À moins d'être l'égal de Merlin, vous conviendrez qu'il est impossible de transformer une 2CV en une Cadillac rutilante. Il ne faut donc pas s'attendre à un miracle mais prendre cette édition HD comme une belle occasion de s'essayer à un titre différent. À l'époque, le jeu s'est en effet heurté à la concurrence de la série MotorStorm ou à l'excellent Pure et n'a pas pu rivaliser. Aujourd'hui, les choses ont évolué et on ne peut pas dire que les jeux de course tout terrain soient légion. Ce changement d'époque lui est-il profitable ? Cela dépendra de votre niveau de tolérance.

FOLK ET DÉPAYSANT

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les développeurs savent nous mettre dans l'ambiance. Travelling de paysages côtiers, petite guitare folk mexicaine, douce balade... le ton est donné dès l'écran-titre. On passera rapidement sur les menus, qui sont tout simplement ignobles (entre un jeu flash et DOS), pour se concentrer sur le contenu plutôt copieux du jeu. Qu'il s'agisse des modes ou des options, Baja : Edge of Control ne se moque pas de joueur. Outre la carrière et son système de crédits, on peut s'adonner à diverses variantes de course (circuit, rallye, course de côte, balade, etc.) ou se fritter jusqu'à 4 via le multi en écran partagé. À cela, il faut ajouter des possibilités de tuning et un garage accueillant toutes sortes de véhicules, allant du 4X4 au buggy en passant par le mini-truck. Il y a donc une vraie volonté de varier les plaisirs et on ne va pas s'en plaindre. Reste à savoir si les errances du gameplay de l'original ont été corrigées...

CHANGEMENT DE TRAJECTOIRE

Avec son approche arcade, on pourrait penser que Baja prône le fun et minimise le réalisme mais il suffit de quelques tours de piste pour comprendre qu'il va falloir s'accrocher. Comme dans le jeu de base, l'IA est particulièrement hargneuse, ne se laisse pas dépasser facilement et va même jusqu'à percuter le joueur pour éviter de perdre sa position. Ce challenge est appréciable mais on aurait tout de même aimé que le gameplay — Arcade ou Simulation au choix — subisse un vrai gap par rapport à celui de 2008. Dans l'absolu, le véhicule est plus lourd et on ressent mieux les impacts sur la route mais c'est à peu près tout. La maniabilité a été légèrement revisitée mais il ne faut pas s'attendre à un bond spectaculaire. Les problèmes de collisions sont toujours là, tout comme les bugs graphiques (roues qui traversent le décor) mais l'impression de vitesse couplée aux dénivelés des courses apportent sa dose de fun. Et pourtant, on ne peut s'empêcher de penser qu'il manque quelque chose pour tenir sur la longueur.

UN SIMPLE REMASTER

Malgré les différents tracés et le plaisir qui se dégage des courses, on a souvent l'impression de tourner en rond, la faute à des décors désertiques qui peinent à se renouveler. Les courses deviennent rapidement répétitives et ce n'est certainement pas le mode Carrière, avec son système de crédits et de grades, qui parviendra à masquer la monotonie visuelle. Techniquement, le jeu accuse son âge malgré les améliorations graphiques et s'il n'est pas moche, il paraît bien désuet face aux productions actuelles. Le tout manque de vie malgré la présence de quelques animaux qui traversent la route de temps à autre et l'ambiance, à l'exception de quelques musiques sympas, restent assez pauvre. Ne parlons même pas des bruitages qui saturent par moments. Peu à son aise en 2008, Baja n'est pas mieux loti aujourd'hui.