Après tant d'années et de déclinaisons multi plates-formes de la série Dynasty Warriors, il ne semble pas nécessaire de s'attarder trop longtemps sur la présentation du concept repris dans ce Samurai Warriors 3. Contentons-nous simplement de rappeler qu'il s'agit, comme dans la plupart des productions Koei, de massacrer des centaines d'adversaires sur de vastes champs de bataille à l'aide de personnages historiques ou fictifs. Dans la saga Samurai Warriors, les héros en question sont directement issus de l'histoire mouvementée du Japon. Shingen Takeda, Kenshin Uesugi, Nubunaga Oda, chacun de ces chefs charismatiques s'est illustré durant la fameuse période Sengoku, marqué par des guerres de clans incessantes. A l'instar des épisodes précédents, Samurai Warriors 3 met en scène ces guerriers de légende pour réécrire l'histoire en exagérant très largement leurs capacités et leurs rôles au sein de leurs armées respectives.

La première chose qui marque quand on découvre le menu général de Samurai Warriors 3, c'est le nombre impressionnant de modes de jeu qui s'offrent à nous. Mode Histoire, mode Libre, Château de Murasame, Dojo, Reseau mode Historique... Koei ne semble pas avoir épargné sa peine pour proposer aux amateurs de la saga un contenu plus que décent. On peut ainsi lancer une partie rapide ou suivre un scénario propre à chacun des héros du Japon féodal, illustré par quelques cinématiques de bon aloi. On peut également revivre des batailles célèbres après avoir créé son propre personnage ou effectuer des quêtes pour progresser dans un donjon. Le multijoueur est à l'honneur avec des options pour jouer en écran splitté ou encore avec un ami online en se connectant à Internet. Bref, il y a de quoi faire et on pourrait s'attendre au premier abord à passer des soirées entières devant sa console. Malheureusement, à peine a-t-on posé le pied sur le champ de bataille que l'on commence à déchanter.

Tout d'abord, les environnements dans lesquels on évolue de jour comme de nuit sont laids et affreusement vides. Sans exagérer, on a parfois l'impression de jouer à une vieille version PS2 tant la modélisation est sommaire et les textures sont moches. Les héros ne sont pas particulièrement bien réalisés et les ennemis se ressemblent tous. Comme si ça ne suffisait pas, les animations de tout ce beau monde sont saccadées et grossières. Même les fameuses attaques Musou connues pour en mettre plein la vue sont plus fades que d'habitude, certaines passant d'ailleurs pratiquement inaperçues dans le feu de l'action. D'accord, la Wii n'est pas une console particulièrement puissante mais rien ne peut justifier en 2010 un tel retard technique. Il suffit d'avoir joué aux Dynasty Warriors Strikeforce sur PSP pour savoir qu'avec un peu de bonne volonté, on peut proposer une action non-stop autrement plus agréable à regarder.

Puisqu'on parle d'action, pas la peine de se faire d'illusions, Samurai Warriors 3 se contente de nous resservir le gameplay étriqué des autres Dynasty Warriors. Quel que soit le type de contrôle sélectionné (Wiimote/Nunchuk, manette Classique, pad Gamecube), deux boutons suffisent à enchaîner des coups ultra-répétitifs qui nous permettront de faire le ménage dans les décors. Un troisième bouton déclenche des attaques Musou dont la puissance est tributaire d'une jauge d'esprit tandis qu'un autre sert à activer un coup spécial propre à chaque personnage. Comme d'habitude, notre héros peut également sauter, parer, monter à cheval ou utiliser des objets si ça nous chante. On connait tout cela par coeur et s'il est vrai que dessouder des adversaires par centaines s'avère par moment grisant, le manque de subtilité de ce gameplay usé jusqu'à la corde lasse désormais très rapidement. On a beau pouvoir équiper nos personnages avec de nouvelles armes, apprendre de nouvelles attaques, optimiser notre matériel avec des gemmes, etc, le résultat est le même : on s'ennuie.

Au final, ce Samurai Warriors 3 fait l'effet d'un pétard mouillé. Les nombreux modes de jeu, la multitude de combattants (parfois inédits comme Kanbei Kuroda, Motonari Mori, Kai...), les scénarios en pagaille, les briefings détaillés avant chaque bataille... Tout cela était si appétissant que l'on ne peut que regretter amèrement l'indigence de la réalisation et la redondance du gameplay. De tout temps, les jeux Dynasty Warriors et leurs produits dérivés ont eu de nombreux fans prêts à pardonner n'importe lequel de leurs défauts au nom du souffle épique qui anime la série. Il existe des milliers de joueurs qui ne se lasseront jamais de matraquer leur manette pour mener tel ou tel seigneur de guerre à la victoire et optimiser à fonds leurs compétences. Ceux-là voudront peut-être tenter l'aventure à nouveau sur Wii. Les autres, habitués à des beat'em all plus contemporains et exigeants au niveau de la réalisation, peuvent passer leur chemin sans le moindre remord.