Profitant d'une occasion qui ne se représentera peut-être pas, je tiens à vous annoncer l'arrêt de la diffusion de l'émission télévisuelle : "Trente millions d'amis", devenue quasi légendaire. Mais pourquoi un tel sentimentalisme ? Tout provient des sévices perpétrés contre des animaux géants et sanguinaires au sein d'un ring lugubre, durant maintenant six épisodes de "Rugissement Sanglant".
Tout d'abord signalons le grand humour d'Hudson, qui sous couvert d'un, je cite : "Bloody Roar Extreme", nous remet au devant de la scène l'opus "Primal Fury", sorti il y a désormais plus d'une année. Une entreprise peu louable, d'autant que même si dans l'ensemble de nombreux éditeurs proposent des adaptations multi plateformes (attitude par ailleurs honnête), ils ne se cachent pas derrière des nouvelles appellations qui n'ont de récent que la mode des mots durs et violents dans les titres de produits mercantiles. Cet espèce de Fantomas vidéoludique s'apprête donc à envahir la ténébreuse Xbox.
Cependant, paraissant à un moment analogue au numéro 4, la comparaison s'impose plus qu'avec son ancêtre. Il est toutefois intéressant de noter l'absence de nouveauté flagrant avec ce dernier. En effet, les ajouts étant plus que mineurs, voire tout bonnement absents, la similitude entre les deux versions ne fait aucun doute. Il s'agit donc au final d'une stratégie marketing douteuse et basée sur une fausse crédulité du public. Bravo Hudson ! En revanche à la vue de la version PS2, le combat s'annonce âpre. Bénéficiant d'une légère refonte de son système de combat, de son moteur de jeu, et de l'ajout de personnages originaux et dignes d'intérêt, tout l'autorise à fondre sur la mouture Xbox, afin de lui planter ses serres acérées dans le dos. Et il faut avouer que la situation lui donnerait raison. Mais étant donné que cette série pointe le bout de sa truffe humide pour la première fois sur le monstre à la croix verte, il semble de bonne guerre de lui donner sa chance.
Proposant 15 personnages dont deux cachés (les mêmes que sur Game-Cube), il vous est donné la possibilité dès vos premiers pas dans le titre, de profiter de la puissance de Chronos, ainsi que Ganesha. Quel beau cadeau de retirer ce challenge à la durée de vie du titre. Ne vous alarmez tout de même pas trop rapidement, étant donné que vous aurez moult occasions de terminer le soft au gré de divers modes, tels que les choix arcade, versus, time attack(attaque chronométrée), survie, team battle, versus team battle ou encore le classique entraînement. Les environnements oeuvrant en tant que zones de combats apparaissent relativement détaillés, contenant nombre d'animations sympathiques en fond, tout en étant un tantinet trop étroits vis-à-vis de la puissance dégagée lors des affrontements.
Toute la bestialité latente en vous, se voit représentée par une jauge dite de bestialité. Au fur et à mesure d'un combat, souvent édulcoré du fait de la non présence d'hémoglobine (ce qui n'est pas un mal), cette barre s'emplit de bleu jusqu'à atteindre une couleur jaune. Il vous est possible à ce moment précis de vous métamorphoser en bête. Cela a deux points positifs. Le premier est que vous êtes plus puissant, et le second réside dans le fait que tant que vous demeurez en animal sauvage, la barre de santé remonte progressivement. Toutefois, ceci n'est pas éternel. Dès que votre opposant vous place une griffe dans l'oeil ou à un autre endroit, la jauge de bête diminue, jusqu'à épuisement. Une fois cette dernière vide, votre forme humaine reprend le dessus. Vous avez également le pouvoir d'accéder à la forme d'hyper-bête, vous octroyant une puissance démentielle, limitée malheureusement dans le temps. Un aspect stratégique différant des autres jeux du genre, mais trop lacunaire par rapport à celui de l'opus numéro 4. Cela vaut-il le coup de vendre la peau de l'ours ?
Et bien pas tellement, du fait de sa fraîcheur plus que relative. Les graphismes se situent au niveau de ceux rencontrés sur la console de Big N, c'est à dire à un niveau assez élevé, mais peu adaptés pour le coup à la plate-forme. On retrouve un character design parfois démentiel (Xion et Chronos), parfois classiquement habitué au style du titre, et plus rarement ridicule (Busuzima). Néanmoins n'ayez crainte, les frappes et les heurts ne viendront pas à bout de leurs visages angéliques. Ce qui est surprenant consécutivement à la violence générale. Simplement "bourrin", les amateurs éclairés de Soul Calibur ou Virtua Fighter seront dépaysés dans le mauvais sens du terme. Davantage de finesse au niveau du gameplay n'aurait pas été un écueil luxueux, loin de là. Au final, bête portage déguisé maladroitement, Bloody Roar Extreme ne s'adresse qu'aux personnes ne possédant aucunes des concurrentes de la grosse machine Microsoft. L'épisode 4, lui, reste de loin supérieur, ne retirant en aucune manière le fun inhérent à cette série. Un bon jeu, victime de son manque d'originalité et des turpitudes de ses géniteurs.
- Graphismes16/20
Aucune amélioration comparé à la version Game-Cube, mais ne boudons pas notre plaisir pour autant. Le tout s'avère très plaisant, et de plus relativement bien animé. A noter des formes bestiales impressionnantes.
- Jouabilité16/20
Des combos aisées à effectuer, au sein d'un aspect que l'on pourrait qualifier de barbare, dans le sens où la force de frappe et les enchaînements priment sur la réflexion d'une attaque posée. Les commandes réagissent de manière correcte, bien que le stick gauche accuse un léger manque de précision.
- Durée de vie12/20
Etant donné que les personnages les plus intéressants d'un point de vue technique sont disponibles d'entrée de jeu, le challenge perd de sa superbe. Les modes, classiques et n'apportant que peu au genre, peuvent quand même vous distraire un temps.
- Bande son11/20
Des compositions musicales tristement kitsch, retentissant à l'appel d'un hard-rock, métal peu convaincant. Néanmoins, la motivation en combat découle un tant soit peu de ce choix sonore.
- Scénario/
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Vous aurez sans doute remarqué que le plus souvent, ce soft a été gratifié d'une note de 16, concernant la version Game-Cube. Ce qui convenait parfaitement à une mouture réussie et différente de Bloody Roar 3. Bien que le jeu présent ici soit identique, le simple fait de n'avoir opéré aucun changement, ni évolution notable, de plus sous un nom différent, frise l'arnaque. Nonobstant, ce titre disposant de qualités visibles et incontestables, vous fera passer de bons moments de dépeçage en règle.