J'ai entendu parler de ce MMORPG grâce à un magazine spécialisé qui proposait le jeu gratuitement. C'était un peu avant l'été 2001 et il était alors exploité par GOA. J'ai atterri sur un serveur atypique puisque c'était le seul à ne pas proposer de PvP. Comme tout bon débutant de l'époque (le newbie de base), j'ai commencé par saouler une bonne partie des joueurs présents autour de moi mais aussi sur les canaux de communication via mes jérémiades sur la progression dans le jeu. En effet, j'avais beau explorer la petite ville de Lighthaven et parler aux PNJ, je ne trouvais pas de quête à faire. Je n'avais pas compris que cela fonctionnait avec des mots-clefs !

Heureusement, l'esprit du jeu réside dans sa communauté. Je fus très rapidement aidé et épaulé par des joueurs plus expérimentés ! Aaaah le pont Gob', les krakras, les tatas, les skraugs, la Liche ! Bref « les xp, les xp, toujours les xp ». Et en tant que rôliste amateur, j'ai pu m'initier plus attentivement à la vie du serveur. J'ai rencontré des personnages au charisme impressionnant tant ils avaient un poids sur la vie géopolitique : les nobles de chaque cité, les gardes royaux, les guildes de voleurs et assassins, et bien sûr, les deux puissances ennemies à savoir le camp du dieu protecteur Artherk face au dieu destructeur Ogrimar. C'est tout un serveur qui suivait jour après jour les péripéties de ces adorateurs.

J'ai moi-même progressé au sein de l'un de ces clergés, et cela dès mon arrivé sur le serveur. J'ai rencontré par hasard, au détour d'un sombre labyrinthe, une prêtresse d'Ogrimar. Elle m'a adopté et pris sous son aile au sein de l'Ordre. J'ai pu ainsi vivre les principaux moments de roleplay du serveur en y étant directement impliqué : les duels fratricides, les amours rompues, les mariages, les traîtrises, les rituels en tout genre, les rédempteurs, la prise de Windhowl par les Ogrimariens, le duel avec Lycaos (le mage royal) juste avant la « fin ». En parallèle j'ai pu voir « l'autre côté » en rentrant dans l'équipe de modération du serveur, et aider à l'animation. Une expérience unique, qui m'a beaucoup apporté. Mais T4C, c'est aussi les embrouilles ! Que ce soit dans le jeu à travers les luttes de pouvoir, ou en dehors du jeu (jalousie, raillerie) et bien sûr, les histoires de cœur… Les premières cyber-rencontres pour pas mal de francophones.

Quoiqu'il en soit, une part de l'histoire est tombée le 16 Décembre 2002 avec la fermeture de l'ensemble des serveurs exploités par GOA après deux ans et demi de service. La suite fut plus chaotique, entre les espérances d'un nouvel exploitant et l'arrivée de Pole Interactive. Finalement, T4C reprit de plus belle avec tout autant de joueurs qu'auparavant, mais ceux-ci étaient plus expérimentés, plus exigeants. Des épopées, des sagas furent de nouveaux écrites. Mais des histoires toujours plus complexes impliquant l'équipe et la communauté éclatèrent, des soucis financiers également. Et puis Pole, à son tour, arrêta l'exploitation du jeu.

Néanmoins, on ne tue pas T4C comme ça ! Dialsoft racheta à Vircom les licences et le jeu. De nouveaux serveurs allaient voir le jour. Une équipe de développement fut montée, le gameplay et les graphismes furent améliorés.

Aujourd'hui, T4C ne ressemble pas totalement à ce qu'il a été. La communauté est divisée sur des serveurs ayant des thématiques bien précises : PvP, fun, généraliste, roleplay… Dans l'ensemble, il y a moins de joueurs, mais ils sont plus expérimentés. Il manque un vent de fraîcheur. T4C souffre de la concurrence et se fait vieux.

Mais une autre équipe de développement a vu le jour, et déjà les améliorations techniques apparaissent. T4C n'est pas mort, il est bien pensé pour le roleplay, le PvP est imprévisible et le développement technique et graphique vient de reprendre !