Pendant que des milliers de joueurs passent l'essentiel de leur temps à élaborer de folles constructions sur Minecraft, une nouvelle production indépendante, très inspirée de ce dernier, pointe le bout de son nez sur le marché Xbox Live : Fortresscraft. Véritable alternative pour les joueurs consoles désireux de se frotter à l'art du craft ou simple copier-coller raté d'un jeu adulé sur PC ?
Rares sont les jeux indépendants qui réussissent à se faire un nom au milieu des gigantesques productions qui dominent le marché. Le dernier jeu de Notch nous prouve qu'une idée de génie et une motivation certaine peuvent suffire à rendre accro un grand nombre de joueurs. Ce premier chapitre de Fortresscraft tente de surfer sur la vague en reprenant, sans s'en cacher, bon nombre d'ingrédients qui ont contribué au succès de Minecraft. Développé par ProjectorGames, à l'origine de nombreux jeux indépendants sur le marché Xbox Live, ce soft tente d'offrir aux joueurs consoles la possibilité de laisser libre cours à leur imagination en leur offrant un immense terrain de construction. En plus de son mode solo, Fortresscraft propose un mode multijoueur, chose plutôt rare sur le marché Xbox Live des jeux indépendants, vous permettant de bâtir main dans la main ou d'exhiber vos créations aux yeux du monde.
Le monde de Fortresscraft est extrêmement vaste et est essentiellement composé de cubes. Dépourvu d'un quelconque scénario, vous allez devoir faire preuve de créativité et vous fixer votre propre finalité en modelant l'environnement à votre image à l'aide de blocs divers et variés. Pour l'instant, le chapitre disponible de Fortresscraft est uniquement dédié à la construction. L'ensemble des blocs étant accessible à volonté dès le début de partie via un menu de sélection, oublions l'aspect « récolte » présent dans Minecraft. De plus, bien que son nom nous suggère explicitement sa présence, le jeu est actuellement dépourvu de système de craft. Vous l'aurez compris, l'essentiel de votre temps se résumera à ajouter et détruire des blocs pré-définis afin de bâtir votre édifice. Un contenu un peu maigre sachant que le panel de blocs disponibles n'est pas excessivement fourni, même s'il tend à s'étoffer grâce aux mises à jour. Des blocs classiques sont mis à votre disposition tels que la terre, la pierre, le sable mais aussi d'autres plus originaux comme les trampolines ou un ensemble rose bonbon à vous déchirer la rétine.
Fortresscraft, bien qu'adoptant un design cubique, a fait le choix de délaisser le pixel art en s'accommodant de textures plus poussées. Techniquement, le jeu se révèle donc agréable à l'œil mais peu abouti artistiquement. Bénéficiant d'une distance d'affichage correcte, on observe cependant un Clipping relativement prononcé. De surcroît, un impressionnant nombre de bugs d'affichage et de collisions accompagnent constamment votre progression. Si vous décidez d'explorer les environs, vous vous rendrez vite compte de leur pauvreté. Vous aurez l'occasion d'apercevoir quelques monts, cavités et prairies tapissées d'herbe verte mais l'absence d'arbre, de point d'eau ou même de monstre mettra rapidement un terme à votre fougue aventurière. Toutes les idées ne sont pas mauvaises. On peut par exemple citer les Reliques, qui parsèment le monde, vous permettant d'acquérir de nombreux atouts comme le vol ou la possibilité d'augmenter votre condition physique. Néanmoins, leur disposition aléatoire sous terre rend leur recherche fastidieuse.
L'un des atouts majeurs du jeu est l'utilisation des avatars Xbox en solo et en multijoueur. Chose appréciable quand on connaît la maigre utilité de ceux-ci sur le live. Vous avez ainsi la possibilité de switcher en vue à la troisième personne afin de contempler votre petit bonhomme. Malheureusement, une fois la vue modifiée, plus aucune interaction n'est possible excepté les déplacements. On peut aussi noter la présence d'une pioche qui s'avère être un objet purement décoratif puisque vous n'agissez jamais directement sur l'environnement, les cubes se dématérialisant à distance sur commande. L'immersion s'en retrouve donc amoindrie.
Le mode multijoueur, qui peut accueillir jusqu'à 4 joueurs, vous permet de vous adonner aux joies de la construction à plusieurs sur le même serveur, une façon de s'entraider ou de vanter vos créations. Cependant, il souffre de lags intempestifs et une palette de bugs vient s'ajouter à celle du solo. Toutefois, il faut garder à l'esprit que Fortresscraft, tout comme Minecraft, se développe sur le long terme. ProjectorGames a prévu environ 7 chapitres, chacun apportant leur dose de nouveautés. On sait par exemple qu'un prochain chapitre est censé instaurer un système de craft. Il y a tout de même un bémol, ces chapitres seront présentés sous la forme de nouveaux softs payants. C'est donc avec un regard inquiet, vaguement teinté d'une lueur d'espoir, que nous nous tournons vers l'avenir, les yeux rivés sur l'évolution de Fortresscraft.
- Graphismes12/20
Bien que minimaliste au possible, le titre se révèle agréable à l'œil pour un jeu indépendant sur Xbox. On déplore cependant de nombreux bugs d'affichage ainsi qu'un environnement peu varié.
- Jouabilité10/20
Le premier chapitre ne proposant que la partie construction, le gameplay est simpliste et mériterait d'être plus poussé. La prise en main, quant à elle, est intuitive.
- Durée de vie10/20
Tout dépend de votre créativité et de votre ambition mais la pauvreté du contenu proposé dans ce premier chapitre risque de ne pas vous tenir très longtemps en haleine. On regrette également que le mode multijoueur ne soit pas plus abouti.
- Bande son11/20
Les thèmes musicaux collent à l'univers du jeu et sont plaisants à écouter. Concernant les différents bruitages, ils ne cassent pas trois pattes à un canard mais restent tout à fait acceptables.
- Scénario/
Fortresscraft reprend une grande partie des éléments qui ont contribué au succès de Minecraft sur PC. Malheureusement, ce premier chapitre se révèle assez pauvre en contenu et les bugs en tout genre n'arrangent rien. Evidemment, le soft risque de sensiblement évoluer au fur et à mesure des différents chapitres, mais il est regrettable de devoir débourser à chaque fois pour bénéficier des améliorations. La multiplication de son prix de départ par le nombre de chapitres augmente sensiblement l'addition pour un jeu indépendant dont la qualité finale reste encore à prouver. Néanmoins, si vous avez toujours rêvé de vous adonner aux joies de la construction et que vous n'avez pas le PC pour, il se peut que Fortresscraft Chapter 1 vous occupe quelques heures.