L’anthologie de Bandai Namco change radicalement de contexte et prend pour cadre une ville fantôme victime au 17e siècle d’une virulente chasse aux sorcières, un contexte faisant écho aux tristements célèbres événements de Salem et d’Andover. Ce récit horrifique s’articule autour de plusieurs périodes historiques entrelacées, une discontinuité temporelle idéale pour désorienter nos cinq nouveaux protagonistes interprétés entre autres par Will Poulter que nous avons pu apprécier dernièrement dans Black Mirror : BanderSnatch et The Revenant.

Les intentions cinématographiques de Supermassive Games se traduisent à l’écran par une mise en scène inspirée et une bonne maîtrise des codes du genre. Il émane de Little Hope une malice enfantine, une atmosphère oppressante appuyée par l’omniprésence d’un épais et mystérieux brouillard. Le studio britannique aime le 7e Art et cela se ressent. Reste à savoir si la narration et le rythme sauront nous tenir en haleine durant les 5 heures nécessaires pour terminer l’aventure.

Ce nouvel épisode reprend majoritairement les mécaniques de gameplay de Man of Medan, à savoir celles du jeu d’aventure narratif… et le contraire aurait été étonnant. Little Hope fait donc dans le classique, mais efficace avec ses différentes fins, ses dialogues à choix multiples, ses QTE et ses phases d’exploration. Toutefois, plusieurs améliorations demandées par les joueurs viennent affiner l’expérience à défaut de la transformer.

Les caméras jusqu’ici fixes laissent les héros libres de leurs déplacements lors des phases d’exploration et reprennent la main lorsque que la narration l’exige. Cela permet de mieux appréhender les environnements sans pour autant perturber le rythme, point essentiel sur ce type de jeu. De plus, des informations contextuelles s’affichent désormais à l’écran dans le but de fluidifier une expérience jouable seul ou à plusieurs, en local ou en ligne.

La réalisation de The Dark Pictures Anthology : Man of Medan n’était pas toujours à la hauteur des ambitions du studio. Les expressions faciales perfectibles, ce sentiment constant d’errer dans la Vallée de l'Étrange et la rigidité des personnages ne plaidaient pas en sa faveur. Cependant, ce premier épisode se démarquait par le soin apporté aux décors, aux lumières et donc à l’ambiance de manière générale. Et Little Hope semble suivre la même voie même si nous avons pu constater une amélioration des animations.

Little Hope et sa chasse surnaturelle aux sorcières pourrait bien nous surprendre à condition de se défaire des maladresses héritées en première lecture de Man of Medan.