En toute logique, vous venez de la page précédente de ce dossier, et vous avez une idée de ce qui vous attend dans les lignes qui vont suivre. On vous conseille toutefois de rentrer dans le détail de notre analyse, car comme d’habitude avec les cartes Radeon, elles s’en sortent plus ou moins bien selon le contexte dans lequel elles sont plongées.

Lorsqu’AMD a communiqué les premiers chiffres de performances de la Radeon VII, la carte était présentée comme une opposante bien née à la nouvelle RTX 2080. Dans la pratique, les choses seront beaucoup plus nuancées. En effet, et vous le savez si vous lisez régulièrement nos dossiers GPU, les cartes Radeon peuvent avoir des comportements sensiblement différents selon l’API qu’elles ont en face d’elles. Sans surprise, la Radeon VII ne fera pas exception à cette règle.

Plus précisément, sur l’ensemble de nos titres DirectX 11, la Radeon VII affiche des performances équivalentes à celles d’une RTX 2070 overclockée. Sous DirectX 12 en revanche, on se retrouve dans un cas de figure plus proche des affirmations d’AMD, où la Radeon VII vient tutoyer les résultats d’une RTX 2080 en version Founders Edition. Quels chiffres doit-on privilégier ? Notre conviction personnelle, c'est que nous continuons de donner plus de poids aux résultats sous DX11, compte tenu de deux facteurs : 1- DX11 est encore l’API de référence pour une écrasante majorité de titres. Et 2- Les rares jeux sous DX 12 sont aussi jouables en version DX 11, avec parfois de meilleures sensations (on pense par exemple à la série Battlefield, qui continue d’afficher des soucis de stuttering sous DX12). Maintenant, plus pragmatiquement, nous nous contenterons de jouer la carte du 50/50, ce qui positionne la Radeon VII entre une RTX 2070 overclockée, et une RTX 2080 de référence.

Sans doute ce serait une bonne nouvelle, si la gestion environnementale de la carte n’était pas si discutable. Avec un gain moyen de 30% par rapport à une Radeon 64, la Radeon VII permet d’obtenir des valeurs de frame rate très confortables en résolution 2560x1440 pixels, souvent supérieurs à 100 FPS. En 4K, l’expérience de jeu est plus contrastée, et nécessitera quelques concessions sur la qualité du rendu, et/ou un bon écran FreeSync.

Signalons au passage que la Radeon VII reste stable lorsqu’elle est sollicitée par un jeu exigeant. Même si l’on n’atteint pas que rarement les 1750 MHz indiqués sur la fiche de spécifications (et jamais les 1800 MHz), la fréquence se stabilise en général très rapidement autour d’un intervalle entre 1630 et 1740 MHz. Nous qualifions pour notre part ce comportement de tout à fait normal.

Maintenant, il y a les performances, et il y a les perspectives de performances. Si la Radeon VII s’était opposée aux GTX de série 1000, les résultats ci-dessus auraient été plus que convaincants. Mais devant des cartes RTX, on en attendait plus. Nous en parlerons plus longuement dans une page qui sera publiée d’ici quelques jours, mais en termes de services logiciels, l’offre des pilotes Radeon Adrelin manque de consistance face à un environnement GeForce Experience bardé de fonctionnalités (Ansel, l’optimisation automatique des jeux, ShadowPlay, NVIDIA Highlights, et Gamestream utilisable sur Android / iOS grâce à Moonlight). Et surtout, entre une Radeon qui ne s’éloignera jamais de cette prestation initiale, et des RTX 2070 et 2080 qui proposent en prime d’accélérer de futurs rendus ray tracing, ou d’améliorer la fluidité d’une expérience 4K grâce à des techniques de rendu innovantes (DLSS), nous penchons clairement vers la solution NVIDIA à tarif équivalent. Le tarif, c’est justement ce qui pourrait sauver la Radeon VII, s’il est suffisamment agressif. Un dernier point dont nous allons débattre pour conclure ce dossier.