Note de la rédaction
Spécifications | |
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Sensibilité max. supportée | 12 000 DPI |
Capteur | Optique |
Nombre de commandes (hors boutons droit et gauche, et rotation molette) | 5 |
Rétroéclairage | Oui, RGB |
Prise en main | Droitier |
Fréquence d'interrogation max. | 1000 Hz |
Poids | 137 g |
Connexion | Filaire USB |
Lorsqu’elle était apparue sur nos radars à l’occasion du dernier CES de Las Vegas, il faut reconnaître que la souris Rival 700 avait, si ce n’est de quoi séduire, au moins de quoi surprendre, dans la mesure où elle marquait un tournant pour la marque : habituée à des designs plutôt classiques et épurés, SteelSeries jouait avec ce nouveau périphérique la carte de l’innovation, avec l’intégration de parties modulables, d’un écran OLED, et d’un système de retour tactile. Les nouveautés présentées à l’époque feront-elles les succès de demain ? Réponse dans les paragraphes qui suivent, après trois bonnes semaines d’essai.
Au sortir de son emballage (plutôt soigné, soit dit en passant), la Rival 700 nous renvoie immanquablement vers sa grande sœur, la Rival 300 : un design général à l’identique et pensé pour les droitiers, deux zones en caoutchouc et en relief de chaque côté pour assurer la prise en main, et une partie supérieure assez bombée et proposant un unique bouton, en plus des clics droit et gauche et de la molette. Pour autant, comme nous le soulignions dans notre introduction, la Rival 700 se détache de sa grande sœur sur bien des aspects. Pour commencer, elle comprend un bouton supplémentaire au niveau du pouce (pour un total de trois disponibles). Un bouton à côté duquel SteelSeries est venu positionner l’une de ses principales nouveautés : un écran OLED, sur lequel on pourra au choix afficher un logo personnalisé, ou différentes informations sur une partie en cours : niveau de points de vie ou de mana, nombre de tués cumulé, etc… Autre différence notable, mais invisible d’un point de vue design : la présence d’un système de retour tactile, qui fera vibrer légèrement la coque du périphérique, là encore, selon des critères définis par l’utilisateur : si les points de vie tombent sous la barre des 20%, par exemple, la souris renverra des vibrations répétées.
Dernier point grâce auquel la Rival 700 va tenter de tirer son épingle du jeu : la modularité, qui se caractérisera par trois possibilités de personnalisation. Tout d’abord, l’utilisateur pourra choisir le type de liaison qu’il préfère, la Rival 700 étant fournie avec deux câbles détachables, l’un court en PVC, l’autre long et tressé. Plus intéressant : de base, la Rival 700 sera accompagnée d’un capteur optique PixArt PMW3360 16 000 DPI. Toutefois, ce module pourra être facilement démonté et remplacé. Une option déjà proposée récemment par la R.A.T. Pro X de Mad Catz, et qui permet une mise à jour du produit à moindre coût. Enfin, la coque sur laquelle on distingue le logo rétroéclairable de la marque (configurable sur 16 millions de teintes) sera amovible et pourra être remplacée par une pièce personnalisée, tout comme la pièce située à l'arrière, qui porte par défaut le nom de la souris, et que l'on pourra faire imprimer en 3D.
Avec autant d’arguments à faire valoir, on se dit forcément que cette Rival 700 va cartonner… Malheureusement, la pratique va rapidement venir assombrir ce tableau. On passera rapidement sur l’aspect personnalisation qui à ce stade, n’offre ni plus, ni moins de perspectives que les principaux modèles concurrents (la Nyth, ou la R.A.T. Pro X), pour s’intéresser au cas des deux autres fonctionnalités phares de la Rival 700 : son écran OLED, et son retour tactile. Dans le premier cas, on se heurte à un problème classique pour ce type d’afficheur : quoi que ce dernier soit positionné de manière à être parfaitement visible lorsque l’on regarde la souris et que l’on a la main posée dessus, il n’en conserve pas moins un défaut conceptuel qui est : pourquoi aller chercher sur sa souris une information que l’on trouve déjà sur son écran principal, au risque de perdre de vue l’action en cours… De fait, l’écran OLED, malgré les informations qu’il peut renvoyer, ne servira au mieux qu’à personnaliser son périphérique, en y insérant le fichier image de son choix.
Quant au retour tactile, le problème est différent : il est assez agréable, les vibrations pouvant réellement apporter un plus informatif intéressant. Toutefois, son plein usage reste aujourd’hui limité à trois jeux : Dota 2, Counter Strike : GO, et MineCraft (C’est du reste la même chose pour l'affichage d'informations de jeu sur l’écran OLED). Pour le reste des titres de votre bibliothèque, il ne sera possible de profiter des vibrations qu'en assignant cet effet à un bouton, soit pour simplement accompagner l'actionnement de ce dernier, soit pour simuler un cooldown en programmant un délai sur le retour haptique. Dans ces conditions, à moins d’être un utilisateur dont la vie vidéoludique tourne exclusivement autour d’un des trois jeux cités, difficile de faire de cette fonctionnalité un argument d’achat, tant sa portée risque d’être limitée. Évidemment, les choses peuvent évoluer, mais le système GameSense, qui gère le retour tactile, est en place depuis quelques mois chez SteelSeries, et on doute que les choses évoluent beaucoup, du côté de la prise en charge rapide de nouveaux jeux.
Écran pas super utile, retour tactile limité à trois jeux… Il faut reconnaître que les nouveautés de la Rival 700 déçoivent, et ce ressenti s’accentue lorsque l’on s’attache à l’aspect confort d’utilisation : globalement, celui-ci est plutôt bon. La glisse est impeccable malgré ses 137 grammes, et le capteur n’a jamais montré aucun signe de faiblesse ou de décrochage, que ce soit sur nos différents tapis, ou sur notre bureau blanc satin. En revanche, le nouveau bouton au niveau du pouce que nous mentionnons plus haut est tellement en avant du périphérique, qu’il faut désaxer sa position de main pour pouvoir l’utiliser correctement. En outre, on aurait apprécié, pour un modèle à ce niveau de prix, une molette actionnable sur trois axes et non deux. Et une fois tous ces problèmes mis bout à bout, que reste-t-il de la Rival 700 ? Une souris assez classique, qui apportera le même confort d’utilisation et quelques options de personnalisations supplémentaires, par rapport à la Rival 300, mais qui coutera près de 45€ de plus. Si SteelSeries venait à faire évoluer rapidement le catalogue de titres compatibles avec GameSense, la Rival 700 pourra sans doute voir son intérêt (et sa note) rehaussé, mais sans cela, elle aura bien du mal à faire face à des modèles comme la Roccat Tyon, parfaitement fonctionnelle, et un poil moins onéreuse, ou la Logitech G502.
Points forts
- Bonne prise en main
- Capteur optique à l'aise sur toutes les surfaces
- Suite logicielle SSE efficace
- Coque et affichage OLED personnalisables
Points faibles
- Un des boutons au niveau du pouce peu pratique
- Molette actionnable sur deux axes seulement
- Retour tactile pleinement fonctionnel sur 3 jeux seulement
- Affichage d'informations sur l'OLED utilisable sur 3 jeux seulement
- Prix excessif au regard des fonctionnalités proposées
Alors que Steelseries avait toute notre attention pour un modèle qui semblait sortir de l'ordinaire, c'est malheureusement la déception qui pointe le bout de son nez. La faute à des fonctions exclusives qui ne trouvent que peu de jeux compatibles, et peinent donc à justifier un tarif élevé.