Le moins qu'on puisse dire, c'est que Sports Island 3 ne brille pas vraiment par sa prise de risque. Ce troisième volet s'appuie sur dix nouvelles activités, mais propose une structure et des modes de jeu inchangés depuis le premier volet. On y retrouve donc un mode solo qui se décline en Match Libre, en Tournoi (basé sur le sport de son choix), et en Ligue (qui donne l'occasion de pratiquer les dix activités). Le mode Défi, constitué de mini-jeux sur le thème de chacun des sports, doit être débloqué. Du côté du multi, une fonctionnalité fait tout de même son apparition : outre la possibilité de jouer jusqu'à 4 sur la même console, on dispose désormais d'un mode online pour affronter ses amis ou d'illustres inconnus via la connexion wi-fi de la console.

Hélas, comme il est désormais de coutume dans la série, les 10 activités sportives proposées se montrent d'un intérêt inégal, qui inspire une typologie de circonstance. On a d'abord les épreuves qui "se laissent jouer", selon l'expression consacrée : ce sont le slalom et le half-pipe (Hudson aurait peut-être dû s'en tenir aux sports d'hiver !). Le slalom invite le joueur à reproduire les mouvements d'un skieur avec la Wiimote et le Nunchuk tout en gérant au mieux sa vitesse pour ne louper aucune porte ; le half-pipe consiste à décoller avec son snowboard au rythme de quelques QTE pour réaliser les meilleures figures possible. Ces deux activités sont à la fois techniques et faciles à prendre en main, ce qui les rend amusantes et propices à la recherche de nouveaux records ; ce sont hélas les seules. On a ensuite un lot d'épreuves moins convaincantes, qui ne sont pas dénuées d'intérêt mais qui souffrent d'une jouabilité approximative souvent due à une reconnaissance de mouvements trop erratique : ce sont l'escrime, le plongeon, le volley-ball et le racquet-ball, quatre activités qui ont pour point commun d'exiger une réactivité et une précision que les contrôles de jeu peinent à offrir, même avec le Wii Motion Plus (Sports Island 3 est compatible avec l'accessoire). Il faut dire que les explications assez obscures dispensées par le didacticiel ne favorisent pas la prise en main.

Les quatre autres épreuves incluses dans le titre se révèlent au mieux agaçantes, au pire franchement crispantes. Facile tant que vous restez dans les clous, le pilotage aérien devient une énorme prise de tête dès que vous déviez par erreur de votre trajectoire (les contrôles sont beaucoup trop sensibles). La crosse souffre d'un gameplay totalement raté qui la rend soporifique au possible, même contre un autre joueur. A ce sujet, rappelons que si certaines activités obligent les participants à jouer chacun son tour, d'autres se pratiquent simultanément. Et ce ne sont pas forcément les plus fun comme le démontre la scie passe-partout, qui exige une coordination bien trop parfaite entre les deux bûcherons d'un jour, qui finissent généralement par s'engueuler vertement. Le dernier sport, l'aviron, est un massacre pur et simple. Injouable et dénué de tout intérêt, il ne pousse qu'à une chose, c'est éteindre sa console. Le bilan n'est pas brillant, puisque sur 10 activités, deux seulement méritent réellement d'être pratiquées. L'ensemble est trop léger ; si tout y est paramétrable, s'il est possible d'éditer ses équipes, si le online est un vrai plus, il reste qu'on n'a pas vraiment envie d'y revenir à l'issue d'une première séance, et ce n'est pas la réalisation toujours aussi cheap qui incitera le joueur à lui donner une seconde chance : Sports Island 3 est condamné à prendre la poussière.