En raison de leur caractère violent et de l'immersion propre à la vue subjective, les FPS ont toujours constitué une cible privilégiée pour les détracteurs des jeux vidéo. Alors quand s'y ajoute un contexte dérangeant ou une morale douteuse, les titres concernés ne manquent pas de créer le buzz et de faire débat même parmi les joueurs.
Commando Libya / C64 (1986)
L'un des jeux de guerre les plus subversifs de l'histoire est sorti en 1986 sur Commodore 64. Inspiré par les dérives et les exactions du régime libyen de Mouammar Kadhafi à l'époque où le dictateur était diplomatiquement parlant infréquentable, ce jeu de tir en vue subjective nous invite à tuer le plus possible de soldats libyens au moyen d'une sulfateuse, avant de passer les survivants au peloton d'exécution. L'écran de high-score, qui consiste ici à guillotiner des prisonniers afin de rentrer les lettres de son nom, les exhortations à ne faire preuve d'aucune pitié et le gore omniprésent, achèvent de faire de ce jeu un brûlot aussi complaisant que nauséabond, qui révolta les médias de l'époque.
Wolfenstein 3D / PC (1992)
Le FPS qui a popularisé le genre lui a aussi attiré la première polémique de son histoire ! Dans Wolfenstein 3D, le joueur incarne un espion allié tentant de s'échapper d'une forteresse nazie. Même s'il lui faut pour cela affronter les troupes de Hitler, l'étalage de croix gammées, de portraits du Führer et de thèmes musicaux inspirés de l'hymne nazi a été considéré en Allemagne, où le jeu a été interdit, comme une apologie du IIIème Reich. La version Super NES sera quant à elle expurgée de toute référence au nazisme. A noter qu'id Software se fera à nouveau épingler peu de temps après avec Doom, accusé par les organisations religieuses de véhiculer une imagerie satanique.
Call of Duty : Modern Warfare 2 / PC-360-PS3 (2009)
Si les adeptes de la série Call of Duty ont fini par se faire à son pro-américanisme, certains ont tout de même eu du mal à avaler l'une des missions de Modern Warfare 2. Intitulée "No Russian", elle oblige le joueur, qui incarne un agent de la CIA infiltré dans une organisation terroriste, à assister impuissant au massacre de dizaines de civils dans un aéroport russe, sachant qu'il lui est possible de tirer lui aussi pour préserver sa couverture. Bien qu'elle soit optionnelle, cette séquence douteuse a soulevé une vive polémique (jugée par certains intentionnelle) dans de nombreux pays, conduisant dans certains d'entre eux Activision à la retirer (en Russie) ou à la modifier (en Allemagne et au Japon).
La mission "No Russian" de Call of Duty : Modern Warfare 2
Source de la vidéo : Youtube