Après un premier DLC qui n'avait pas vraiment convaincu, Wolfenstein II s'offre une seconde extension s'inscrivant toujours dans le cadre de ses Freedom Chronicles. On troque ici le footballeur Joe contre la belle espionne Silent Death. Mais au delà du changement de héros et d'une ambiance plus «feutrée», que nous offre vraiment cette nouvelle aventure ?
Une approche en douceur
Pour celles et ceux qui prendraient le train en marche, les Freedom Chronicles sont des DLC se déroulant en parallèle ou avant l'aventure principale de Wolfenstein II : The New Colossus. Chacune mettant en avant un personnage original, elles permettent de faire le focus sur des histoires différentes sans qu'aucun protagoniste connu ne vienne interférer. Et c'est d'ailleurs sans doute l'un des principaux soucis de ces chroniques. En effet, sachant que ces histoires sont complètement décorrélées de celle de base (à l'exception de l'univers mis en place bien entendu), on a la désagréable impression d'un contenu entre deux eaux d'autant que la narration via des planches vaguement animées offre à l'ensemble un contenu plus cheap que plaisant. Si cet écueil était présent dans le premier contenu, on retrouve malheureusement cette problématique avec Les Carnets de l'Agent Silent Death.
Ce constat est ici encore plus vrai bien qu'il marque davantage sa différence par rapport à l'ambiance initiale de Wolfenstein II. En effet, alors qu'il y avait une fois encore matière à opérer un changement agréable dans le gameplay et l'atmosphère, Machine Games s'est contenté du minimum syndical en optant pour une simple histoire de vengeance tout en recyclant une capacité spéciale de Blazko parfaitement adapté au style plus mesuré, moins brutal de Silent Death. Il sera donc question de mettre en avant cette aptitude (nous permettant de ramper dans des conduits pour prendre à revers et surprendre nos adversaires) à travers trois niveaux nous faisant voyager dans un immense (et très réussi) bâtiment administratif, sur un plateau de cinéma ou à l’intérieur d’une station spatiale. Concernant ce dernier décor, inutile de dire que l'étonnement n'est plus là, les développeurs nous ayant habitué à cette construction depuis The New Order. On aurait apprécié un peu plus de folie.
Si on retrouve également un level design pas toujours optimal, l'orientation infiltration permet tout de même de s'essayer à des enchaînements de stealth kills d'autant que si nos adversaires nous repèrent, nous avons droit à un petit bonus de temps (symbolisé par quelques secondes de bullet time) pour leur coller une bastosse entre les deux yeux et ne pas déclencher l'alarme. Sympathique sauf qu'on se rend vite compte que cette approche met encore plus en exergue l'IA très moyenne du jeu ou la gestion desdites alarmes synonyme de toute une escouade se ruant sur nous dès lors qu'un soldat nous a repéré. Si ceci n'était pas vraiment embêtant dans le jeu de base se voulant bien plus dynamique, cela devient très agaçant dans ce contenu bien que rien ne nous empêche de nous armer de deux guns et de partir défourailler tout ce qui bouge malgré une Armure réduite. Toutefois, on perd une partie de l'intérêt de cette chronique qui se termine comme la précédente en moins de deux heures.
Wolfenstein II : Freedom Chronicles : Les Carnets de l'Agent Silent Death se veut donc l'exacte réplique de Gungslinger Joe malgré son héroïne et l'envie de proposer au joueur une nouvelle façon d'aborder l'action. Frustrant donc que le manque d'ambition et les problèmes de l'oeuvre de base tuent quelque peu dans l'oeuf cette bonne idée qui aurait pu, avec une meilleure narration et un peu plus d'originalité, offrir un regard non pas nouveau mais véritablement complémentaire à l'histoire de Wolfenstein II.
Points forts
- L'idée d'incarner une espionne...
- L'orientation infiltration...
- Certains décors très réussis
Points faibles
- … Malgré l'histoire somme toute banale
- … Qui malheureusement met encore plus en avant l'IA très pauvre du titre
- Une construction une fois encore calquée sur celle du jeu de base
Malgré une idée intéressante, ces Freedom Chronicles ne semblent pas vraiment en mesure de marquer durablement l'univers de Wolfenstein. Après un premier contenu plutôt moyen, cette deuxième chronique, malgré un potentiel plus fort, peine elle aussi à convaincre sur quasiment tous les plans. A l'instar de Gunslinger Joe, on évolue sans véritable déplaisir deux heures durant en compagnie de l'Agent Silent Death mais l'étincelle qui aurait dû embraser l'aventure n'arrive jamais. Pire, à mesure qu'on avance, l'intensité faiblit à cause d'un cheminement convenu et d'une histoire bien trop banale. Pour ceux qui espéraient une sorte de Kate Archer face aux nazis, autant dire que la déconvenue sera d'autant plus grande.