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Chronique La Gazette de l'esport du 3 décembre : ZeRo, le roi de Smash
Profil de meakaya,  Jeuxvideo.com
meakaya - Rédaction jeuxvideo.com

thegreatreview revient dans ce nouvel épisode de La Gazette de l'eSport et vous propose d'aborder un pan précis du monde de l'esport, entre estoire et edoles.

Script

Bonjour bienvenue dans la gazette de l’esport,

Pourquoi un athlète concourt-il ? Pour gagner hein, peu importe les raisons qui le poussent à se dépasser la victoire est censée être dans la ligne de mire de toute personne qui prend sérieusement part à une compétition. Et une fois que le professionnel en question a réussi à devenir le meilleur du monde ? Que veut-il ? Ba continuer à gagner, on l’a vu maintes et maintes fois dans toutes les disciplines une fois qu’il y a un trophée sur l’étagère le champion fait généralement de son mieux pour en rajouter autant que possible et l’objectif qui consistait jusque-là à devenir le meilleur se transforme en « rester le meilleur le plus longtemps possible » mais au final le but reste exactement le même : la victoire, encore et encore. Et lorsque la compétition est abandonnée c’est soit parce que la victoire ne semble plus atteignable, le champion constate que son top-niveau est loin derrière lui et qu’il ne le récupérera jamais, ou c’est parce que de nouvelles obligations deviennent plus importantes encore que la compétition elle-même, genre : mes enfants viennent de naître et si je suis en train de me balader aux 4 coins du monde pour concourir je les verrai pas grandir.

Mais on a pratiquement jamais vu un joueur dire : « bon, j’ai rien de particulier à faire là tout de suite, vu mon niveau je pourrais probablement encore être numéro 1 mondial l’année prochaine mais là j’arrête.» Y en a quasiment pas, ba en esport on en a un, et aujourd’hui on va se demander pourquoi il a tourné le dos à la compétition.

ZeRo, porte très mal son nom déjà. On a fait très peu de gens avec un palmarès aussi impressionnant dans la gazette et si la série des Smash galvanisait les foules autant que League of Legends, ZeRo aurait la même aura que Faker. Il est né au Chili, dans un foyer ravagé par la pauvreté, élevé par l’un de ses parents seul, il a passé la plus grande partie de son enfance à bouger de foyer en foyer, lui et sa mère vivant, là où on les laissait vivre. Mais la bonne nouvelle c’est qu’il a pu aller à l’école du service public qui offre une chance équitable à tout le monde pour s’en sortir ? Nan ? Ha non parce qu’il était tellement harcelé à l’école à cause de son poids qu’il a fini par refuser d’y remettre les pieds. On est pas sur une enfance particulièrement heureuse hein.

Lorsqu’elle a vu son fils se morfondre à la maison, sa mère a raclé les fonds de tiroirs pour lui acheter une Gamecube avec dessus le second épisode de la franchise : Smash Melee. Comme il passe ses journées enfermé chez lui à jouer, il devient très vite très bon, et il finit par demander à sa mère de l’emmener à un petit tournoi qui doit avoir lieu pas loin de chez lui. Mais à l’époque ZeRo est un gamin complexé par son apparence et salement abîmé par le harcèlement dont il a fait l’objet alors en arrivant sur place il panique et demande à rentrer presque immédiatement. C’est triste, mais ça a aussi un côté marrant quand on se dit que ce type qui dans quelques années va faire perdre aux autres joueurs tout espoir de gagner un tournoi juste en s’inscrivant, s’est barré de son premier tournoi sans même toucher une manette parce qu’il était bouffé par le trac.

Quelques années plus tard ZeRo n’est plus un enfant à celui d’ado et il est devenu l’un des meilleurs joueurs du Chili. Dans le même laps de temps la série Smash est passée au 3e épisode intitulé « Brawl », aussi connu sous le nom de « jeu avec le meilleur thème de tous les temps » : audi famaaaaaaaaaam. Lorsqu’il réalise qu’aux États-Unis certains joueurs gagnent leur vie en jouant à smash, il se lance un défi : quitter le Chili et s’installer aux États-Unis en louant une chambre à des amis qu’il a rencontré grâce à Smash en se laissant un an pour réussir à gagner sa vie grâce au jeu.

À partir du moment où il pose les pieds aux US, ZeRo va faire la démonstration de ce à quoi ressemble une vie entièrement dédiée à une discipline. Il va passer sa vie dans des bus pour se rendre à grosso modo tous les tournois de smash organisés à travers le pays et chaque moment qui n’est pas passé en compétition est passé à étudier les matchs d’autres professionnels sur Youtube. Porté par son envie de réussir et maintenu sous pression par la limite de temps d’un an, ZeRo vit au rythme de Smash. Il monte dans les classements et son entraînement paye parce que, sans pour autant devenir une légende de Brawl, il commence à gagner assez pour payer son loyer. 2014 arrive et avec lui, le 4e épisode de la franchise : Super Smash Bros pour Nintendo 3DS et Wii U. Un nom que tout le monde à regardé pendant 10 bonnes secondes avant de décider unanimement que c’était bien trop long et qu’on allait l’appeler Smash 4. Et lorsqu’un nouveau smash sort, ça remet un peu toute la commu sur un pied d’égalité, le temps que tout le monde se familiarise avec le nouveau jeu . Et à ce moment-là, y a un jeune Chilien, qui à des bases ultra-solides sur smash de base, qui sent qu’il touche du doigt son rêve de rester aux États-Unis pour en vivre et qui vient de passer une année entière à se construire une discipline de fer. À votre avis, qui, va faire le plus vite le tour des subtilités du jeu, et commencer à foutre des roustes à absolument tout le monde ?

Ce que vous êtes en train de voir est l’une des séries de victoires les plus importantes de l’histoire de l’esport, pas la plus importante mais suffisamment violente pour propulser ZeRo de « ce gamin qui a débarqué du Chili et qui est pas trop mauvais » a « le type qui règne sans partage sur la discipline ». Il a remporté 101 tournois de 2014 à 2017 avec à un moment une série de 53 tournois gagnés d’affilée. Il a dominé toute l’histoire de Smash 4, il a pas eu de rival, de nemesis, de mec qui lui courait après, il a juste pris l’ère Smash 4 et il a dit c’est pour moi, désolé les gars mais c’est pour moi.

Et puis fin 2017, il s’est barré. Il s’est pas blessé gravement, il a pas eu des gosses, il a pas vu son niveau chuter, il s’est juste posé devant une caméra en disant, salut, maintenant je vais juste m’occuper de mon stream et de ma chaîne youtube et vous me verrez plus en tournoi. Pourquoi alors ? Ba en grande partie à cause de quelque chose dont peu de gens ont conscience et qui est qu'être ultra dominant dans une discipline ne fait pas de toi le type populaire que tout le monde acclame, ça fait de toi la cible à abattre. Voir le public automatiquement prendre le parti de ton adversaire parce que de toute façon toi t’es trop fort et ne pas avoir le droit de perdre sans devoir en entendre parler pendant des mois ça donne rapidement l’impression d’être aliéné par la communauté. Ça c’est quelque chose qui pèse sur les champions mais généralement ça les dissuade pas, parce que quand même ce qui les intéresse plus que tout c’est de gagner.

Et là, le vais me permettre de faire une ou deux analyses concernant ZeRo ce qui est un exercice très hasardeux étant donné que je le connais pas et que je lui ai jamais parlé et du coup si je me goure complètement et qu’il voit cette vidéo un jour, je m’excuse. Je pense qu’il est principalement motivé par deux trucs : la peur de manquer qui est typique chez les gens qui ont grandi dans la pauvreté, ce qui explique l’acharnement avec lequel il s’entraîne, la façon boulimique dont il enchaîne les tournois, et le fait qu’il n’ait pas ralenti la cadence même après avoir atteint un statut quasi légendaire. Et en deuxième : une forte envie d’être accepté et entouré qui pourrait venir de son enfance très solitaire puisqu’il a grandi sans père et qu’il était harcelé à l’école. Il voulait gagner parce que le vainqueur il est populaire, il attire les foules et tout le monde veut être son pote. Mais quand il est devenu le monstre de la discipline, il a découvert les trucs dont on a parlé un peu plus tôt, l’aliénation et le sentiment d’être entouré que par des gens qui veulent te voir perdre.

Ce qui fait de ZeRo un type de compétiteur rarissime, un type de compétiteur que pendant longtemps je pensais honnêtement ne jamais croiser. Est-ce que vous voyez lequel ? Ba c’est pas un compétiteur justement. C’est un type qui veut vivre de ce qu’il aime et se faire des amis en le faisant. Et je me suis longtemps dit que, devenir le numéro 1 sur un jeu populaire et se maintenir numéro 1, c’est tellement dur, ça demande tellement d’efforts et d’investissement que c’est vraiment accessible qu’à ceux qui vivent pour la victoire. Être attiré par l’argent, la gloire, tout le tintouin c’est bien mignon mais que si tu fais pas partie des gens qui sont prêts s’entraîner des centaines d’heures juste à l’idée de montrer qu’ils sont les meilleurs, ba t’as aucune chance de t’approcher du sommet. En somme pour moi un grand champion ne pouvait exister que là où on trouvait l’ego d’un champion. ZeRo a complètement foutu ma jolie théorie par terre, apparemment son envie d’être accepté et de vivre de sa passion ont suffi à lui donner la motivation pour atteindre le niveau stratosphérique qu’il a eu. Ilétait là pour gagner sa vie et se faire des potes, et à la seconde où il a vu qu’il pouvait obtenir autant d’argent et plus d'affection en étant streamer, il a tourné le dos à la compétition et depuis il n'a pas jeté un seul regard en arrière.

Retrouvez les épisodes précédents de La Gazette de l'eSport

Commentaires
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Capoupacap2403 Capoupacap2403
MP
Niveau 9
le 04 déc. 2019 à 12:19

toujours sympa et instructif :)

Dans le même "sujet" et bien que cela demande beaucoup de recherche, il serait intéressant d'analyser le devenir des grands joueurs depuis les prémices de l'esport (je suppose qu'ils ne finissent pas tous aide soignant dans une maison de repos ...).

En Belgique, avec quelques potes du quartier et durant l'age de pierre des premiers counterstrike, nous avions créer la première société semi professionnelle de jeuxvideo belge en rêvant de prouver qu'il était possible d'être hardcore gamer et réussir sa vie si les conditions étaient réunie. Pour rappel les médias étaient alors encore plus virulent qu'aujourd'hui sur le sujet du jeux vidéo.

Alors effectivement, le pays est tout petit, la scène était pratiquement inexistante à l'époque (quelques plus gros tournoi sur Paris), mais je n'ai jamais retirer "fondateur de l'ASBL "untel"" de mon CV et j'attendais toujours la réaction du RH à la lecture :) :).

Reste une question. La scène Esport est-elle un milieu de grands gamins prenant leur loisir ultra au sérieux et étant plus ou moins payé pour concourir ou est-elle devenu une véritable option de carrière? Combien de grands compétiteurs de ce niveau ont-ils passé la trentaine en restant au top niveau ? Et si non, que font-ils de leur dévouement à cette activité durant des années si la compétition s'arrête??

Petite proposition de sujet donc ^^

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