Enfin original, pas complètement, puisque les plus tatillons me feront rapidement remarquer que ce concept a déjà été vu dans l'excellent Micro Maniacs, un MicroMachines... Sans machine. On peut quand même s'interroger sur le bien-fondé de faire un jeu de courses sans voiture. Peut-être que Playstos n'avait tout simplement pas le budget pour modéliser des véhicules, alors ils se sont contentés des pilotes... Toujours est-il que lors des premiers tours de pistes, on ne peut s'empêcher de sourire en voyant ces personnages en costumes moulants bariolés se tirer la bourre à la seule force de leurs mollets. Au moins, c'est rigolo à regarder. Mais est-ce aussi fun à jouer ? Voyons ça.

On pourrait croire que supprimer les véhicules n'apporte finalement qu'une modification cosmétique, mais il n'en est rien. A pied, on se rend vite compte de deux différences fondamentales dans le "pilotage" : l'absence de poids et le déplacement sur un seul axe. Ici en effet, point d'avant et d'arrière indépendants comme dans une voiture, donc pas de dérapage ou de glisse. Ca n'a l'air de rien comme ça mais c'est assez perturbant au début. Autre conséquence, décevante, de l'absence de bolides : l'impression de vitesse est nulle. On se traîne. Heureusement, de nombreux accélérateurs parsèment les circuits histoire de donner un petit coup de boost de temps en temps. L'autre possibilité d'accélérer est de récolter le maximum de cristaux d'iridium. Ce fameux élément chimique est indispensable à la course, il sert en quelque sorte de carburant et quand la jauge est pleine on peut déclencher un turbo.

Evidemment, la vitesse ne fait pas tout. La victoire dépend aussi et surtout de l'utilisation des différents bonus. On retrouve pratiquement tout l'arsenal d'un Mario Kart : de quoi rapetisser tous les adversaires, de quoi exploser le premier... Certaines armes sont plus originales, comme la bombe à glu ou le mur. L'obtention de ces items se fait grâce à un pod qui suit chaque coureur partout. Selon le modèle choisi, on obtiendra davantage de bonus offensifs ou défensifs. Chaque coureur possède aussi ses caractéristiques d'accélération, de vitesse ou d'énergie. Il faut donc trouver la bonne combinaison personnage/pod. En l'absence d'arme, on ne sera pas démuni pour autant puisqu'il est également possible de balancer un bon coup de coude dans les côtes des autres participants, et ainsi de les envoyer valdinguer en dehors du circuit. Enfin, nos athlètes peuvent aussi faire des sauts de cabri pour franchir obstacles ou précipices.

Le problème d'Iridium Runners, hormis la faible vitesse évoquée plus haut, c'est le manque de circuits disponibles. Il n'y en a que six, et pas tous très bien conçus. Ce chiffre monte à vingt-quatre si on inclut les versions Miroir, Reverse et les deux combinés, mais on aurait préféré plus d'environnements différents. En l'état, on a vite l'impression de toujours parcourir les mêmes endroits (normal, puisqu'en fait c'est le cas). Il existe bien deux autres modes de jeu pour changer des courses classiques, mais ce ne sont que des variantes anecdotiques. Le mode Survival consiste simplement à éliminer le dernier participant à chaque tour, jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un, comme dans Highlander ou la Starac. Quant au mode X-tra, il s'agit simplement d'une collecte de bonus spéciaux, qui ne présente aucun challenge car l'intelligence artificielle y est vraiment médiocre. On se consolera donc avec quelques amis en multi, mais ça ne suffit pas vraiment à rehausser l'intérêt d'Iridium Runners, malgré le petit prix affiché.