées. Dans le dos de l’Ange, une paire d’ailes était repliée. Sa tête nue laissait aux mortels le privilège d’admirer sa beauté. Son visage avait des traits fin, d’une beauté presque juvénile, de longues boucles blondes parsemaient son visage. Il était magnifique, et l’aurait était encore plus sans la lance dans sa main, une longue arme à la hampe d’or et à la lame d’un rouge écarlate.
- Je vous trouve enfin… Susurra-t-il lentement, savourant chaque mot.
Les soldats levèrent leur fusil en même temps que les troupes de choc. Les civils hurlèrent en s’enfuyant, et seul Kaya et Gerald restèrent là, hébétés de ce qui se déroulait sous leurs yeux. Freon se retourna, leur hurla de s’en aller :
- Fuyez ! Je vais le retenir ! FUYEZ !
Et sur ce, il se jeta sur l’Ange en hurlant. Gerald pris sa femme par la main et détala dans les ruelles.
Ils courraient depuis l’Empereur sait combien de temps, n’osant pas regarder derrière eux. Ses poumons étaient en feu, et son cœur battait tellement fort dans sa poitrine que chaque battement lui était douloureux. Un cri résonna la nuit, et il entendit avec horreur le martellement des bottes derrière lui. Il força l’allure, mais derrière lui sa femme trébucha et un laser claqua dans l’air. Le hurlement de Kaya transperça le cœur de Gerald comme une épée. Elle gisait là, sans vie, sa fine robe percée d’un unique trou. Alors qu’il contemplait sa défunte amante, quelque chose mourut en lui. Il hurla dans les ténèbres, hurla pour soulager sa peine, hurla pour se tirer de ce mauvais rêve. Les troupes de choc avançaient vers lui, fusil levé. Un instant, il songea à se laisser abattre. Mais Kaya ne l’aurait pas voulu. Non, il devrait vivre, sans elle. Il se détourna de cette incarnation de la Mort et pris ses jambes à son cou. Ce fut comme dans un rêve, il ne sentit qu’un merveilleux flottement tandis que son corps quittait le sol et que holocauste de flammes oblitérait le monde autour de lui. Cette éphémère sensation s’évapora et, la déflagration passée, il s’écrasa lourdement au sol.
Le monde n’était plus que bourdonnement, façades noires de bâtiments et brasiers. L’Ange planait gracieusement au-dessus des flammes, dominait la ruche. Gerald continuait de le trouver magnifique malgré sa vue trouble. Il cracha un flot de sang et tenta de lever le bras, comme pour toucher l’Ange. Il n’y arriva pas, son bras avait disparu, remplacé par un moignon sanguinolent. De la moitié qui lui restait de visage, il sourit. Sa dernière vision serait celle de cette magnifique créature, représentation parfaite de l’Imperium. Il déchanta quand la face neutre d’un masque se pencha vers lui. Le soldat lança une plaisanterie à ses camarades et ricana. Lentement, il apposa son canon sur le front de Gérald. Une unique larme roula sur son visage alors que le laser claquait et que son crâne explosait…

albericus albericus
MP
Niveau 10
12 mai 2010 à 10:03:51

Texte 3 : L'Esprit de Famille

« -La première ligne de défense a bien tenu aux premiers assauts. Prions l'Empereur pour que ça continu jusqu'à l'arrivée des renforts.
-En espérant que l'Empereur fasse attention à nos prières...
-Que voulez-vous dire ?
-Ce que je veux dire...c'est que nous ne survivrons peut-être pas.

Le commissaire détourna son regard inquisiteur de la baie vitré pour le poser sur le conseiller Impérial.

-Nous avons toujours tenu face aux sièges ! Gardez la foi !
-Vous...comme votre père le Gouverneur de cette planète, êtes trop confiant...Vous savez pertinemment que rare sont ceux ayant résisté à une attaque de cette envergure. »

La planète Beltanus II, du système du même nom, connaissait depuis plusieurs jours le même problème que Beltanus I, détruite il n'y a même pas deux jours. Une flotte-ruche Tyranide mineure avait lancé l'assaut sur le système. L'avant-garde de l'armée alien avait atteint la planète depuis seulement quelques heures, et la première ligne de défense de la capitale de ce monde industriel avait jusque là tenu bon aux vagues de Gaunts.
Malgré le fait que cette planète face office de monde secondaire, la capitale, niché au creux d'une chaîne de montagnes vertigineuses, était aussi fortifié qu'une forteresse Cadienne. Le palais Impérial surplombait de sa hauteur la cité entière ainsi que les plaines polluées qui s'étendaient à ses pieds, à perte de vue. On ne pouvait accéder au palais que par l'un des deux ascenseurs géants qui permettait de gravir la muraille haute d'une soixantaine de mètres. La cité en elle-même était coupée en deux par un fleuve dans la plus parfaite symétrie. Ce fleuve prenait sa source dans les montagnes enneigées, et dévalait en une cascade scintillante des palais luxurieux jusque dans le canal vaseux de la capitale, avant de continuer dans les plaines brûlantes.
Les Tyranides avaient tenté de passer par cette voie maritime la première fois, mais le gouverneur avait immédiatement condamné l'endroit avec un barrage de plasbéton épais.

Malgré les victoires qui se succédaient face aux assauts de la flotte-ruche, les gardes perdaient peu à peu de leur moral...Et ça, le commissaire, qui n'est autre que le fils du Gouverneur, le savait au fond de lui-même.
Il reposa son regard sur les vitres, pour contempler les impressionnantes défenses mises en place sur les murs fortifiés de la capitale.

« -Ce qu'il faut, c'est tenir jusqu'aux renforts...Terra nous en a promis. Nous ne mourrons pas aujourd'hui, ni demain.
-Alors vous rendrez l'âme le surlendemain...Terra vous a effectivement promis des renforts, mais qui sait quand ils arriveront ?
-Vous n'avez donc pas confiance en l'Imperium ? En l'Empereur lui-même ? Tonna le commissaire en faisant volte-face.
-Eh bien...
-Une minute...Qu'est-ce que vous entendez par...vous ?
-Nous ne sommes pas du même bord, commissaire ! »

Un deuxième homme avait rejoint le conseiller. Le commissaire le connaissait comme étant un simple marchand de la cité. Comment avait-il passé les gardes pour atteindre les corridors du palais ? Il n'était pas vêtu de ses habits de commerçant cependant...Tout comme le conseiller, il portait une longue robe noire, aux bordures rouges orangées, ainsi qu'un bâton ressemblant vaguement à ceux des psykers.
Le marchand fixa le commissaire d'un regard étrange. Le fils du gouverneur remarqua leur éclat jaune au moment où il ouvrit la bouche :

« -Sors ton arme...dit-il d'un ton calme, alors que le commissaire exécutait paisiblement cet ordre.
Pose là contre ta tempe...Voilà. A présent, appuis sur la gâchette. »

La détonation du pistolet laser illumina faiblement le corridor qui se replongea de suite dans la pénombre.
Les deux hommes regardèrent le corps du commissaire, puis éclatèrent d'un rire dément. Le rire maladif des manipulateurs véreux.
Puis, le conseiller se tourna vers le soi-disant commerçant.

« -Suis-moi dans les égouts. J'ai à te parler. »

Accompagné du conseiller du Gouverneur lui-même, aucun garde n'interpella le marchand, et ils purent tout deux, à la faveur de la nuit, entrer discrètement sous les fondations de la ville, dans les égouts puants qui s'étendaient jusque sous les plaines.
Ils arrivèrent dans une petite salle donnant sur deux autres prolongations des égouts. Dans la pénombre, on pouvait distinguer également une lourde porte d'acier, qui s'ouvrait par un système de poulie. Le conseiller y jeta un bref coup d'oeil intéressé, avant de balayer la salle du regard et les quelques hybrides qui attendaient, assis sur des sièges de fortune, fusils et armes blanches à la main.

« -Je suppose que tu as également ressenti la poigne de l'esprit de la Ruche ?
-Oui...je la sens se resserrer au fur et à mesure que le gros de la flotte Tyranide s'approche.
-Nous pourrions unir nos deux cultes pour frapper la garde de l'intérieur, en même temps que l'assaut majeur Tyranide, qui ne saurait tarder.
-J'y pensais également...Nos cultes genestealers unis, nous pourrions facilement prendre le contrôle de la cité, et même...nous donner à la Ruche ! Dit le Magus genestealer, savourant d'avance le plaisir de servir le dessin de la Ruche elle-même.
-Mais avant cela, il faut déstabiliser la garde. Son moral est son plus grand ennemi...
-Tu veux me demander d'assassiner le Gouverneur n'est-ce pas ? »

Les deux hommes, où plutôt hybrides, se sourirent mutuellement. En tant qu'hybride de quatrième génération, ils ont pu se fondre dans la population et gagner sa confiance, et ainsi gagner des postes importants et, surtout, influents. L'anarchie était maintenant à portée de main.
Soudain, le marchand porta une main à son coeur, et s'appuya au mur pour éviter de tomber à la renverse, en grognant à la fois de douleur et de joie.

« -Ils arrivent...ils sont de plus en plus nombreux, de plus en plus forts. L'esprit de la Ruche...
-Je l'ai senti aussi...Le prochain assaut ne devrait plus tarder. Nous devons nous occuper du Gouverneur.
-J'ai justement ce qu'il nous faut...notre parenté avec les Tyranides l'a empêché de tous nous tuer. Après tout, nous faisons parti de la Ruche.
-Lâche-le, dis lui quoi faire, et se sera gagné d'avance.
-Ouvrez, dit le Magus-marchand à l'adresse des autres hybrides.
-Je me demanderais longtemps comment tu as fait pour le capturer... »

En guise de réponse, le conseiller eut droit à un sourire amusé de la part de son homologue.
Un hybride de première génération, tenant plus du stealer que de l'être humain, agrippa la manivelle activant le mécanisme à deux mains, et tira vers lui de toutes ses forces en grognant. Le voyant en difficulté, un de ses congénères vint l'aider, et la porte d'acier se souleva enfin. Très lentement cependant. Mais ils n'eurent pas besoin de forcer beaucoup, car ce que renfermait cette porte finit le travail. Deux mains griffues sortirent de l'ombre et soulevèrent la porte d'un seul spasme musculaire, projetant les deux hybrides au sol, entrainés par la poulie qui suivait sa route.
La créature s'avança sous la lumière pâle de l'unique lampe de la pièce, en se redressant de toute sa hauteur. Elle dépassait les occupants d'un bon mètre, et siffla à la manière des serpents à l'encontre du Magus qui la retenait là-dedans.
Avec sa parenté avec l'esprit de la Ruche et ses très puissantes capacités psychiques, il n'eut pas de mal à se faire comprendre du Lictor. Un bref regard, qui en dit long, et le xénos assassin était déjà parti.

« Trouve le Gouverneur. Tue-le. »

-+-+-+-+-

L'assassin progressait dans les eaux nauséabondes aussi vite que le lui permettait ses jambes musclées. Il rejoignit rapidement la sortie, en écartant discrètement les barres de fer qui donnaient sur le fleuve comme si ce n'était que des hautes herbes.
L'air frais de la nuit vint lui caresser le visage, suintant de l'humidité des égouts. Ses tentacules sensitifs s'agitèrent imperceptiblement en réponse à la présence d'êtres humains non loin.
Le mur de plusieurs dizaines de mètres de haut lui faisait face et, en haut, le palais Impérial. Néanmoins, il sentait que beaucoup de gardes étaient postés sur les rives du canal, mais aussi au sommet du mur, ainsi que près des deux énormes ascenseurs. Malgré ses capacités martiales, le Lictor ne pouvait vaincre seul toute la garnison. Il devait avancer vers sa proie dans la plus grande prudence.
Il s'accroupit sous l'eau poisseuse, contre le mur, à l'approche d'une patrouille. Par malheur, celle-ci s'arrêta juste au dessus de lui, en discutant de la récente découverte du corps du commissaire.

« -J'ai tout de même du mal à croire à son suicide. Il était nettement plus courageux que la majorité de la garnison...
-On doit vraiment être dans une situation désespérée...
-Quand est-ce que l'on recevra des renforts ?
-On en sait rien...Il n'y que les hauts-gradés qui le savent plus ou moins. »

La conversation commençait à durer. Le Lictor pouvait sentir ses congénères se préparer à l'assaut suivant. Il devait agir avant, et donc maintenant.
Il sortit silencieusement de sa cachette improvisé et contracta violemment sa poitrine, projetant une demi-douzaine de filaments musculaires se terminant par des crochets vers les deux gardes. Ils n'eurent même pas le temps de comprendre ce qui leur arrivait. Le premier mourut sur le coup, le visage lacéré par les projectiles organiques, tandis que le deuxième tenta de crier, mais ses cordes vocales étaient en bouillies. Le Lictor en profita pour le tirer vers lui, agitant frénétiquement ses tentacules vers le crâne du garde qui n'avait d'autre choix que d'admirer la puissance de son assassin.
Les appendices visqueux de la créature s'étendirent sur tout son visage puis laissèrent s'échapper de leurs pores de petites nappes d'acides qui creusèrent en quelques secondes la peau puis les muscles de la victime, facilitant la pénétration des plaques osseuses terminant ces tentacules. Elles accomplirent rapidement l'absorption de l'ADN ainsi que de l'ARN et d'autres matières liquides du garde qui laissait couler des larmes de douleurs sur son visage, qui se vaporisaient au contact de l'acide organique, avant de rendre son dernier souffle.
Sa besogne terminée, la bête poussa un léger sifflement de satisfaction avant de se tourner vers le mur en haut duquel sa cible ne se doutait même pas qu'elle était condamné.

Ses sabots chitineux soulevèrent des nappes d'eau verdâtre au fur et à mesure qu'il s'avançait de la paroi grise. Il le touchait à présent, quand une Valkyrie passa au dessus de sa tête, toutes lumières dehors. Les minuscules écailles photosensibles parsemant le corps du Tyranide reproduisirent en quelques secondes l'aspect granuleux de la surface, juste avant que le projecteur n'éclaire la zone de sa lumière jaune maladive. Lorsque l'appareil fut hors de vue, les écailles reprirent leur teinte originelle.

D'un nouveau spasme musculaire, la salve de crochets acérés vinrent se planter à une dizaine de mètres de hauteur. Contractant les fibres musculaires les reliant à son torse, le Lictor débuta l'ascension en s'aidant de ses griffes et en prenant appui sur les serres qui lui servaient de mains. Les sabots qui terminaient ses puissantes pattes ne l'aidaient pas beaucoup. Arrivé à hauteur de ses projectiles passe-partout, il répéta l'opération une nouvelle fois, et atteint le haut du mur en quelques minutes. S'accroupissant sur les dalles de pierres, il balaya les jardins qui lui faisaient face de son regard vipéreux, repérant chaque détail qu'un être humain normal n'aurait jamais aperçu.

Comme à son habitude, et malgré qu'une flotte-ruche soit aux portes de la cité, le Gouverneur aimait à se promener quelques instants dans ces somptueux jardins, dont on ne soupçonne pas l'existence lorsque l'on voit la misère des ghettos de la ville. Accompagné de deux de ses gardes du corps, il marchait paisiblement au hasard des sentiers qui traçaient des sillons blancs parmi les buissons en fleurs, les arbres exotiques importés et l'herbe verdoyante. Une telle végétation faisait de la zone un terrain de chasse de prédilection pour le terrifiant chasseur qui observait sa cible avec calme et patience.
Son camouflage était entré en jeu, si bien que le Gouverneur et ses deux hommes étaient passé à un petit mètre de lui sans se douter de quoi que ce soit.
Un silence de mort planait sur le palais et ses environs. Une légère brise faisait bruisser les feuilles. Le Gouverneur continuait sa promenade avec un sourire niais qui lui montait jusqu'aux oreilles, caractéristiques des hauts-gradés Impériaux arrogants vis à vis de leurs sujets. D'ailleurs, les deux qui le suivaient n'étaient même pas à sa hauteur, tant et si bien que le Lictor les supprima d'une décharge de ses armes biologiques sans attirer l'attention, dans la maîtrise la plus parfaite de son domaine, de son art. Comme à l'accoutumé, il projetait ses crochets au niveau du cou ou du visage, pour tuer sur le coup ou laisser se noyer silencieusement les cris d'agonie dans le sang de la victime.
Seul le léger bruissement des corps que le Lictor reposait discrètement sur l'herbe aurait pu trahir sa présence.

Il n'eut pas besoin d'attendre plus longtemps. Sortant de sa cachette, ne prenant plus la peine de se camoufler, l'assassin s'avança vers l'homme à longues enjambés, ses sabots cognant contre la pierre des sentiers. Le Gouverneur se retourna, et ouvrit de grands yeux lorsqu'il vit une forme noire de trois bons mètres de haut lever une énorme griffe en le fixant de ses yeux verts. Il tenta de sortir son sabre d'apparat, mais le coup l'envoya valser sur le côté. Il voulut se relever avec peine, geignant de douleur, mais le Lictor prit sa tête entre ses mains griffues, et le transperça violemment de la deuxième griffe qui saillait dans son dos. La cage thoracique de l'homme fut littéralement explosé sous la force impressionnante du coup, des gerbes de sang éclaboussant l'herbe encore si impeccable il y a quelques instants.
Laissant retomber sa proie inerte, le Lictor leva les yeux au loin. La lune éclairait les plaines, ainsi que les Tyranides qui se regroupaient déjà...

Quand il rejoignit la sécurité des égouts, l'alarme fut donné à la découverte du corps du Gouverneur, en même temps que le début de l'assaut xénos.
Au petit matin, les premières lignes de défense tombèrent. En début d'après-midi, les soldats, désoeuvrés et déstabilisés par la perte de leur chef, s'étaient retranchés dans le palais.
Les Tyranides en vinrent rapidement à bout, dans la boucherie la plus totale.
Le surlendemain, les deux clans genestealers furent amenés dans les immenses bio-vaisseaux, et furent absorbés dans l'immense chambre de reproduction, sous le regard bienveillant et sévère à la fois d'une Dominatrix.
Quand au Lictor, il reprit sa place au coeur de la grande famille que formait toutes les créations de la Ruche...

albericus albericus
MP
Niveau 10
12 mai 2010 à 10:07:10

Beuh, chez moi le texte 4 n'avait pas la même tête :(

Désolé pour le retard, panne d'internet. A vos votes, n'oubliez pas d'argumenter !

Milleuros Milleuros
MP
Niveau 11
12 mai 2010 à 13:11:02

Pavé.

On va lire et argumenter ... enfin, essayer, une fois que j'ai du temps libre :fou:

InquisiteurArax InquisiteurArax
MP
Niveau 10
12 mai 2010 à 13:22:23

Juste, on a un seul vote du fait du petit nombre de texte ou bien...
Tu pourrait donner les règles pour le vote parce que trois voix pour quatre textes, c'est trop...

Borlan-Arrivalt Borlan-Arrivalt
MP
Niveau 12
12 mai 2010 à 13:28:33

La mise en page du 1 fait mal aux yeux ><
Peut-être serait-il injuste de s'en servir comme prétexte contre son auteur? :(

albericus albericus
MP
Niveau 10
12 mai 2010 à 17:05:17

Deux votes par personne.

MadamJesus MadamJesus
MP
Niveau 8
12 mai 2010 à 17:13:09

Euh, il manque mon texte Alb'...

InquisiteurArax InquisiteurArax
MP
Niveau 10
12 mai 2010 à 17:21:51

C'est gênant ça :noel:

MadamJesus MadamJesus
MP
Niveau 8
12 mai 2010 à 17:24:42

Surtout que le fait qu'il soit à part par rapport aux autres incitera subliminalement les gens à voter pour les autres textes, et que j'ai été dans les premiers à rendre quoi..

albericus albericus
MP
Niveau 10
12 mai 2010 à 17:35:26

Texte 5 : Kilomètres Zéro

>> Youri Asturk retira son casque lourd avec un soupir de soulagement, ses cheveux couvert de sueurs appréciant la caresse du vent. Il laissa retomber son gantelet énergétique le long de son corps et écouta son doux crépitement s’éteindre lentement, la bataille était finie. Il essuya le sang qui couvrait son front et passa un morceau d’étoffe sur la plaie qui barrait sa joue, la seule marque que les rebelles lui avaient laissé aujourd’hui. Il vit du coin de l’œil qu’un médic s’approchait de lui, mais il le congédia d’un geste de son immense gantelet. Il allait bien, d’autre nécessitait des soins plus importants que lui. Il constata l’ampleur des pertes que son unité avait subie et se joignit au reste de ses hommes qui circulaient entre les corps, achevant les blessés trop importants et emmenant les autres vers l’infirmerie que le haut commandement avait mise en place.

Les hurlements d’un blessé à quelques mètres de lui attirèrent son attention. Il s’approcha du corps qui privé de jambes, gisait dans la boue et le sang, entouré de cadavres d’hérétiques. Comme un père rassurant son fils, il se mit à genoux au près de son infortuné soldat et passa une main sur son front brûlant de fièvre.
- Colonel… mes jambes ! fit-ce dernier sur un ton d’excuse.
Youri tira d’une de ses poches une gourde d’alcool et porta le goulot à la bouche du blessé. Les yeux de ce dernier se révulsèrent au contact de la boisson et il toussa faiblement en avalant goulûment plusieurs gorgées, en reversant quelque peu sur son menton ruisselant de sang. Il se détendit quelque peu et ferma les yeux, ne vit pas le colonel qui tirait d’une autre de ses poches son ancien pistolet laser et le pointait sur son torse, à l’emplacement du cœur. La décharge illumina un instant le visage des deux hommes d’une lueur rougeâtre qui vacilla bien vite, mourant dans les yeux de l’officier. Il n’aurait pas survécu de toute façon, Youri avait tout au plus eut l’humanité de lui offrir quelques onces du dernier plaisir qu’il aurait pu connaître. Il fut heureux que le soldat ait eut la présence d’esprit de fermer ses paupières dans ses derniers instants. Il n’était pas sur qu’il aurait été capable de supporter de voir s’éteindre l’étincelle de vie dans ses yeux, qui faiblissait déjà lorsqu’il était allé le trouver au milieu du champ de bataille.
Il ne pu que constater à nouveau à quel point le visage de la guerre était vil et torturé. Où était donc passée la gloire, l’honneur ? Où avaient donc disparu la célébrité et les discours enflammés des généraux courageux et humbles ? Tout n’était qu’une suite d’explosions, de tirs et de coups. Une soupe de corps et d’âmes. Un mélange odieux de cris et de douleurs. Une déflagration d’ombre, un shrapnel de tortures et de sanglots. Il crispa les poings et serra les dents : ses pensées étaient indignes d’un Colonel de la Garde Impériale.
- Mon Colonel !
Il se retourna en rengainant son pistolet laser, avisant le radio qui s’avançait vers lui, le lourd matériel se balançant dans son dos. Le visage rougis par l’effort, il tendit le combiné à l’officier en soupirant entre ses dents :
- Le Commandant Ulrik pour vous mon Colonel. Il dit que c’est important.
Youri hocha la tête en attrapant l’objet et l’approcha de sa bouche, la voix lourde et grave de son interlocuteur résonnant dans son oreille. Il lui parla de gloire et d’acte grandiose, de médaille et de félicitation. Il promit même d’accorder une permission aux soldats du troisième corps expéditionnaire et enfin, invita Youri Asturk à se rendre au quartier général par la première navette disponible pour recevoir la bénédiction de l’Administratum ainsi que les remerciements pour le courage dont il avait fait preuve aujourd’hui. Il raccrocha avant même que Colonel ne puisse parler.
- Alors mon Colonel, ils veulent quoi ?
- Me féliciter, répondit gravement Youri. Et rendant le combiné au radio, il s’éloigna des hommes à la recherche d’une Valkyrie.

Youri Asturk écouta le lourd tremblement des turbines envahir l’habitacle de la navette. Il fixa le visage d’un des soldats de son escorte et constata qu’il n’exprimait que l’appréhension et la peur. Avec surprise, il vit qu’il en était de même pour la grande moitié des soldats qui l’entouraient, mit à part son aide de camp qui l’accompagnait au quartier général.

Les moteurs de la Valkyrie rugirent lorsque cette dernière décolla, filant à une vitesse inimaginable vers leur destination. Plaquant les corps de la dizaine d’homme contre les parois de la navette. Un silence pesant s’installa, que venait seulement perturber les bruits des moteurs, et de temps en temps, le bruit des tirs de lasers émanant de leur véhicule. Ce fut Théodore, un des soldats muets, qui brisa le silence en premier.
- Belle victoire, hein mon Colonel ? fit-il en posant son fusil laser sur ses genoux. Ces pouilleux ont détalé dans les bois dès la première salve d’artillerie.
Youri Asturk eut un sourire timide.
- La guerre n’est pas finie soldat, mais il est vrai qu’aujourd’hui, ce fut un beau combat.
Quelqu’un toussa, au fond de l’habitacle.
- La guerre ne s’achèvera jamais mon Colon, vous êtes un excellent officier. Vous prenez en compte la vie, le confort de vos hommes, et ils vous aiment pour cela. Seulement, le chaos a déjà eut vent de vos… capacités. Et ça n’arrange vraiment pas mes Dieux que vous soyez si… efficace.

Au mot chaos, quelques hommes avaient tressaillis dans l’habitacle, alors que Youri avait sentit sa main se crisper sur son pistolet laser, il prit une profonde inspiration et l’hostilité, l’anxiété des hommes de l’escorte explosa. Certain se levèrent, dirigeant leurs armes vers l’officier. D’autres encore, fidèle à l’Imperium et au Colonel, tentèrent de se défendre. Il y eut une tempête de tirs, de lumières. Et une poignée de soldats s’effondrèrent. Avec un hurlement sauvage, un des traîtres se jeta sur Youri, le sabre à la main et la bave aux lèvres, un flot d’insanités s’échappant de sa bouche en un ensemble sans cohérence ni raison. L’officier ne du sa survie qu’à l’intervention de son aide de camp, qui, rapide, se jeta entre lui et l’arme, et mourut, le visage tailladé. Après cela, Youri ne se souvint que d’une tempête de coups, du crépitement de son gantelet et de la mort du pilote, qui avait essayé de l’aider. Le traître allait lever son sabre bien haut pour lui couper la tête lorsque la Valkyrie s’écrasa.

Ce fut le froid et l’humidité qui réveillèrent Youri. Lentement, comme on se réveille après un passage à tabac, une terrible douleur naquit dans sa mâchoire et alla grossir lentement, lui arrachant des hurlements de douleurs. Il se rendit compte qu’il n’était plus à l’intérieur de la navette, donc le crash avait du le propulser dans les arbres de l’immense forêt noir l’entourant. De la pointe de sa langue, il tâta ses gencives détruites. La moitié de ses dents avaient sautées, tout le côté gauche. Il frissonna de douleur au contact des racines arrachées. Alors, avec empressement, il fouilla l’un des sacs qui avaient atterrit près de lui et en sortit deux doses d’anesthésiant qu’il s’injecta avec rapidité. La douleur se calma quelque peu et il pu se lever. Autour de lui, filtrant entres les branches des arbres gigantesques brillait la lueur d’un gigantesque incendie, le ciel, peuplé d’étoile – car la nuit était tombée – était parcouru des traînées que laissaient les balles traçantes derrière elles, et au loin, semblable à la rumeur d’un sinistre incendie, on pouvait percevoir le fracas de la bataille. A la position des deux lunes de la planète, il devina l’emplacement des lignes impériales et s’avança vers elles, le visage gonflé par la terrible blessure de sa bouche. Il se figea, se rendit compte de l’absurdité de la chose : Lui, un Colonel de la Garde Impériale, perdu dans une immense forêt, loin de ses troupes, poursuivit par des forces rebelles et chaotiques. La situation n’était pas brillante.

Il marcha plusieurs heures sans rencontrer âme qui-vive. La main crispée sur le pistolet laser qui, par miracle, était encore en sa possession. De temps à autres, des détonations résonnaient aux alentours, achevant de plonger Youri dans une détresse paranoïaque des plus sordides qui soit. Lui, qui rêvait autrefois de glorieuses batailles et de charges héroïques, de duels et de mises à mort en était réduit à parcourir sans but les allées silencieuses d’une forêt terrifiante, son uniforme raidi par la boue séchée, qui avait pourtant été un jour impeccable.
Mais Ô Empereur, que ces jours lui paraissaient lointains. Il avait l’impression d’être né et mort plusieurs fois entre ses souvenirs de bataille et son errance folle dans ce bois démoniaque. Etait-il encore Colonel, était-il encore Youri… était-il seulement encore humain ? A l’heure qu’il était, les imbéciles petits bureaucrates de l’Administratum devait déjà l’avoir remplacé, mais bien sur, dans leur infinie compassion, ils avaient sûrement prit soin d’envoyer une bulletin annonçant son décès à sa famille. Cette pensée le fit sourire : Il n’était déjà plus en vie, et pour être honnête avec lui-même, il empestait la mort. Il puait le sang et la boue, la douleur et la haine. Ses mains parcourues de tremblement l’effrayaient comme si il n’eut pas s’agit des siennes. La douleur dans sa mâchoire se réveillant lentement, il s’injecta deux nouvelles doses, oubliant dans sa précipitation qu’il ne disposait que d’une réserve limitée de ces dernières, et sans savoir pourquoi, il se mit à courir. Avisant les ombres qui l’entouraient, il cru discerner en chacune d’elles des ennemis. Lorsque soudain, emporté par la folie de sa course, ses pieds déjà alourdis par la fatigue buttèrent contre une racine dépassant de terre et il s’étala de tout son long dans la glaise. Se relevant précipitamment, il rejeta en arrière ses cheveux emmêlés et souillés par la boue pour pouvoir scruter les alentours. Il avait intensément et terriblement froid et peur. Cette dernière atteignant par instant un point si important qu’il se surprenait a râlé comme un animal traqué, se sachant condamné à périr sous les coups d’un habile chasseur. Son errance dura encore quelques minutes lorsqu’il tomba sur deux amas de chairs sur le sol, deux hommes qu’on avait exécuté. Avec horreur, il s’approcha d’eux, la douleur de sa mâchoire gagnant son cou, rongeant son corps. Il n’eut pas le temps d’être triste pour ces hommes, et fouilla leurs affaires comme le plus affamés des chiens. Dans la besace de l’un d’eux, il trouva un morceau de lard et le porta goulûment à sa bouche et le regretta aussitôt. Le contact de la viande avec ses gencives déchiquetées lui arracha un hurlement de douleur et il fut obligé de se tenir à quatre pattes, ses cheveux traînant sur le sol. Il vomit le peu qu’il avait mangé. Et lorsqu’il qu’il n’eut plus rien à vomir, des torrents de biles lui rongèrent la gorge et le firent à nouveau crier sous l’effet de la souffrance.

Il était un animal.
Il se releva lentement, son corps parcouru de tremblements inquiétants, et marcha à nouveau sans but sous le toit que formaient les branches de la forêt. Merde à l’armée qui l’avait trahi ! Merde aux officiers qui l’avaient abandonné ! Merde à la vie ! Il avait voulu rêver de gloire, d’un Imperium fort et d’officiers valeureux, il en était devenu un, et tout cela pourquoi ? Pour une mort sans honneur, sans célébrité. Pour une mort en solitaire. Il pleura de honte et de colère, continuant de maudire les officiers, et même l’Empereur dans son délire. La fièvre le rongeait peu à peu. Il allait mourir, mourir de folie. Il chercha à l’aveugle des doses d’anesthésiants dans son sac et se rendit compte qu’il n’en avait plus, qu’il les avait tous engloutis. Le désespoir s’abattit sur lui, et lentement, comme un arbre qui chute, il s’effondra à genoux. Il embrassa le sol, ses yeux emplis de larmes. Il rit comme un dément, ses cheveux collés en paquet sur son visage lui donnaient l’air d’un fou. Et enfin, alors que les froides griffes de la mort se refermaient sur lui, il la vit.

Au loin, entre les arbres, il distingua une lueur orangée, comme une main secourable qu’on aurait tendu à un homme qui se noie. Dans un effort surhumain, il se leva et courut vers la source de lumière, ne s’arrêtant qu’à quelques mètres pour inspecter les environs. Il distingua au centre de la clairière faite d’arbres broyés un amas de ferraille en feu, et tout autour, des silhouettes humaines qui évoluaient au hasard, fouillant les débris métalliques de la pointe de leurs baïonnettes. Avec horreur, il comprit qu’il s’agissait de la Valkyrie, de SA Valkyrie. Mais il se calma bien vite. La douleur de ses gencives annihilant le reste de ses pensées.

Lentement, il s’avança à l’écart de l’abri des arbres, vers la navette détruite. Il vit les hommes se figer et le fixer d’un regard intense qu’il leur rendit, orgueilleux. Toute sa vie, il avait rêvé de gloire et d’honneur, que seule l’armée et la guerre auraient su lui offrir. Il avait eu peur que ces derniers lui échappent, mais il avait eu tort. Tout cela n’existait pas. Il n’y avait dans la bataille rien qui puisse être honorable ou juste. Tout cela, c’était de la propagande, de la publicité. Il avait été naïf. Il le regrettait.

Il se souvint alors du regard fixe et rêveur des vétérans avant la bataille. De cet étrange tranquillité. Là où tous les jeunes et fougueux soldats piaffaient d’impatience et se prétendaient capable d’abattre le monde entier si il le fallait, les vétérans se réfugiaient dans un silence sage et réfléchis, respectable. Il y avait dans leurs yeux fatigués, dans leurs visages couturés de cicatrices une certaine malice : Celle de celui qui sait, mais qui regarde les autres apprendre par eux-mêmes. Car les vétérans, eux, connaissaient la véritable nature de la guerre. Il se souvint du peu de respect qu’il leurs témoignait et le regretta aussitôt… s’il avait su…Il l’avait donc trouvé cette sagesse, cet terrifiante révélation. Il vit le cercle des hommes qui l’entouraient se rétrécir peu à peu autour de lui. Certains étaient armés de baïonnettes, d’autres de coutelas ou de simple faucilles. Mais tous arboraient cette haine, cette volonté de faire du mal, cette fierté d’être un rebuts de l’Imperium, libre et indomptable. Il pensa au pilote de la Valkyrie. Au père qui, au pays, était fier de son fils. Ah ! Si il l’avait vu, son fils ! Si il avait vu Youri, désormais le visage couvert de glaise ! Mais le Colonel Asturk s’en foutait, le Colonel Asturk était mort dans la Valkyrie. Le Colonel Asturk n’existait plus. Il sourit et éclata d’un rire clair et frais, la douleur dans sa mâchoire avait disparu. Les poings sur les hanches, il les défia du regard. Il les fixa tous sans haine ni joie. Ne chercha pas à les juger. Il ne ressentait plus qu’une indifférence fatiguée. Et enfin, ils se jetèrent sur lui.

Au dessus de son corps désarticulé et couvert de sang, une nuée de corbeaux prit son envol en croassant, s’envolant à l’unisson d’une multitude de branche dans un ensemble terrifiant d’obscurité, voilant l’espace d’un instant les rayons du soleil. Alors, c’était ça la gloire ?

albericus albericus
MP
Niveau 10
12 mai 2010 à 17:36:09

Merde. Voilà, c'est dit.

Désolé Gulli, chui inexcusable >_<

MadamJesus MadamJesus
MP
Niveau 8
12 mai 2010 à 18:19:14

Bah de problème Alb'. (:

Cromichet Cromichet
MP
Niveau 7
12 mai 2010 à 18:57:08

Texte 1 : J'ai bien aimé, c'est vraiment très bien écrit. La présence de l'Ange ajoute une touche fantastique à l'histoire, c'est pas pour me déplaire. J'ai trouvé ce texte réellement agréable à lire. Cependant, j'aurais un peu plus mis l'accent sur la mort de Kaya. Là c'est passé trop vite et on dirait que Gerald ne ressent pas grand chose à la vue de sa femme, enceinte qui plus est, se faire buter par ses propres "frères".
J'imagine bien Freon en Casimodo. Ne me demande pas pourquoi.

Texte 2 : J'ai un peu moins accroché. On n'arrive pas très bien à situer l'action, et c'est parfois un peu confus. Il y a également quelques répétitions.
J'ai apprécié quand même, surtout la fin. Je m'attendais à ce que les cages renferment une bestiole digne de Catachan, mais en fait non. Ça change. En plus, l'histoire tient la route. Je trouve.

Texte 4 : Très peu de ponctuation ou de majuscules en début de phrase, mais c'est peut-être dû au bug de la présentation de ton texte sur Jv, j'en tiendrais donc pas compte. Faudrait être sacrément siphonné pour pas mettre de majuscules en début de phrase sur un texte de concours.
Cependant, j'ai eu la très nette impression d'avoir déjà vu ce texte quelque part...la partie précédent l'arrivée sur la planète désertique tout du moins. Je ne sais plus où je l'ai lu ni qui en était l'auteur, mais j'suis certain d'avoir déjà lu ça quelque part. Je n'accuse pas de plagiat, non, juste qu'il y a pas mal de ressemblances troublantes.
Hormis ça, c'est assez bien écrit, j'ai pas relevé trop de fautes, et l'histoire tient la route, même si ça reste banal. Mais au fond, la plupart des meilleures choses sont les choses les plus simples non ?
Après, c'est une question de goût...mais j'ai pas spécialement accroché. Peut-être à cause de la présentation bugée ? Il faudrait reposter ce texte en bonne et due forme.
Quelques erreurs de Fluff en revanche. Les Gardes normaux s'y connaissent très peu en matière de Tyranide, donc les noms, tout ça...mais je chipote.

Texte 5 : De tout les textes, ce doit être celui qui représente le mieux la "Solitude", même si ce n'était peut-être pas le but des autres. J'y ai accroché autant que le Texte 1, si ce n'est plus. C'est très bien écrit, malgré quelques petites fautes d'orthographes, mais qui n'en fait pas une seule dans un texte ?
On voit plus ou moins ce que l'homme ressent, ce qu'il endure. Le pauvre chou. J'ai vraiment aimé.

J'attribuerais le(s) point(s) quand le système de vote aura été confirmé.

NARUTO137 NARUTO137
MP
Niveau 6
13 mai 2010 à 08:04:05

c'est vrai,le texte 4 me dit quelque chose,je pense l'avoir déjà vu mais ou :question: :question: :question:

Cromichet Cromichet
MP
Niveau 7
13 mai 2010 à 11:10:16

Avais pas vu que c'était 2 votes par personne :hap:

Donc : 1 point pour le texte 1, et 1 autre point pour le texte 5.

Voili voilou :hap:

NARUTO137 NARUTO137
MP
Niveau 6
13 mai 2010 à 11:36:44

peut-on mettre plusieurs points sur un et même texte albericus???

Cromichet Cromichet
MP
Niveau 7
13 mai 2010 à 11:38:22

Tu distribue tes points comme tu le sens.

NARUTO137 NARUTO137
MP
Niveau 6
13 mai 2010 à 11:40:44

ok merci

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