Développé par le studio Petroglyph pour le compte de Trion Worlds, End of Nations prétend révolutionner le monde des jeux de stratégie en y apportant une composante massivement multijoueur. Direction les locaux de l’éditeur à Redwood en Californie pour en apprendre un peu plus...
Le moins que l'on puisse dire avec un jeu tel que End of Nations, c'est que la tâche la plus difficile pour les développeurs n'est autre que d'arriver à exposer clairement le concept de leur jeu. Le producteur du titre, venu tout spécialement de Las Vegas avait bien du mal à expliquer aux journalistes présents lors de cette visite de l'éditeur Américain, les différentes strates de ce jeu de stratégie mettant en scène un conflit mondialisé. Tout d'abord, commençons par le contexte géopolitique dans lequel s'inscrit End of Nations. Suite à l'effondrement de l'économie mondiale, une puissance nommée l'Ordre des Nations a vu le jour pour empêcher l'anarchie. Imposant l'ordre par la force au prix d'une obéissance inconditionnelle, ce nouvel ordre mondial a engendré bien malgré lui dans son sillage une fédération de révolutionnaires de tout poil, bien décidés à lutter contre ce pouvoir totalitaire. Dans End of Nations, tous les joueurs incarnent des indépendantistes en lutte contre l'Ordre des Nations.
Le menu principal du jeu représente une carte du monde persistante qui n'est pas sans évoquer le jeu de plateau Risk, ou plutôt le jeu électrisant Domination auquel se livre James Bond dans Jamais plus Jamais. C'est là que l'on trouve les zones de combat correspondant à son niveau de jeu. Chacune d'entre elles nous entraîne sur une carte instanciée, proposant une vue de dessus similaire à n'importe quel jeu de stratégie en temps réel, pour en découdre avec les troupes du fameux Ordre des Nations en accomplissant des objectifs spécifiques. Protéger un point précis, abattre un énorme char ennemi, etc. Sur ces grandes cartes, d'autres joueurs peuvent être présents pour engranger tout comme vous argent et points d'expérience. Comme vous vous en doutez, il faudra utiliser cette manne financière à bon escient pour améliorer votre arsenal au sein de votre quartier général, représenté sous la forme d'un niveau lui aussi instancié et dont vous serez le seul à avoir accès (vos amis pourront le visiter, mais en aucun cas il sera susceptible de se faire attaquer).
Contrairement à la plupart des jeux de stratégie en temps réel, dans End of Nations on ne contrôle qu'une petite vingtaine d'unités, pas plus. Invariablement il y a un centre de commande, sorte de gros bus assez lent qui recèle des meilleurs pouvoirs. Puis c'est à vous de composer votre escouade à l'aide des véhicules débloqués dans votre quartier général. Jeeps, chars, tanks, lance-missiles, c'est selon votre goût et la stratégie que vous voulez adopter sur le champ de bataille. On peut séparer ses unités comme dans tous les autres STR, mais il est impossible de récupérer une unité détruite. Le jeu n'autorise la récupération de son escouade qu'une fois celle-ci entièrement décimée. Pour palier à ce manque crucial d'unités, un système de regain d'énergie est proposé lorsque vos engins sont hors de combat. Pour les combats, le choix de son commandant et de ses aptitudes est primordial. Ces pouvoirs se lancent à la manière d'un MMO en passant par une barre de raccourcis. Ecran de fumée, tirs de barrage ou raid aérien sont autant d'outils qui vous donneront l'avantage s'ils sont employés à bon escient.
En dehors des objectifs en solo ou coopératifs, le jeu propose des cartes pour les affrontements entre joueurs. Elles se présentent sous la forme d'un niveau classique de jeu de stratégie comme StarCraft avec une jolie symétrie axiale comprenant les bases de chaque équipe, ainsi que divers points de contrôle à capturer pour marquer des points. Si vous avez déjà joué à Dawn of War II, vous aurez une idée du principe de jeu. Là où le bât blesse, c'est qu'en l'absence de production d'unités, le gameplay paraît bien fade. Si l'on est seul à défendre un point de contrôle, il y a fort à parier que l'on va se faire laminer par deux joueurs ayant coordonné une action sur notre pauvre position. S'ensuit l'attente honteuse d'une réapparition à la base de déploiement. Les parties en versus tournent donc rapidement au jeu du chat et de la souris où l'on est tour à tour l'écrasant vainqueur sans mérite, ou le perdant frustré.
Enfin et non des moindres, la dernière couche d'intérêt concerne la domination du monde par l'une ou l'autre des factions (à priori il faudra choisir un camp au début de la campagne). Chaque bataille remportée par votre camp fera gagner des points à ce dernier dans la lutte qui l'oppose à son pire ennemi. Ainsi cette bataille à grande échelle qui verra s'échanger de nombreux territoires au fil du temps devrait apporter au jeu un côté conquête très jeu de plateau. Les développeurs sont restés assez vagues mais il semblerait que les résultats de cette lutte globale soit remise à zéro tous les mois et octroie au camp qui en sort vainqueur des bonus intéressants.
A première vue, End Of Nations ressemble à un titre à la fois compliqué à apprivoiser, mais aussi possédant une jouabilité trop basique et répétitive pour passionner les foules. Sur le papier c’est particulièrement intéressant, mais dès que l’on prend le titre en main, on est irrémédiablement déçu par le manque de possibilités.