Tout commence lorsque Indy reçoit un inquiétant coup de fil de son vieil ami Archie, le pressant de venir le voir de toute urgence à San Francisco. A peine arrivé sur place, le joueur est immédiatement pris à parti par des mafieux locaux manifestement très déterminés à l'empêcher de retrouver Archie. S'ensuit toute une série de péripéties mollassonnes à travers un quartier chinois aussi sombre que mal modélisé, puis à travers le monde entier. On grimpe sur les toits, on active des mécanismes, on se balade dans la jungle, on saute au-dessus du vide en se servant de notre fouet. Tout cela à l'aide d'un écran tactile qui manque souvent de précision et surtout sans que l'on ressente vraiment le souffle épique de la saga Indiana Jones. Malgré la 3D, l'architecture des niveaux est très basique et les bugs graphiques sont nombreux. L'action est vue de loin de sorte que les objets que l'on peut activer ou récupérer dans les décors sont souvent trop petits. Quand il s'agit de saisir une palette ou une pelle, ça va encore mais pour s'emparer d'une bouteille de quelques pixels seulement en pleine bagarre générale, on devra faire preuve d'une habileté surhumaine.

De toute manière, les nombreux combats auxquels Indy prend part tout au long de l'aventure qui va le lancer sur les traces du sceptre de Moïse souffrent d'une maniabilité détestable. Il faut dire que devoir s'immobiliser en appuyant sur L ou R à chaque fois que l'on veut frapper un adversaire, ce n'est pas très pratique. Les quelques mouvements (crochets, uppercuts, etc.) que l'on peut effectuer en faisant glisser le stylet sur l'écran tactile sortent régulièrement avec un temps de retard. Même chose pour la parade qui manque totalement d'ergonomie. Parfois, notre héros ne bouge pas d'un cil alors que l'on est en train de massacrer l'écran tactile. Parfois, il donne un coup de poing dans le vide au lieu de faire claquer son fouet. Bref, la crise de nerfs n'est pas loin. Et ce n'est pas la gestion des coups spéciaux à l'aide d'une jauge de pouvoir et d'un petit jeu de rythme qui viendra rattraper le reste.

Bien entendu, Indiana Jones et le Sceptre des Rois comporte également son lot d'énigmes consistant par exemple à appuyer sur des symboles dans un ordre précis pour révéler un passage secret ou encore à retrouver une manivelle pour abaisser un pont. Alambiquées ou au contraire beaucoup trop faciles, elles ne suscitent pratiquement aucun intérêt. Tout comme le fameux mini-jeu des artefacts que l'on retrouve tout au long de l'aventure. Le joueur y dirige une goutte d'eau au stylet à travers un labyrinthe truffé de pièges et de portes. Il doit taper sur des murs pour les détruire, souffler dans le micro pour faire disparaître du sable, éviter de se faire écraser par des obstacles mobiles... Voilà qui ne risque pas de le scotcher sur sa DS bien longtemps, surtout quand on voit la qualité de la réalisation. Pourtant, les développeurs ont cru bon de nous permettre de rejouer les labyrinthes que l'on a débloqués à tout moment et même de s'y éclater en multijoueur. Youpi ! Blague à part, nous aurions vraiment préféré que l'effort se soit porté sur la narration du soft ou sur l'optimisation de sa présentation car mises à part quelques scènes d'anthologie sur le toit d'un tramway ou sur une rivière déchaîné, on se surprend plus souvent à baîller qu'à sauter sur place.