Voilà ce qui constitue le premier RPG dans la plus pure tradition japonaise sur Dreamcast, un jeu qui a fait son petit effet au Japon et qui est même doté d'un second épisode que nous découvrirons sûrement dans un an voire plus. Pour la petite histoire, voici nos 2 héros Mag Launcher et Linear, deux jeunes aventuriers travaillant pour La Société, une compagnie qui paye des mercenaires archéologues. Nous sommes dans un 1930 décalé où se côtoient ancien et moderne et les artefacts découverts par les nombreux aventuriers qui sillonnent le monde, sont en fait d'une technologie très avancée... Mag fait donc partie d'une très vieille lignée d'explorateurs et les secrets qu'il va découvrir avec ses amis dans ses prochaines missions vont lui faire comprendre toute la gigantesque machination qui se trame derrière lui. Un scénario qui se veut simple tout en intégrant la fameuse intrigue de fin du monde avec de sombres cataclysmes dedans : classique.

Dans un environnement entièrement manga, les petits personnages se déplacent dans des décors modélisés 3D. La vue oblique est manipulable facilement manuellement même si ces vues vous joueront sûrement des tours. Exemple, lorsque vous sortez d'un endroit sans point de repère et que la caméra s'est remise dans l'autre sens, vous croyez avancer et boum, retour en arrière et nouveau chargement de zone. A part ce défaut, les déplacements et donc l'exploration constitueront l'essentiel de vos quêtes avec de multiples donjons sur plusieurs niveaux et surtout, SURTOUT, les fameux et longs dialogues à fenêtres multiples avec tous les objets du jeu, personnages et autres scènes cinématiques... Une vraie plaie surtout que les dialogues sont d'un classicisme ennuyeux. On retrouve en tout cas aussi l'inénarrable système de combat en tour par tour et vous serez déçu d'apprendre qu'Evolution ne fait que reprendre toutes les composantes déjà apportées par d'autres... Pas vraiment d'innovations à part la possibilité de positionner vos 3 aventuriers dans des positions d'attaque ou de défense afin de les protéger ou d'infliger un maximum de dégâts aux adversaires. Un système tout à fait rôdé en tout cas, avec armes, sorts et utilisations d'objets magiques ou non, mais rien de vraiment plus intéressant que ce que l'on a déjà vu sur PSX.

C'est donc l'esprit partagé qu'on aborde, qu'on continue et qu'on finit Evolution, d'un côté vous avez un jeu solide, robuste et complet mais de l'autre, un énième clone de FF7, une pâle copie de tout ce qui s'est fait déjà dans le genre. Le scénario est très classique et malgré les quelques pointes d'humour qui transparaissent ici ou là, la trame est tout le temps trop visible. La difficulté s'élève progressivement au fur et à mesure que vos personnages se fortifient ,atteignant un niveau acceptable avec beaucoup de monstres qui frappent fort et bien. Pourtant, certains seront déçus de la longévité du soft qui atteint péniblement les 20 heures dont la moitié perdue en vain à appuyer sur les boutons pour faire passer les fenêtres de dialogues.

Heureusement, sur le plan technique, la Dreamcast donne en tout cas tout son potentiel offensif. Les décors et les personnages, quoi qu'aussi cubiques qu'un FF7, offrent un rendu très acceptable. Les textures et les décors très variés ravissent le regard tandis que la fluidité des animations est toujours au top. Une réalisation tout à fait honnête et jolie qui entre dans le cadre des bons jeux sur Dreamcast. Peu ou pas de reproches techniques. En résumé, Evolution est un RPG qui assure la continuité dans le style japonais. On y retrouve toutes les qualités qui ont fait le succès des titres Squaresoft mais aussi tous les défauts et le manque d'originalité de ce genre de titre...