Retour à la Seconde Guerre mondiale pour une licence qui a récolté tous les honneurs avec son dernier épisode en date. Une bonne idée ? C'est ce que nous allons voir, en tout cas une chose est sûre, malgré la demi-tonne de FPS sortie sur le sujet, nous n'avions pas encore tout vu...
Avant d'entrer dans le vif du sujet, une petite précision s'impose. Ce nouveau Call of Duty est développé par Treyarch, le studio déjà responsable de Call of Duty 3. Donc la licence du FPS sur le thème de la Seconde Guerre mondiale, les petits gars de Los Angeles maitrîsent. Cependant, conscients que les joueurs en ont pris plein les mirettes avec Modern Warfare, les développeurs de Treyarch se sont retrouvés obligés de proposer une expérience à l'intensité idoine. Un challenge de taille qui n'a pas fait peur à l'équipe qui prit rapidement les mesures nécessaires pour que les moyens ne leur manquent pas. Pour commencer, il faut savoir que même si le studio est différent, l'impressionnant moteur de Call of Duty 4 a été intégralement récupéré. Ensuite le studio s'est attelé à faire travailler de concert tous ses départements sur ce projet pharaonique. Historiens, designers, animateurs, tous les domaines ont été mis à contribution. Un investissement qui a porté ses fruits ? C'est ce que nous avons tenté de découvrir lors d'un tête-à-tête de quelques heures avec une version avancée...
Exit les plages du pacifique que l'on avait pu voir dans une précédente démo, le premier des deux niveaux accessibles nous jetait dans une jungle luxuriante qui rappellera aux plus téléphiles d'entre vous les errances de la compagnie Bravo dans le Vietnam de la série l'Enfer du Devoir. On avance donc les pieds dans l'eau stagnante accompagné de quelques hommes vers une carcasse d'avion pour une mission de reconnaissance. Arrivé sur les lieux, on découvre, non sans surprise, qu'il s'agissait d'un piège. Une grenade explose, un de nos hommes est éjecté et des soldats japonais sortent de partout et se mettent à foncer sur nos troupes la baïonnette en avant. Le Shellshock de Guerilla sorti en 2004 n'est pas loin. C'est une sensation rare dans un FPS que de devoir affronter un ennemi qui fonce sur vous dans un assaut suicidaire au corps-à-corps. Tirs de barrage, de couverture, puis quelques tirs à la tête plus tard, cette étape n'est plus qu'un souvenir. On continue la progression beaucoup moins confiant dans la jungle en regardant avec suspicion chaque bosquet. Les soldats nippons semblent être passés maîtres dans l'art du camouflage et arborent astucieusement quelques brindilles sur leurs tenues pour mieux se fondre dans le décor. Puisque l'on parle de décor, le moment est idéal pour vous parler de l'inégalité qualitative flagrante des textures. Parfois jolies et crédibles, elles peuvent se révéler grossières voire insultantes pour les consoles next-gen sur certaines pierres par exemple. Autre regret, la végétation pourtant bien représentée semble ne pas être affectée par votre passage. On traverse toutes les herbes sans découvrir de sons spécifiques, ni provoquer de réaction particulière de ces éléments. Des réglages de dernières minutes ? On l'espère.
Soudain, on déboule dans une clairière farcie de bunkers où l'ennemi nous attend de pied ferme. Place à un gameplay plus classique du FPS mais sur-vitaminé. Les balles fusent, les armes crépitent et c'est un peu la foire d'empoigne. Le conflit bat son plein et on se sent bien peu de chose une fois à découvert. Alors on se planque lâchement, on tente quelques tirs dès qu'une fenêtre se libère et on se re-planque dès qu'on prend une balle sur le casque. Les haut-parleurs se mettent à siffler, notre vue se brouille et il faut rester quelques secondes à couvert pour retrouver ses esprits. Pas de jauge de vie, il suffit de se reposer à l'abri quelques instants avant de retourner au combat. Immersif au dernier degré, ce premier contact avec le gros des troupes de l'ennemi verse dans le sportif. Plus loin on aura pour mission de nettoyer les bunkers au lance-flammes, une arme puissante et efficace dont le véritable intérêt ne se dévoile qu'au détour d'une nouvelle zone à la végétation proéminente. Ici, rien ne vaut le feu pour débusquer les soldats planqués dans les hautes herbes (bien plus hostiles que les Pokemons), ou faire descendre illico ceux qui auraient choisi de grimper en haut des cocotiers. Sans couverture aucune, ce passage n'est pas vraiment une partie de plaisir. A cause du système de jeu qui ne tolère pas plus de quelques balles dans le buffet, on est amené à recommencer plusieurs fois cette section. Mais c'est de bonne guerre nous direz-vous...
Le deuxième niveau disponible sur la version nous plonge dans Berlin aux commandes d'un soldat russe. L'ambiance change du tout au tout. Exit les environnements semi-ouverts, ici on se retrouve à progresser dans des bâtiments délabrés voire dans les couloirs du métro. C'est sombre, violent et une fois de plus, on est pris aux tripes par l'intensité des affrontements. Dans la panique générale, on peine d'ailleurs à différencier nos alliés des Allemands. Ca crie, ça tire et de temps à autre un petit dessin de grenade nous indique qu'un engin explosif a été jeté dans notre direction. On peut soit se diriger vers lui pour tenter de le renvoyer à l'expéditeur, soit s'en éloigner rapidement pour plus de sureté. Vers la fin du niveau, on déboule en pleine rue. Là c'est carrément du Gears of War. On avance à couvert d'un tank, et l'objectif à valider n'est autre que d'achever au sol un à un les soldats allemands à la baïonnette. Pas très moral, mais à la guerre comme à la guerre. L'ultime visite de la Seconde Guerre mondiale façon Call of Duty promet donc de belles sensations dans la lignée du quatrième épisode. Cependant, on regrette déjà les environnements contemporains et la débauche d'effets spéciaux des petits gars de Infinity Ward. Call of Duty 4 : Modern Warfare avait placé la barre si haute, qu'arriver simplement à égaler leurs prouesses aurait été un exploit pour Treyarch. Ce World at War s'en tire plutôt pas mal, pour le verdict complet, il faudra patienter quelques jours de plus.