Commençons donc par les prérequis nécessaires pour intégrer ces fameuses écoles. L'AFJV, l'agence française pour le jeu vidéo, véritable bible si vous souhaitez vous former et trouver un métier sur le secteur, recense au total 45 écoles et formations vidéoludique en France. On y trouve des écoles spécialisées telles que SupInfoGame, des masters en université comme à Nice, et des formations spécialisées « jeu vidéo » en école d'infographie par exemple. Pour les intégrer, diverses compétences sont requises en fonction des métiers ciblés. Face à la diversité des formations et métiers référencées, nous dégageons plusieurs profils qui regroupent différents pôles de compétence. De manière générale, une excellente connaissance du jeu vidéo et un bon niveau d'anglais est demandé pour atteindre ces formations et surtout pour exercer ces métiers plus tard.
Les créatifs
Vous farmez les créateurs de niveau, les moteurs gratuits, la créa sonore et excellez dans les bacs à sable par votre qualité d'architecte vidéoludique ? Alors un métier créatif est peut-être tout indiqué pour vous. Il en existe une multitude mais certaines branches dominent le secteur.
C'est le chef d'orchestre du jeu, il pense les mécaniques de gameplay, établit le squelette du titre (genre, univers, support, thêmes) et s'assure de la bonne tenue du concept tout au long de la production avec ses équipes. Pour bien préparer la production, il est chargé de rédiger une énorme quantité de documents (y compris une "bible" : le GDD) sur chaque aspect du jeu, notamment les règles, et d'assurer au travers de ce dernier la cohérence de l'univers, des niveaux, personnages, et d'assurer une bonne interactivité et un aspect ludique renforcé sur le titre. Il est en quelques sortes le maestro du projet, informant son orchestre de chaque nouvelle note de musique griffonnée dans la nuit et s'assurant que chaque musicien la comprenne bien et sache la jouer à la perfection.
C'est souvent la star d'un projet, à l'image de Shigeru Miyamoto, de Peter Molyneux, de David Cage, ou d'Hideo Kojima. Tout repose sur ses épaules et le Game Designer doit souvent être imperméable au stress, ouvert d'esprit, doté d'excellentes compétences sociales et extrêmement rigoureux. Il doit bien connaître les métiers de ses collaborateurs et assurer une bonne cohésion dans ses équipes en plus de garantir la cohérence de l'univers qu'il façonne pendant de nombreux mois ou années. Il faudra se montrer à l'écoute de son équipe, savoir prendre les bonne décisions, anticiper, s'adapter. Grosso modo, son travail s'organise en trois phases : conceptualisation du jeu, rédaction et modélisation des idées, mise en place avec les équipes.
Il est à noter que rentrer en Game Design ne se fait pas forcément d'un coup et beaucoup sont auparavant passés par de l'amateurisme, ou par d'autres métiers du jeu vidéo afin de bien comprendre les enjeux de chaque éléments d'un projet.
On résume :
- Philosophie du métier : Penser l’intégralité du titre, le concevoir, écrire les grandes lignes et chaque détail, coordonner la création du jeu au sein de l’équipe.
- Prérequis : Demande une grande connaissance de chacun des métiers et outils du cycle de production. Doit maîtriser l’anglais technique, avoir un excellent sens de l’organisation et une créativité débordante en plus de savoir communiquer à son équipe sa vision du jeu.
Lui, c'est l'architecte. En récupérant les directives du game designer, il pense chacun des niveaux et va y introduire les éléments spécifiques pour permettre l’interaction. Son travail ? Concevoir les maps, gérer le niveau de difficulté et rendre le tout le plus logique et agréable possible. Il doit faire coïncider les ajouts progressifs de gameplay avec l'organisation et l'agencement des niveaux et disposer les ennemis aux bons endroits.
Son outil de tous les jours sera un éditeur de niveau, souvent inclus dans les moteurs d'aujourd'hui comme Unity ou l'Unreal Engine pour ne citer qu'eux. Il devra établir un type de level design, qui doit respecter le document de Game Design et s'adapter au style dirigiste ou ouvert que proposera le titre. Enfin, il ne faut pas oublier que chaque genre implique un level design bien particulier et le support influence également cette donnée. Un level design à destination du mobile sera par nature moins complexe et moins alambiqué qu'un level design PC.
On résume :
- Philosophie du métier : Concevoir des univers à travers les maps et les peupler d’éléments, adapter le game design aux différents niveaux, gérer la difficulté en calibrant par exemple le placement des boss, ennemis, et passages de plateforme.
- Prérequis : Maitrise technique d’outils variés (moteurs 2D/3D, éditeurs de niveaux et outils 3D). Anglais requis, sens de l’organisation, créativité débordante, excellente capacité à visualiser des espaces cohérents.
L’Homme derrière la moindre note de musique et derrière le moindre bruitage, c’est évidemment le Sound Designer. Son équipe travaille d’arrache-pied pour générer une ambiance en accord avec le document de Game Design, retranscrite par du bruitage, des dialogues, et des musiques. C’est un travail extrêmement qui varie beaucoup en fonction du type de production.
Car si un jeu comme Bloodborne ou Halo miseront avant tout sur leurs musiques et sur les différents bruitages employés pour instaurer une ambiance souhaitée, d’autres types de jeux comme notamment les jeux mobiles miseront avant tout sur les bruitages des différents « boutons » afin de satisfaire le joueur et de lui transmettre des encouragements en tentant de générer chez lui de la satisfaction. C’est notamment le cas sur les free to play ou chaque interaction sonore se doit d’être parfaite sous peine d’ennuyer l’utilisateur par la répétition des jingles et bruitages.
On résume :
- Philosophie du métier : Donner une véritable âme auditive au jeu, réaliser une ambiance sonore, des musiques, bruitages, voix en adéquation avec les demandes du jeu.
- Prérequis : Sens artistique, maitrise totale des outils techniques d’édition sonore. Demande pas mal d’imagination ainsi qu’une oreille fine et raffinée.