C’est en décembre 89 que parvient dans les salles d’arcade le dénommé Final Fight, le premier Beat’em up de Capcom à vraiment reprendre l’héritage de Double Dragon. Je pense que vous le savez tous déjà, mais ce titre va être un énorme succès. Bon, en premier lieu, ne nous en cachons pas : graphiquement, il enterrait toute la concurrence. Et les graphismes, quoi qu'on en dise, étaient déjà ce qui faisait le plus vendre...
Mais on aurait tort de résumer Final Fight à ça. La borne nous proposait de choisir parmi trois persos bien distincts à incarner, avec leurs propres coups (du moins leurs propres animations). Hagard, le célèbre catcheur du jeu, se jouait même un peu différemment (il pouvait sauter avec son adversaire après l’avoir agrippé, ce qui permettait d'effectuer une seconde projection). C'est avec ce jeu que Capcom introduit les classiques trois coups sautés (coup après un saut neutre, après un saut en avant, et le cancel en appuyant sur bas+poing) ainsi que le fameux death blow (une attaque réalisée en appuyant en même temps sur saut et poing, ce qui vous rend invulnérable, touche tous les ennemis autour de vous, mais en contrepartie vous enlève un petit peu de vie, du moins si vous touchez au moins un ennemi) : deux éléments de gameplay qui feront beaucoup d’émules et que Capcom reprendra lui-même dans la plupart de ses productions des années 90.
Alors certes, aujourd’hui, tout ça fait daté. Le jeu est vite d’une répétitivité écœurante. Mais il était particulièrement exhaustif en ce mois de décembre 89. L’impact qu’a eu Final Fight sur le genre du beat’em up à scrolling horizontal est impressionnant. La foule qu’il attira près de ses bornes fit beaucoup d’envieux. Un an plus tard, les copies de Final Fight (Burning Fight, Riot City, 64th Street A detective Story…) vont affluer et les sorties de beat’em up tout simplement doubler. Final Fight est parvenu à démocratiser le genre, un genre qui a de l’avenir. Un avenir dont, on va le voir, Capcom va s’emparer.
Poison, l'un des personnages les plus controversés de Capcom : initialement de sexe féminin, Poison fut ensuite converti en personnage transgenre, Capcom ayant peur que les américains n'apprécient pas l'idée de frapper une femme. Mais cela a créé une polémique encore plus grande. Aussi, lorsqu’ils ont porté le jeu sur Snes, ils l’ont remplacé par un personnage mâle, tout simplement.