South Park Royale ?

Il faut bien le reconnaître d'emblée, South Park : Phone Destroyer est assez académique et reprend pour une large partie les règles instaurées par un certain Clash Royale, sans pour autant en entretenir la vocation compétitive. Au cours de la campagne solo, qui se suivra comme un épisode dans lequel les gamins jouent - entre autres - aux cow-boys contre les Indiens, vous devrez progresser horizontalement dans les niveaux pour finalement atteindre un boss et tenter de le terrasser. Mais avant d'en arriver là, vous devrez faire face à des hordes d'adversaires dont il faudra venir à bout. Pour ce faire, vous disposez d'un deck de 12 cartes, vous permettant d'invoquer sur le terrain différentes unités qui, en fonction de l’endroit où vous les faites apparaître, s'orienteront dans la direction de l'ennemi le plus proche.

Vous avez à votre disposition différents types d'unités, assez classiques, allant du DPS au tank en passant par les sorts purs et les archers. Naturellement, vous ne pouvez pas invoquer en boucle les différentes cartes qui apparaissent aléatoirement dans votre main, puisque chacune d'entre elles consomme une portion d'énergie plus ou moins élevée en fonction de sa puissance sur le terrain, et l'énergie ne se régénère que progressivement. Certaines cartes disposent également de pouvoirs « ultimes », qui se rechargent au fil du temps et que vous pouvez activer d'une simple pression sur l'écran.

Une fois le boss terrassé, votre succès est récompensé via l'ouverture de 3 casiers (ou coffres, pour reprendre la terminologie consacrée) sur 6, qui peuvent vous fournir nouvelles cartes, monnaie ou objets destinés à améliorer les cartes figurant dans votre deck. C'est par cet intermédiaire que vous gagnerez en niveau et en puissance, vous permettant à terme de poursuivre une campagne solo plutôt variée et agréable. Cependant, il faut garder à l'esprit que South Park Phone Destroyer n'est pas si simple et qu'il sera nécessaire de passer par une bonne dose de farming pour progresser passé un certain moment. Effectivement, chaque niveau peut être rejoué jusqu'à 15 fois. À chaque nouvel essai, la difficulté augmente, au même titre que la qualité des objets de récompenses répartis dans les casiers.

Il faudra donc en passer par là pour obtenir suffisamment d'objets d'amélioration et suffisamment de pièces pour upgrader un maximum votre deck, et aussi augmenter le niveau de votre personnage, niveau qui conditionne le nombre de points de vie dont il dispose. Cela facilitera votre progression dans les niveaux solo et également votre résistance dans le mode PvP, évidemment de la partie et qui fera également figure de prérequis au déverrouillage de certains boss de la campagne. Les cartes à votre disposition en PvP sont les mêmes qu'en solo, et le déroulement des combats est grossièrement le même exception faite que le combat se déroule sur un écran fixe. Il faudra simplement tenter de descendre les 3 barres de vie du chef adverse ou de lui infliger suffisamment de dégâts avant la fin des trois minutes réglementaires.

free to play et progression vraiment conciliables ?

En somme l'alternance campagne solo / PvP se fait d'une manière assez fluide, et South Park : Phone Destroyer devrait vous occuper un certain temps avant avant de vous heurter à un problème assez commun dans le grouillant vivier des jeux gratuits. Effectivement, nous vous le disions plus haut, Phone Destroyer connaît parfois certains pics de difficulté qui deviennent vite insurmontables si votre deck n'est pas suffisamment optimisé. Alors certes, toutes les 4 heures, un pack de cartes gratuit vous est proposé et il est possible d'en remporter un une fois 3 victoires PvP par jour remportées. En outre, il est possible, et même nécessaire, de refaire plusieurs fois tous les niveaux afin de maximiser vos chances d'obtenir des récompenses intéressantes. Notez que le jeu n'oublie pas la dimension stratégique puisqu'il sera bien souvent nécessaire d'adapter votre deck en fonction des situations rencontrées, en misant davantage sur la résistance que sur le dégât rapide, par exemple. En cela, le titre est très complet et fait encore une fois plutôt bien ce que l'on attend de lui.

Ceci étant dit, il arrivera un moment où le joueur pourra se retrouver dans une impasse notamment lorsque l'équilibre entre le niveau de votre deck et celui de la campagne est rompu. Effectivement si vous êtes bloqués au niveau de difficulté maximale des différents tableaux, il n'est pas possible de faire machine arrière pour farmer davantage de composants d'amélioration et votre deck sera condamné à stagner. C'est à ce moment, qui n'intervient toutefois que passé un certain nombre d'heures de jeu, que le passage à la boutique devient quasi indispensable pour continuer, les packs proposés augmentant grandement les chances d'obtenir des cartes légendaires. Notez qu'en outre, le jeu end game fait preuve d'un certain déséquilibre, certaines cartes étant clairement surpuissantes et peuvent quasiment garantir la victoire une fois placée dans le deck. Nous espérons à terme un équilibrage plus à propos.

En outre, le constat est aussi visible en PvP, qui voit parfois s'affronter des joueurs de niveaux égal, mais de deck vraiment déséquilibrés. C'est là aussi que South Park : Phone Destroyer trouve ses limites et que le titre bascule doucement vers le pay to win sans pour autant sauter à pieds joints dedans. Pas de quoi cependant ôter le capital sympathie du titre qui parvient à offrir un contenu généreux et assez respectueux de la saga sans vous faire passer à la caisse.