Nous avions déjà largement fait le tour de l’architecture Zen, base technique des processeurs Ryzen, lors de notre étude des modèles 8 cœurs. Il convenait toutefois d’y revenir à l’occasion de l’arrivée des Ryzen 5, afin notamment d’identifier les choix faits par AMD pour adapter son architecture à un nombre de cœurs plus faibles.
Souvenez-vous, lors de notre dossier sur Ryzen 7, nous vous expliquions que l’architecture Zen se résumait (très grossièrement) à une structure à deux niveaux. Le premier niveau consistait en un bloc appelé CCX et constitué de 4 cœurs. Chaque cœur disposait alors de 64 Ko de cache d’instruction L1, 32 Ko de cache L1 de données, et 512 Ko de cache L2. Le cache L3, quant à lui, avait la particularité d’être partitionné en 4 modules de 2 Mo, chaque tranche de 2 Mo étant rattachée à un cœur, tout en restant accessible aux autres cœurs si besoin. Quant au second niveau, il était représenté par un système nommé Data Fabric, chargé dans le cas de Ryzen 7 de faire le lien entre les deux blocs CCX (de 4 cœurs, donc) et le contrôleur mémoire.
Par rapport à ces informations, l’arrivée des processeurs Ryzen 5 posait donc une question : comment les ingénieurs d'AMD allaient-ils choisir d’adapter leur architecture à un nombre de cœurs réduits ? Dans le cas des Ryzen 5 1600 et 1600X, qui intègrent 6 cœurs, peu de doutes subsistaient. Il était en effet probable que les équipes techniques de la firme ne cherchent pas à repenser leur bloc CCX. Et pour des raisons évidentes de simplification de process de fabrication, elles allaient logiquement conserver la structure que nous venons de décrire, en désactivant un cœur de chaque côté. Une supposition confirmée par la documentation que la marque nous a transmise.
Pour les déclinaisons 1500X et 1400, en revanche, la question paraissait moins triviale : en effet, nos confrères du site Hardware.fr ont étudié de manière assez approfondie les choix d’AMD concernant l’organisation et le dimensionnement du sous-système mémoire des processeurs Ryzen 7. Ils en ont conclu que ces derniers, quoi que pertinents par certains aspects, avaient un coût parfois non négligeable en matière de latence. Un coût qui entrainait des baisses de performances, dans certaines applications de compression, ou dans les jeux. On pouvait donc se demander si AMD, pour ses processeurs 4 cœurs, n’allait pas supprimer l’étage Data Fabric, pour se contenter d’une simple structure CCX, afin d’améliorer l’expérience des joueurs, qui rappelons-le, sont les cibles privilégiées des Ryzen 5. Finalement, il n’en sera rien. AMD a conservé la même structure CCX1 + CCX2 + Data Fabric, en désactivant cette fois deux cœurs de chaque côté. Le choix peut paraitre étonnant, mais d’une part, AMD peut ainsi réaliser des économies d’échelle, en récupérant un plus grand nombre de puces fonctionnelles sur ses chaines de fabrication. Par ailleurs, la firme dispose maintenant de pas mal de retours d’expérience suite au lancement de la gamme Ryzen 7, retours qui lui ont permis d’apporter quelques optimisations, afin de rendre ses Ryzen 5 plus performants. Un aspect que nous allons développer plus avant dans la page qui va suivre, dédié à la plateforme de test que nous avons mis en oeuvre.
Avant d’en arriver là, terminons toutefois ce point « architecture » en précisant qu’au-delà des interrogations techniques développées plus haut, les Ryzen 5 reprendront toutes les fonctionnalités des Ryzen 7, à savoir et pour commencer, l’intégration d’une gestion SMT, équivalent de l’hyperthreading d’Intel, qui permettra à un cœur physique de traiter en parallèle deux flux d’instructions. Les Ryzen 5 profiteront également des technologies SenseMI, conçues pour gérer de la manière la plus fine possible les différents paramètres de fonctionnement de la puce. La technologie Pure Power associe par exemple un large réseau de capteurs (température, fréquence, tensions) et les informations renvoyées par le système Infinity Fabric afin d’offrir un ratio performances / consommation optimal. Precision Boost utilise de son côté ces mêmes données, pour ajuster la fréquence de fonctionnement.
Et puisque l’on parle de fréquence de fonctionnement, signalons que comme indiqué depuis quelques mois maintenant par AMD, les Ryzen 5 seront débloqués et overclockables, via leurs coefficients multiplicateurs. Un argument qui pourrait peser lourd face des Core i5 figés pour la plupart, d’autant plus que côté tarification, AMD joue également la carte de l’agressivité : si l’on considère les deux modèles que nous avons à notre disposition, les Ryzen 5 1500X et 1600X, le premier est disponible pour 203€ en moyenne, ce qui le rend très légèrement plus cher qu’un Core i3 7350K, et 20€ moins onéreux qu’un i5 7500. Quant au second, à 270€ en moyenne, il ambitionne plutôt d’aller titiller le Core i5 7600K, disponible autour des 280€.
Références processeurs | Coeurs / Threads | Fréquence de base | Fréquence Boost > 2C | Fréquence Boost 2C Max | Technologie XFR | TDP (Données AMD) | Prix |
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Ryzen 7 1800X | 8 / 16 | 3,6 GHz | 3,7 GHz | 4,0 GHz | Oui | 95 W | 565€ |
Ryzen 7 1700X | 8 / 16 | 3,4 GHz | 3,5 GHz | 3,8 GHz | Oui | 95 W | 450€ |
Ryzen 7 1700 | 8 / 16 | 3,0 GHz | 3,2 GHz | 3,7 GHz | Non | 65 W | 360€ |
Ryzen 5 1600X | 6 / 12 | 3,6 GHz | 3,7 GHz | 4,0 GHz | Oui | 95 W | 270€ |
Ryzen 5 1600 | 6 / 12 | 3,2 GHz | 3,4 GHz | 3,6 GHz | Oui | 65 W | 250€ |
Ryzen 5 1500X | 4 / 8 | 3,5 GHz | 3,6 GHz | 3,7 GHz | Oui | 65 W | 203€ |
Ryzen 5 1400 | 4 / 8 | 3,2 GHz | 3,2 GHz | 3,4 GHz | Oui | 65 W | 185€ |