Le principe virtuellement indémodable de SnoCross 2 est simple : au guidon d'une motoneige plus ou moins customisée, le joueur dévale des pentes enneigées pour réaliser des figures acrobatiques tout en veillant à franchir la ligne d'arrivée en premier. Chaque figure réussie lui rapporte un certain nombre de points mais remplit aussi une jauge de turbo qu'il peut utiliser où bon lui semble. Juste avant une bosse, par exemple, pour garantir un élan maximum et claquer des tricks d'enfer. Bien que l'on ne puisse pas dire que l'originalité soit au rendez-vous, ce gameplay archi-classique a fait ses preuves depuis belle lurette en matière de simulations de sports extrêmes. Encore faut-il que la réalisation suive, ce qui n'est pas, mais alors pas du tout, le cas avec SnoCross 2.

En fait, SnoCross 2 possède le don rare de nous faire remonter le temps. C'est vilain, moche, laid, bâclé, craignos... Les mots nous manquent pour décrire l'épouvantable vacuité des circuits et l'indigence générale de la réalisation. Au début, on croit à une mauvaise blague. On vérifie le DVD pour être sûr qu'un plaisantin en mal de facétie ne l'ait pas nuitamment remplacé par un CD Playstation. Que nenni ! C'est bien marqué Playstation 2, l'officielle, la vraie. Misère, il va falloir faire avec. Premier tour de piste. Le pâle décor défile et les bosses se succèdent tandis que l'on tente de diriger tant bien que mal la boîte en carton piètrement modélisée qui fait office de motoneige. Lors des phases aériennes, on peut appuyer sur O plus une ou deux touches pour exécuter l'une des 9 (oui, 9) figures disponibles dans le jeu. Passablement animées, ces dernières ne peuvent même pas être enchaînées sous forme de combos et s'avèrent aussi spectaculaires qu'un cours d'aérobic pour troisième âge. Pour peu que l'on négocie mal un atterrissage et voici que notre superbe motoneige rebondit de manière grotesque sur le sol avant de disparaître dans un voile de lumière. Ne parlons pas des collisions avec les adversaires : elles sont tout simplement ridicules. Et pour couronner le tout, des bugs magistraux viennent plomber les parties (se ficher dans un mur, passer au travers des décors, etc).

30 circuits, tous plus sombres et vides les uns que les autres, ont été inclus dans la compétition qui se présente ici sous la forme d'un mode carrière. Après avoir personnalisé son pilote, et éventuellement sa motoneige avec l'argent gagné en courses, le joueur peut participer à des épreuves de style ou de vitesse le mettant aux prises avec trois autres concurrents. Le masochiste qui se lance dans SnoCross 2 découvrira alors que l'I.A est tellement lamentable sur les courses de vitesse qu'il a le temps de s'arrêter boire un café, lire le journal et aller aux toilettes avant de franchir la ligne d'arrivée en tête. Inversement, les figures acrobatiques sont tellement mal programmées et difficiles à sortir qu'il faut de nombreux essais avant de remporter un concours de style. Reste un mode deux joueurs en écran splitté et un éditeur de circuits qui amuseront peut-être la galerie un quart d'heure, le temps de constater que décidément, hormis l'hilarité suscitée par la collection de bugs et la bande-son absolument calamiteuse de ce soft misérable, SnoCross 2 ne présente pas le moindre intérêt. Dire que pour 40 euros de plus, on peut s'acheter GTA IV...