2017 : une année de transition
Les années se suivent et ne se ressemblent pas. 2017 fut marquée en premier lieu par la sortie tonitruante de la nouvelle machine de Nintendo qui s’est imposée en moins d’un an sur la scène vidéo-ludique. A la fois console portable et de salon, la Nintendo Switch innove pour le grand public et prend à revers la concurrence une fois de plus en délaissant la course à la puissance pour se concentrer sur l’expérience utilisateur. Les ventes donnent raison au constructeur japonais avec près de 8 millions d’unités écoulées à ce jour. Et son catalogue de jeux s’étoffe semaines après semaines. Fort d’un line up 1st Party sensationnel, Nintendo pourrait se contenter d’un The Legend of Zelda ou d’un Super Mario par an pour pérenniser sa machine, mais il n’en est rien. Nintendo fait de l’œil aux éditeurs et accueillent à bras ouverts jeux familiaux et matures pour gonfler une offre toujours plus alléchante.
Face à ce raz-de-marée, la résistance s’organise. Tandis que Sony dégaine exclusivités après exclusivités et fait de sa PlayStation 4 une console incontournable, Microsoft réplique avec sa Xbox One X, un monstre de puissance. Le contenant face au contenu : deux stratégies payantes pour deux constructeurs à la vision diamétralement opposée. Mais le principal changement opéré par les éditeurs réside dans la banalisation d’un modèle économique hybride mêlant premium et micro-transactions. Les AAA s’inspirent des Free to play au grand dam des joueurs qui se sentent floués par ces pratiques mercantiles agressives. Le jeu vidéo évolue en bien ou en mal, mais évolue et ce sont avant tout les joueurs qui valident (ou non) les concepts et pratiques de demain. Par un simple acte d’achat, le consommateur donne du crédit aux constructeurs et aux éditeurs. Il s’agirait donc de consommer intelligemment sans faire d’exception par attachement à une franchise ou à une marque.
Mon top 5 de 2017
- == Hellblade : Senua's Sacrifice ==
- == Yakuza Kiwami ==
- == Ghost Recon Wildlands ==
- == Injustice 2 ==
- == Resident Evil VII ==
Gaming Live de Hellblade : Senua's Sacrifice
Mon coup de coeur : Le Japon sous le feu des projecteurs
Le Japon a illuminé les vastes étendues du marché vidéo-ludique durant de longues années avant de connaître une traversée du désert sur PlayStation 3 et Xbox 360. Savoir-faire et créativité semblaient avoir quitté l’archipel qui faute d’audience s’est ostracisé. Mais studios et éditeurs n’ont pas dit leur dernier mot et reviennent sur le devant de la scène plus forts que jamais. Le sois-disant retard accumulé par le Japon n’est plus que de l’histoire ancienne et les productions nippones enchantent de nouveau les joueurs du monde entier. Metal Gear Solid V : The Panthom Pain en 2015 puis Final Fantasy XV fin 2016 ont ouvert le bal et déroulé le tapis rouge à une floppée de titres tous plus excellents les uns que les autres. Qualité et quantité sont au rendez-vous. Que ce soit NieR Automata, Nioh, Persona 5, Resident Evil VII, Yakuza Kiwami... sans oublier les jeux marqués Nintendo, la production japonaise a retrouvé de sa superbe et cette étincelle qui faisait toute la différence.
Mon coup de gueule : Des jeux vidéo en Kit
Autrefois il faisait bon vivre au pays du pixel. Le contrat tacite établi entre joueurs et éditeurs était limpide et pour une somme rondelette, le bougre pouvait s’offrir une oeuvre complète. Malheureusement, une tempête fait désormais rage et emporte professionnels et grand public dans son sillage. Les titres Premium lorgnent sur les mécanismes Free to Play pour mettre du beurre dans les épinards quitte à tronçonner le contenu ou à dénaturer l’expérience pour grappiller quelques deniers supplémentaires. Les fameuses Loot Boxes font trembler petits et grands nostalgiques d’une époque révolue. Le jeu monolithe n’est plus qu’un mythe, une légende narrée par les “Anciens”. Et pourtant, il faudra s’habituer à ces modèles économiques hybrides sous peine de bouder ce média et en définitive nous détourner volontairement de notre passion.